Le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a été interviewé ce dimanche soir sur LCI. Il a évoqué son souhait personnel d’un référendum sur l’immigration. « On ne peut pas faire en France (…) malheureusement pour des raisons constitutionnelles (…) un référendum sur l’immigration. Je le regrette”, a-t-il déclaré. « Il faudrait d’abord réviser la Constitution » pour « permettre une extension du périmètre, domaine sur lequel on peut consulter par référendum ».
Interviewé depuis son bureau, place Beauvau, Bruno Retailleau a justifié cette volonté de référendum par le fait que « l’immigration est l’un des phénomènes qui a le plus bouleversé la société française depuis 50 ans, depuis un demi-siècle, sans que les Français n’aient jamais eu à s’exprimer ». dehors.” Jugeant que « l’immigration n’est pas une opportunité », le ministre a estimé qu’« il n’y aura de contrôle sur l’immigration que si nous avons un plan d’ensemble ».
« Trois leviers » au sujet des expulsions
Pointant « un fourré de règles juridiques », Bruno Retailleau s’est dit prêt à utiliser « tous les leviers », tout en se disant « respectueux » du Premier ministre Michel Barnier qui doit faire mardi sa déclaration de politique générale et « annoncera une certain nombre de mesures ». Il a notamment cité la possibilité d’allonger la durée maximale de détention pour les personnes soumises à une obligation de quitter le territoire français (OQTF). “On peut l’allonger beaucoup, en le doublant” à 180 jours, a-t-il jugé, mais “cela n’est pas suffisant”.
Le ministre de l’Intérieur a également évoqué le sujet des expulsions, estimant qu'”il faut assumer un rapport de force” pour renvoyer les personnes vers leur pays d’origine, citant “trois leviers” : l’octroi de visas, l’aide au développement et le commerce. Lorsqu’on lui a demandé s’il était favorable à la double peine, c’est-à-dire à l’expulsion systématique une fois la peine purgée, il s’est également dit “bien sûr” favorable.
« Quelle serait la différence avec un ministre de l’Intérieur RN ? »
L’interview de Bruno Retailleau a suscité de nombreuses réactions sur « Notre langage permet de différencier l’immigration clandestine de l’immigration légale. Le premier est de combattre, le second de contrôler. Ne pas faire la distinction prépare le terrain pour le RN», a-t-elle fustigé. « Quelle serait la différence avec un ministre de l’Intérieur RN ? », a demandé le chef des députés PS Boris Vallaud.
L’eurodéputée d’extrême droite Marion Maréchal a en revanche salué ces propos « ravissants ». « Double peine, accords avec l’Algérie, société multiculturelle : difficile d’être en désaccord avec les propos de Bruno Retailleau ce soir », a-t-elle jugé.