Quand il était jeune, Walter Salles allait jouer à Rio de Janeiro dans la famille de l’ex-député Rubens Paiva. Il aimait particulièrement dolce vita dirigée par cette famille de cinq enfants. « Je l’ai connue dans les années 1970, sous la dictature militaire (1964-1985) alors que je revenais de France car j’étais ami avec l’une des trois filles. J’étais plutôt perdu dans ce pays en manque de liberté. Dans cette maison, j’ai découvert la musique brésilienne, les conversations politiques et les relations complices entre enfants et adultes. Et puis, un jour, un événement tragique a frappé cette famille”, a expliqué le cinéaste brésilien au public du Festival Amérique Latine de Biarritz.
C’est lors de cet événement culturel qu’il présente en 1995 son premier long métrage Terra Estrangeiraque son dernier film je suis toujours là (Ainda Estou Aqui, en portugais) a été projeté en avant-première française, avant sa sortie en salles en janvier et après avoir reçu une longue ovation à la Mostra de Venise. Dès les premières minutes, Walter Salles nous transporte dans le Rio de Janeiro grouillant des années 1970. La famille Paiva mène une vie insouciante et joyeuse dans une grande maison au bord de la mer, où résonnent les discussions politiques, les éclats de rire des enfants et la musique d’Erasmo Carlos et Tom Zé. Le père, Rubens Paiva, joué par Selton Mello, est un ingénieur civil respecté. Ancien député, il s’est opposé au coup d’État en milieu (…) Lire la suite