A Madagascar, des manifestations spontanées éclatent depuis plusieurs jours dans la capitale contre les coupures d’électricité. À Ankatso, la plus grande université publique du pays, des étudiants ont brûlé des pneus et érigé des barrières de pierre, vendredi 27 septembre 2024. Juste après, ils ont lancé un ultimatum aux responsables de l’enseignement supérieur : réduire, d’ici lundi, l’ampleur des coupures d’électricité.
Avec notre correspondant à Antananarivo, Pauline Le Troquier
Au pied de ce nouveau bâtiment, les façades peintes de roses vifs et d’oranges contrastent avec la vétusté des logements étudiants environnants. Inauguré en novembre, le bâtiment est appelé « manarapenitra », « aux normes » en malgache. Un concept cher au président Andry Rajoelina.
Cependant, l’électricité y est instable et largement insuffisante pour subvenir aux besoins des étudiants. “ Tu vois, là-bas, il y a les traces de brûlures dues aux courts-circuits “. Une situation qui oblige les locataires à braver les interdits, comme le confie Ignark, président des étudiants de l’immeuble, depuis sa chambre de 9 m². “ Nous utilisons des bouteilles de gaz ou des réchauds à charbon pour cuisiner nos repas, même si cela est strictement interdit dans le protocole. Mais le peu d’électricité dont nous disposons ici sert à l’éclairage des couloirs. Et quand tout le monde l’utilise, ça casse ! »
“ Parfois quand il y a une coupure d’électricité, je ne mange rien »
Le terrain du campus est encore marqué par les traces de pneus brûlés résultant des récentes manifestations qui semblent, aux yeux des étudiants, le seul moyen de faire entendre aux dirigeants leurs souffrances.
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