Un record en plus de trente ans. L’Arabie saoudite a exĂ©cutĂ© 198 personnes en 2024 selon un dĂ©compte de l’AFP basĂ© sur les mĂ©dias officiels, après la mort de trois prisonniers annoncĂ©e ce samedi 28 septembre par l’agence de presse officielle saoudienne.
L’Arabie saoudite est le pays qui a exĂ©cutĂ© le plus de prisonniers au monde en 2023 après la Chine et l’Iran, selon l’ONG Amnesty International, qui dĂ©nombre depuis 1990 les exĂ©cutions dans cette riche monarchie du Golfe suite Ă une application rigoureuse de la loi islamique. Selon la mĂŞme source, le prĂ©cĂ©dent record Ă©tait de 196 exĂ©cutions en 2022.
Amnesty International a accusĂ© samedi les autoritĂ©s saoudiennes de “se livrer Ă une folie meurtrière”, confirmant 198 exĂ©cutions dans la monarchie du Golfe depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, selon son propre rapport.
« Un mépris effrayant pour la vie humaine »
L’application de la peine de mort par Riyad a Ă©tĂ© critiquĂ©e Ă de nombreuses reprises, les groupes de dĂ©fense des droits de l’homme la jugeant excessive et en dĂ©calage avec les efforts de l’Arabie saoudite pour prĂ©senter une image moderne et contemporaine Ă l’Ă©chelle internationale. rĂ©formiste.
Agnès Callamard, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de l’organisation, a dĂ©clarĂ© que Riyad faisait preuve d’un « mĂ©pris effrayant pour la vie humaine tout en menant une campagne insensĂ©e pour amĂ©liorer son image ». Elle a exhortĂ© l’Arabie saoudite à « Ă©tablir immĂ©diatement un moratoire sur les exĂ©cutions et Ă ordonner que les personnes condamnĂ©es Ă mort soient rejugĂ©es conformĂ©ment aux normes internationales, sans recours Ă la peine de mort ».
Jeed Basyouni, directeur Moyen-Orient de Reprieve, une ONG qui milite contre la peine de mort, estime que ce nouveau record montre que “l’Arabie saoudite a renoncĂ© Ă prĂ©tendre rĂ©former son recours Ă la peine de mort”. « Les promesses rĂ©centes ne se sont pas concrĂ©tisĂ©es ou ont Ă©tĂ© annulĂ©es », a-t-il poursuivi.
Selon Jeed Basyouni, la pression occidentale sur l’Arabie saoudite a « considĂ©rablement diminuĂ© ces dernières annĂ©es », Riyad se sentant « libre de se comporter comme bon lui semble ».
“Maintenir l’ordre public”
En 2024, l’Arabie saoudite a exĂ©cutĂ© 52 personnes reconnues coupables de stupĂ©fiants et 32 ​​de terrorisme, selon un dĂ©compte de l’AFP basĂ© sur des donnĂ©es officielles. Si les chiffres d’avant 1990 ne sont pas clairs, la plus grande exĂ©cution massive date de mars 2022, lorsque 81 personnes ont Ă©tĂ© mises Ă mort en une seule journĂ©e.
Selon Ryad, le recours Ă la peine de mort est nĂ©cessaire au « maintien de l’ordre public » et les peines ne sont appliquĂ©es que si « l’accusĂ© a Ă©puisĂ© tous les recours ».
Ce nombre encore Ă©levĂ© d’exĂ©cutions contredit les dĂ©clarations du prince hĂ©ritier et leader de facto de l’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assurant en 2022 au magazine amĂ©ricain The Atlantic que son royaume avait supprimĂ© la peine de mort, sauf pour les criminels ou les individus mettant la vie en danger. danger.
Ce nouveau record d’exĂ©cutions intervient dans un contexte de hausse des condamnations Ă mort dans les affaires de drogue.
En septembre, 31 organisations arabes et internationales de dĂ©fense des droits humains ont dĂ©noncĂ© conjointement une « forte augmentation » des exĂ©cutions de dĂ©linquants liĂ©s Ă la drogue, tandis qu’en 2022 l’ONU a appelĂ© les autoritĂ©s saoudiennes à « mettre un terme Ă l’application de la peine de mort dans ces pays ». cas”.
Article original publié sur BFMTV.com