A À plusieurs reprises, le président de la République Emmanuel Macron a exprimé le souhait de réviser la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne pour y inclure la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (avortement).
Cette proposition, déjà formulée en janvier 2022 dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, puis réitérée à l’occasion de la cérémonie de scellement de la Constitution le 8 mars 2024 pour l’intégration officielle de la liberté d’expression. le recours à l’avortement comme loi constitutionnelle, s’est encore exprimé lors du discours sur l’Europe du 25 avril 2024 à la Sorbonne.
Cette évolution défendue par le chef de l’Etat concrétise sa volonté d’aller encore plus loin dans la garantie de cette liberté : après la constitutionnalisation, pourrait-on assister à une européanisation de la liberté de recourir à l’avortement, par une révision de la Charte des droits fondamentaux ?
Valeur juridique contraignante
Ce texte, qui constitue la principale source de protection des droits et libertés par l’Union européenne et qui a la même valeur juridique que les traités sur l’Union, a connu une histoire mouvementée. Proclamée lors de l’adoption du traité de Nice en 2000, la Charte des droits fondamentaux n’a pas été intégrée au traité sur l’Union européenne, pour des raisons essentiellement politiques.
La Charte est ensuite apparue dans le projet de traité établissant une Constitution pour l’Europe, mais l’absence de ratification du projet par les États membres – notamment la France suite au référendum négatif de 2005 – a empêché son entrée en vigueur. forcer.
Ce n’est qu’avec la révision opérée par le Traité de Lisbonne signé en 2007 et entré en vigueur en 2009 que la Charte a acquis une valeur juridique contraignante égale à celle des traités, mais avec tout de même une certaine hostilité affichée, à l’égard de différents raisons, par certains États membres (notamment le Royaume-Uni, la Pologne et la République tchèque). Le texte établit ainsi une liste de droits et libertés que les institutions de l’Union et les États membres s’engagent à respecter.
Cette liste ne peut être exhaustive et la révision constitutionnelle de mars 2024 a montré – s’il le fallait – que le droit peut toujours évoluer, dans le sens de l’extension des droits comme d’une régression ailleurs. Il en va de même de la Charte des droits fondamentaux, qui pourrait être complétée par de nouvelles dispositions, et pourquoi pas de la liberté de la femme d’avorter. Toutefois, une telle entreprise n’est pas facile.
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