NARRATIF – Travailleurs pauvres, retraités sans ressources, néo-ruraux, voyageurs… Ils sont de plus en plus nombreux à vivre en toute clandestinité dans des chalets ou des vans installés dans les champs ou au milieu des bois. Un casse-tête pour les préfectures et les maires qui tentent de freiner le phénomène.
“Les cabanes dans les bois poussent désormais comme des champignons. On se promène et soudain on voit un chalet, une yourte avec des gens qui habitent dedans.”peste Jouany Chatoux. A chaque fois qu’il croise une de ces constructions illicites, cet éleveur de bétail du plateau de Millevaches, dans la Creuse, a des sueurs froides. « Ces constructions qui ne sont pas répertoriées posent un vrai problème à l’ouverture de la saison de chasse. Leurs habitants risquent d’être victimes de tirs accidentels de fusils », il s’énerve.
Comme beaucoup d’autres en France, cette région rurale, à cheval sur plusieurs départements, est touchée par un phénomène croissant : la « cabanisation ». Un terme que les maires ne connaissent désormais que trop bien, car ils font face à de plus en plus de personnes vivant illégalement sur leur territoire. Dans les bois, les champs, au milieu de sites naturels protégés où tout habitat est interdit, ils ont décidé d’y élire domicile…