Le Stade Brestois a peu de chances de disputer dans son stade brestois la Coupe d’Europe, pour laquelle il s’est qualifié dimanche 28 avril. Francis-Le Blé, son antre, ne sera en effet pas agréé par l’UEFA, à moins que la capacité d’accueil ne soit réduite à 5 000 places. sièges dans une seule tribune. La faute, principalement, à la structure tubulaire des trois autres, interdite par la confédération européenne, et à l’intransigeance de cette dernière.
Pour tenter d’influencer la position de l’instance, les dirigeants du club lui ont adressé un dossier technique démontrant que la sécurité est assurée, promettant une augmentation de la capacité de la tribune de presse et de la salle de conférence, l’amélioration du réseau Internet ou encore la création de un espace réservé aux diffuseurs et aux sponsors.
Les Finistériens devraient toutefois être contraints de jouer chez eux devant un public réduit, ou de s’exiler dans l’une des enceintes de leurs rivaux régionaux, comme le Roazhon Park de Rennes. Vous pouvez donc vous qualifier sur le terrain et voir votre terrain disqualifié.
Adieu aux stades « country »
Le nomadisme forcé est courant : les voisins de l’US Concarnoise ont déambulé cette saison en Ligue 2 de Guingamp à Lorient en passant par… Brest. Et il aura fallu une grosse rénovation du stade Bauer de Saint-Ouen pour que le Red Star puisse y jouer en 2024-2025, en Ligue 2.
C’est d’ailleurs au motif de ces normes que la Ligue de Football Professionnel a refusé l’admission du club de Luzenac dans cette division en 2014. L’équipe du village ariégeois a même dû descendre en DHR (division régionale d’honneur), 7e niveau national. Les « Petits Poucets » inventent de jolies histoires, pas des business de foot.
Bien au-delà de la taille, le cahier des charges régit l’accueil du barnum médiatique et commercial des compétitions qui tolèrent de moins en moins les stades que l’on qualifiait de « champêtres » ou « bucoliques » et devenaient régulièrement le lieu de « pièges » pour les grandes équipes.
Francis-Le Blé est un de ceux d’où l’on voit encore le paysage extérieur, où les immeubles pointent leurs étages supérieurs au-dessus des tribunes, là où Bafétimbi Gomis avait envoyé une frappe au-delà d’eux en 2013.
De tels stades à l’anglaise ont aujourd’hui leurs coins fermés, leur ciel largement obstrué par des couvertures enveloppantes. Dans les arènes modernes, il disparaît même derrière un toit rétractable, contribuant ainsi à la transformation du football en sport de salle.
Le Stade Brestois devrait également évoluer d’ici 2027 dans un nouvel écrin, de taille modeste (15 000 places), mais qui poussera la modernité jusqu’à recourir à un “appellation” commercial. Arkea Park sera éligible à la Coupe d’Europe, mais le club le sera-t-il à nouveau ?
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