Cette communauté chrétienne de Mésopotamie, massacrée sous l’Empire ottoman, formule cette demande depuis longtemps, tout comme le génocide arménien, considéré comme l’un des quatre génocides officiellement reconnus par l’ONU.
Publié
Temps de lecture : 2 minutes
Il s’agit d’un épisode de l’histoire relativement peu connu. Entre janvier 1915 et juillet 2018, 250 000 personnes, soit plus de la moitié de la population totale des Assyro-Chaldéens au moment de la Première Guerre mondiale, ont été exterminées par les autorités turques, principalement dans l’est de l’Anatolie, au sud-est de la Turquie. . Ces tueries s’accompagnent de conversions forcées à l’islam, d’un exode massif de ces populations, mais aussi de la destruction de plusieurs centaines de lieux de culte ou d’écoles. Après adoption au Sénat en février 2023, l’Assemblée a voté lundi 29 avril un texte qui reconnaît ce génocide assyro-chaldéen durant la Première Guerre mondiale.
Cette reconnaissance est essentielle pour des spécialistes comme Joseph Yacoub, professeur honoraire de sciences politiques à l’Université catholique de Lyon. Lui-même assyro-chaldéen, ses grands-parents ont été tués lors du génocide. « Cette reconnaissance est symbolique, légale, apaisante pour la communauté car nous la reconnaissonsil explique. C’est le même cas que pour les populations arméniennes, même contexte et même territoire, et même intention d’éliminer. D’autres sont morts en déportation de faim, sur les routes à cause de maladies, d’épidémies.
“Cela rend justice à une communauté qui a connu plusieurs tragédies dans l’histoire et particulièrement en 1915.”
Joseph Yacoub, professeur à l’Université catholique de Lyonsur franceinfo
Il souligne que ceux qui ont fui les persécutions en 1915 sont les mêmes qui ont été chassés par l’État islamique en Irak et en Syrie.
Une notion de génocide qui ne fait plus débat ?
Selon plusieurs chercheurs et universitaires, cette notion de génocide appliquée aux massacres des Assyro-Chaldéens ne fait plus aujourd’hui débat parmi les historiens. Surtout ces 15 dernières années, car cet épisode historique est de plus en plus documenté. Pour Raymond Kévorkian, historien et éminent spécialiste des génocides dont celui des Arméniens, la question ne se pose plus. D’ailleurs il ne parle plus du seul “Génocide arménien” : “Je ne l’utilise plus de manière isolée. Le génocide arménien ne doit pas être isolé des violences subies par les deux autres groupes : les Assyro-Chaldéens et les populations grecques. Oublions les victimes et observons le bourreau : comment se comporte-t-il ? Le projet du Comité central des Jeunes Turcs était en fait de détruire, d’éliminer trois groupes qui ne faisaient pas partie de leur projet de création d’un Etat-nation turc purifié. En tout cas, c’était la représentation de ces gens. “
Aujourd’hui, une grande partie de la communauté assyro-chaldéenne – un million et demi de personnes dans le monde – vit en exil, notamment en Amérique du Nord, en Océanie et en Europe, et particulièrement en France. Cette communauté de 30 000 personnes, notamment dans le Val-d’Oise, qui œuvre depuis longtemps pour la reconnaissance du génocide.
Cette communauté chrétienne de Mésopotamie, massacrée sous l’Empire ottoman, formule cette demande depuis longtemps, tout comme le génocide arménien, considéré comme l’un des quatre génocides officiellement reconnus par l’ONU.
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Il s’agit d’un épisode de l’histoire relativement peu connu. Entre janvier 1915 et juillet 2018, 250 000 personnes, soit plus de la moitié de la population totale des Assyro-Chaldéens au moment de la Première Guerre mondiale, ont été exterminées par les autorités turques, principalement dans l’est de l’Anatolie, au sud-est de la Turquie. . Ces tueries s’accompagnent de conversions forcées à l’islam, d’un exode massif de ces populations, mais aussi de la destruction de plusieurs centaines de lieux de culte ou d’écoles. Après adoption au Sénat en février 2023, l’Assemblée a voté lundi 29 avril un texte qui reconnaît ce génocide assyro-chaldéen durant la Première Guerre mondiale.
Cette reconnaissance est essentielle pour des spécialistes comme Joseph Yacoub, professeur honoraire de sciences politiques à l’Université catholique de Lyon. Lui-même assyro-chaldéen, ses grands-parents ont été tués lors du génocide. « Cette reconnaissance est symbolique, légale, apaisante pour la communauté car nous la reconnaissonsil explique. C’est le même cas que pour les populations arméniennes, même contexte et même territoire, et même intention d’éliminer. D’autres sont morts en déportation de faim, sur les routes à cause de maladies, d’épidémies.
“Cela rend justice à une communauté qui a connu plusieurs tragédies dans l’histoire et particulièrement en 1915.”
Joseph Yacoub, professeur à l’Université catholique de Lyonsur franceinfo
Il souligne que ceux qui ont fui les persécutions en 1915 sont les mêmes qui ont été chassés par l’État islamique en Irak et en Syrie.
Une notion de génocide qui ne fait plus débat ?
Selon plusieurs chercheurs et universitaires, cette notion de génocide appliquée aux massacres des Assyro-Chaldéens ne fait plus aujourd’hui débat parmi les historiens. Surtout ces 15 dernières années, car cet épisode historique est de plus en plus documenté. Pour Raymond Kévorkian, historien et éminent spécialiste des génocides dont celui des Arméniens, la question ne se pose plus. D’ailleurs il ne parle plus du seul “Génocide arménien” : “Je ne l’utilise plus de manière isolée. Le génocide arménien ne doit pas être isolé des violences subies par les deux autres groupes : les Assyro-Chaldéens et les populations grecques. Oublions les victimes et observons le bourreau : comment se comporte-t-il ? Le projet du Comité central des Jeunes Turcs était en fait de détruire, d’éliminer trois groupes qui ne faisaient pas partie de leur projet de création d’un Etat-nation turc purifié. En tout cas, c’était la représentation de ces gens. “
Aujourd’hui, une grande partie de la communauté assyro-chaldéenne – un million et demi de personnes dans le monde – vit en exil, notamment en Amérique du Nord, en Océanie et en Europe, et particulièrement en France. Cette communauté de 30 000 personnes, notamment dans le Val-d’Oise, qui œuvre depuis longtemps pour la reconnaissance du génocide.