Thierry Breton a annoncé sa démission de son poste de commissaire européen le 16 septembre. Dans la foulée, Emmanuel Macron a choisi Stéphane Séjourné pour succéder à l’ancien ministre de l’économie de Jacques Chirac dans l’équipe qui entourera Ursula von der Leyen pour son deuxième mandat. Dans une interview avec lundie, Thierry Breton analyse le rapport de force au sein du nouvel exécutif communautaire où, selon lui, la place de la France est moins forte et dont il craint qu’il soit trop au service de l’Allemagne et du Parti populaire européen (PPE).
Pouvez-vous rappeler les conditions de votre démission ?
Il ne s’agit pas de moi dans cette affaire, mais du rôle de la France et de sa place en Europe.
C’est à dire ?
Lorsqu’en 2019, Ursula von der Leyen devient présidente de la Commission pour un premier mandat, Emmanuel Macron, qui fut l’un des artisans de sa nomination, souhaitait que la France dispose d’un portefeuille important. Depuis que l’Allemagne assure la présidence de la Commission, une première depuis plus de soixante ans, le président souhaite assurer un équilibre franco-allemand au sein de l’institution. Cet équilibre était fondamental pour la dynamique européenne des Vingt-Sept. C’est dans ce contexte que m’ont été confiés le marché intérieur, l’industrie, y compris la défense, l’espace et le numérique, le tourisme ou encore les médias.
Pour son deuxième mandat, Ursula von der Leyen n’était-elle pas prête à donner autant de pouvoir à la France ?
J’ai été la candidate commissaire désignée par la France le 25 juillet. Dans les jours qui ont précédé la présentation de son collège devant le Parlement européen le 17 septembre, Ursula von der Leyen a fait savoir au plus haut niveau que la France devait faire un choix. Soit elle aurait un portefeuille large avec quelqu’un d’autre que moi pour le poste, soit, si elle maintenait ma candidature, elle aurait un portefeuille plus restreint. J’ai donc décidé de me retirer en toute connaissance de cause.
Alors Stéphane Séjourné s’est vu proposer de larges responsabilités ?
La réponse à cette question se trouve dans l’architecture de la future Commission qu’Ursula von der Leyen souhaite mettre en place pour son deuxième mandat. Il y aura six vice-présidents exécutifs, dont Stéphane Séjourné, contre trois aujourd’hui. Leur rôle a été considérablement dilué. D’autant qu’aucun de ces six vice-présidents exécutifs ne bénéficie de l’expérience acquise en ayant déjà occupé un poste de commissaire. Une première.
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Thierry Breton a annoncé sa démission de son poste de commissaire européen le 16 septembre. Dans la foulée, Emmanuel Macron a choisi Stéphane Séjourné pour succéder à l’ancien ministre de l’économie de Jacques Chirac dans l’équipe qui entourera Ursula von der Leyen pour son deuxième mandat. Dans une interview avec lundie, Thierry Breton analyse le rapport de force au sein du nouvel exécutif communautaire où, selon lui, la place de la France est moins forte et dont il craint qu’il soit trop au service de l’Allemagne et du Parti populaire européen (PPE).
Pouvez-vous rappeler les conditions de votre démission ?
Il ne s’agit pas de moi dans cette affaire, mais du rôle de la France et de sa place en Europe.
C’est à dire ?
Lorsqu’en 2019, Ursula von der Leyen devient présidente de la Commission pour un premier mandat, Emmanuel Macron, qui fut l’un des artisans de sa nomination, souhaitait que la France dispose d’un portefeuille important. Depuis que l’Allemagne assure la présidence de la Commission, une première depuis plus de soixante ans, le président souhaite assurer un équilibre franco-allemand au sein de l’institution. Cet équilibre était fondamental pour la dynamique européenne des Vingt-Sept. C’est dans ce contexte que m’ont été confiés le marché intérieur, l’industrie, y compris la défense, l’espace et le numérique, le tourisme ou encore les médias.
Pour son deuxième mandat, Ursula von der Leyen n’était-elle pas prête à donner autant de pouvoir à la France ?
J’ai été la candidate commissaire désignée par la France le 25 juillet. Dans les jours qui ont précédé la présentation de son collège devant le Parlement européen le 17 septembre, Ursula von der Leyen a fait savoir au plus haut niveau que la France devait faire un choix. Soit elle aurait un portefeuille large avec quelqu’un d’autre que moi pour le poste, soit, si elle maintenait ma candidature, elle aurait un portefeuille plus restreint. J’ai donc décidé de me retirer en toute connaissance de cause.
Alors Stéphane Séjourné s’est vu proposer de larges responsabilités ?
La réponse à cette question se trouve dans l’architecture de la future Commission qu’Ursula von der Leyen souhaite mettre en place pour son deuxième mandat. Il y aura six vice-présidents exécutifs, dont Stéphane Séjourné, contre trois aujourd’hui. Leur rôle a été considérablement dilué. D’autant qu’aucun de ces six vice-présidents exécutifs ne bénéficie de l’expérience acquise en ayant déjà occupé un poste de commissaire. Une première.
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