Les deux bambins de 7 et 5 ans crient, se roulent dans l’herbe, se chamaillent. Soudain, l’aîné attrape son petit frère et l’enferme à l’arrière de sa voiture en plastique. Il s’assoit, saisit le volant et propulse son véhicule d’un seul coup de pied : « Attendez, on retourne à Chouchi », dit-il. Leur tante Christine, 42 ans, les regarde tristement. Elle rêve aussi de retourner à Chouchi, sa ville natale, ville historique du Haut-Karabakh.
Elle aurait pu décider de s’installer à Erevan, la capitale arménienne, mais elle a choisi Tegh, un village de 2 000 habitants, dans la région de Syunik. « Ici, je peux sentir ma terre et être la première à y retourner le plus vite possible », dit-elle. Tegh est situé à quelques centaines de mètres de la frontière du Haut-Karabagh. C’est le cas depuis…