A quelques semaines des élections européennes, la décision est déjà prise pour Ilian (toutes les personnes nommées par leur prénom ont souhaité rester anonymes), 22 ans : il ne se rendra pas aux urnes dimanche 9 juin. “Je ne suis pas motivé pour voter”explique l’étudiant en licence de psychologie.
L’indice de participation électorale est de 31,6% pour les jeunes de 18 à 24 ans, selon la quatrième vague de l’enquête sur les élections européennes de 2024, réalisée par Ipsos, en partenariat avec le Cevipof, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le monde, publié lundi. Les autres hésitent ou s’abstiennent. Lassés du jeu politique, sceptiques sur l’utilité du vote, ou simplement pris par d’autres préoccupations, de jeunes abstentionnistes expliquent leur choix au Monde.
Dans le hall de la bibliothèque de l’université Paris-Nanterre, Ilian aborde le sujet avec un ami. Une discussion qu’ils n’avaient pas eue jusque-là : les étudiants n’avaient pas la date de l’élection en tête. Mais la jeune femme va aller voter, maintenant qu’elle est au courant de l’élection. «Je voterai quand j’aurai le temps et la stabilité. Pour l’instant, je me concentre sur mes études. » Se justifie Ilian, qui estime néanmoins que le vote est « une priorité en soi ».
Des propos qui font écho à ceux de Maria, 21 ans, étudiante en master d’histoire à la Sorbonne à Paris, qui dit aussi « pensez avant tout à votre mémoire de recherche et à vos études ». Un hiatus entre la conscience de l’acte politique et sa pratique effective, qui correspond à ce que Anne Muxel, sociologue, appelle le «moratoire électoral». « Les jeunes rejoignent le mouvement abstentionniste en l’amplifiant, car ils traversent une période de leur vie où ils sont peu disponibles pour une participation citoyenne » souligne-t-elle. D’autres préoccupations les gênent : les études, l’installation d’une vie indépendante ou le travail. Si l’abstention concerne l’ensemble de l’électorat, « les jeunes seraient déjà structurellement plus abstinents que leurs aînés en raison de cet âge de vie qui les caractérise », précise Anne Muxel.
«Je n’aime pas l’offre politique»
Parmi ces jeunes abstentionnistes, des raisons similaires à celles de l’ensemble de l’électorat reviennent souvent pour justifier leur décision. Notamment désillusion sur l’offre politique et celle qui concerne l’utilité du vote.
“Je suis déçu des fêtes, aucune n’arrive à capter mon attention”, dit Maria. Elle souligne notamment le « dissensions au sein de la gauche » Et « une droite plus proche de l’extrême droite ».
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A quelques semaines des élections européennes, la décision est déjà prise pour Ilian (toutes les personnes nommées par leur prénom ont souhaité rester anonymes), 22 ans : il ne se rendra pas aux urnes dimanche 9 juin. “Je ne suis pas motivé pour voter”explique l’étudiant en licence de psychologie.
L’indice de participation électorale est de 31,6% pour les jeunes de 18 à 24 ans, selon la quatrième vague de l’enquête sur les élections européennes de 2024, réalisée par Ipsos, en partenariat avec le Cevipof, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le monde, publié lundi. Les autres hésitent ou s’abstiennent. Lassés du jeu politique, sceptiques sur l’utilité du vote, ou simplement pris par d’autres préoccupations, de jeunes abstentionnistes expliquent leur choix au Monde.
Dans le hall de la bibliothèque de l’université Paris-Nanterre, Ilian aborde le sujet avec un ami. Une discussion qu’ils n’avaient pas eue jusque-là : les étudiants n’avaient pas la date de l’élection en tête. Mais la jeune femme va aller voter, maintenant qu’elle est au courant de l’élection. «Je voterai quand j’aurai le temps et la stabilité. Pour l’instant, je me concentre sur mes études. » Se justifie Ilian, qui estime néanmoins que le vote est « une priorité en soi ».
Des propos qui font écho à ceux de Maria, 21 ans, étudiante en master d’histoire à la Sorbonne à Paris, qui dit aussi « pensez avant tout à votre mémoire de recherche et à vos études ». Un hiatus entre la conscience de l’acte politique et sa pratique effective, qui correspond à ce que Anne Muxel, sociologue, appelle le «moratoire électoral». « Les jeunes rejoignent le mouvement abstentionniste en l’amplifiant, car ils traversent une période de leur vie où ils sont peu disponibles pour une participation citoyenne » souligne-t-elle. D’autres préoccupations les gênent : les études, l’installation d’une vie indépendante ou le travail. Si l’abstention concerne l’ensemble de l’électorat, « les jeunes seraient déjà structurellement plus abstinents que leurs aînés en raison de cet âge de vie qui les caractérise », précise Anne Muxel.
«Je n’aime pas l’offre politique»
Parmi ces jeunes abstentionnistes, des raisons similaires à celles de l’ensemble de l’électorat reviennent souvent pour justifier leur décision. Notamment désillusion sur l’offre politique et celle qui concerne l’utilité du vote.
“Je suis déçu des fêtes, aucune n’arrive à capter mon attention”, dit Maria. Elle souligne notamment le « dissensions au sein de la gauche » Et « une droite plus proche de l’extrême droite ».
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