Malgré les averses qui se sont abattues dimanche 28 avril sur le Gard, ils ont atteint le Château Mourgues du Grès par dizaines. Avec leurs banderoles de Jeunes Agriculteurs, leurs dessins réalisés par les mains d’enfants ou encore leurs affiches représentant une tête de mort, près de 300 personnes participent au rassemblement contre un projet de ligne aérienne à très haute tension de 400 000 volts. Le domaine viticole, situé à Beaucaire, fait partie des nombreuses propriétés agricoles qui ont pu voir apparaître sur ses parcelles d’imposants pylônes électriques de 50 mètres de haut. Si la consultation publique s’est terminée le 7 avril, sur place, la mobilisation se cristallise. Une pétition en ligne compte déjà 25 000 signatures.
Pour atteindre les objectifs fixés par l’État – réduire de 35 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et alimenter les grands projets annoncés de production d’hydrogène (H2V), de fer décarboné (GravitHy) ou de panneaux solaires (Carbon), l’industrie -zone portuaire (Zip) de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), qui produit près de 20 millions de tonnes de CO2 par an et compte dans ses rangs, avec le site sidérurgique ArcelorMittal, champion français des émissions annuelles (6,4 millions de tonnes), va devoir augmenter significativement sa capacité électrique. Cette mutation industrielle promet la création de plusieurs milliers de nouveaux emplois. Mais cela implique aussi, à terme, un doublement de la consommation électrique actuelle de la région.
Pour répondre à l’ensemble de cette demande, le gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité (RTE) prévoit donc l’installation et la mise en service d’ici 2028 d’une nouvelle ligne électrique aérienne à très haute tension de 400 000 volts, qui partirait de Jonquières-Saint-Vincent (Gard) pour rejoindre Fos-sur-Mer. Cette infrastructure traverserait le parc naturel régional de Camargue, celui des Alpilles, et la plaine de la Crau, classée Natura 2000. Le projet – il concerne 180 pylônes supportant chacun une vingtaine de câbles – est estimé à 300 millions d’euros ; il devrait permettre d’acheminer l’électricité produite par les centrales électriques de la vallée du Rhône jusqu’à Fos-sur-Mer.
Deux itinéraires sont encore à l’étude. Quel que soit le tracé définitif retenu le 28 juin, il aura un impact sur les paysages des deux départements concernés. “Nous n’avons rien à gagner, mais tout à perdre, s’insurge Juan Martinez, maire (Parti socialiste) de Bellegarde (Gard) et président de la communauté de communes Terres d’Argence. Nous sommes les grands perdants ! Notre agriculture et notre tourisme seront fortement impactés, nos terres dévalorisées, notre activité affectée et nos paysages marqués. »
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Malgré les averses qui se sont abattues dimanche 28 avril sur le Gard, ils ont atteint le Château Mourgues du Grès par dizaines. Avec leurs banderoles de Jeunes Agriculteurs, leurs dessins réalisés par les mains d’enfants ou encore leurs affiches représentant une tête de mort, près de 300 personnes participent au rassemblement contre un projet de ligne aérienne à très haute tension de 400 000 volts. Le domaine viticole, situé à Beaucaire, fait partie des nombreuses propriétés agricoles qui ont pu voir apparaître sur ses parcelles d’imposants pylônes électriques de 50 mètres de haut. Si la consultation publique s’est terminée le 7 avril, sur place, la mobilisation se cristallise. Une pétition en ligne compte déjà 25 000 signatures.
Pour atteindre les objectifs fixés par l’État – réduire de 35 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et alimenter les grands projets annoncés de production d’hydrogène (H2V), de fer décarboné (GravitHy) ou de panneaux solaires (Carbon), l’industrie -zone portuaire (Zip) de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), qui produit près de 20 millions de tonnes de CO2 par an et compte dans ses rangs, avec le site sidérurgique ArcelorMittal, champion français des émissions annuelles (6,4 millions de tonnes), va devoir augmenter significativement sa capacité électrique. Cette mutation industrielle promet la création de plusieurs milliers de nouveaux emplois. Mais cela implique aussi, à terme, un doublement de la consommation électrique actuelle de la région.
Pour répondre à l’ensemble de cette demande, le gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité (RTE) prévoit donc l’installation et la mise en service d’ici 2028 d’une nouvelle ligne électrique aérienne à très haute tension de 400 000 volts, qui partirait de Jonquières-Saint-Vincent (Gard) pour rejoindre Fos-sur-Mer. Cette infrastructure traverserait le parc naturel régional de Camargue, celui des Alpilles, et la plaine de la Crau, classée Natura 2000. Le projet – il concerne 180 pylônes supportant chacun une vingtaine de câbles – est estimé à 300 millions d’euros ; il devrait permettre d’acheminer l’électricité produite par les centrales électriques de la vallée du Rhône jusqu’à Fos-sur-Mer.
Deux itinéraires sont encore à l’étude. Quel que soit le tracé définitif retenu le 28 juin, il aura un impact sur les paysages des deux départements concernés. “Nous n’avons rien à gagner, mais tout à perdre, s’insurge Juan Martinez, maire (Parti socialiste) de Bellegarde (Gard) et président de la communauté de communes Terres d’Argence. Nous sommes les grands perdants ! Notre agriculture et notre tourisme seront fortement impactés, nos terres dévalorisées, notre activité affectée et nos paysages marqués. »
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