LLe débat sur la maternité de substitution (GPA) est relancé. Une semaine après le vote d’un texte du Parlement européen en matière de lutte contre la traite des êtres humains, et qui inclut la GPA sur la liste des pratiques considérées comme un délit si elle est forcée, la droite se saisit d’un nouveau dossier.
Le député Fabien Di Filippo (Les Républicains) doit déposer ce mardi 30 avril à l’Assemblée nationale une proposition de résolution visant à réaffirmer l’interdiction de la GPA en France, jusqu’à ce qu’elle soit inscrite dans la Constitution.
“Le droit français doit de toute urgence se conformer à cette directive européenne et empêcher que le fait d’acheter un enfant ou de louer le ventre d’une mère soit admis ou reconnu”, a-t-il écrit sur ses réseaux sociaux après l’adoption de cette directive européenne.
L’amendement incluant GPA dans la liste des crimes avait d’ailleurs été porté par l’eurodéputé français Les Républicains François-Xavier Bellamy.
La « criminalisation de la maternité de substitution »
Selon les informations de Figaro, L’article de résolution de Fabien Di Filippo défend six mesures, dont la transposition de la « criminalisation » du GPA dans le droit français, la condamnation de ceux qui l’utilisent, mais aussi l’inscription de son interdiction dans la Constitution. Le député LR entend également initier des efforts internationaux pour une interdiction « universelle ».
« Il est important de réagir face aux déclarations très graves de plusieurs ministres qui réclament une ouverture du débat, comme Bruno Le Maire ou Sarah El Haïry. (…) Il n’y a tellement plus de direction ni de leadership, que chacun joue sa carte de manière anarchique sur les grands enjeux sociétaux. On parle encore des droits des enfants et de la marchandisation des corps», dénonce-t-il dans les colonnes du quotidien.
La ministre de l’Enfance et de la Famille, Sarah El Haïry, a notamment espéré qu’« on s’éloignerait de l’hypocrisie » et qu’« un jour ce débat pourrait avoir lieu », après un tweet polémique de Marion Maréchal se demandant « où est la mère » après la annonce de la paternité du créateur Jacquemus.
Un « mouvement transpartisan »
A travers sa proposition de résolution, le député de Moselle pointe les limites de la loi française sur la pratique de la GPA interdite en France. ” Il suffit de se rendre à l’étranger pour conclure une convention de maternité de substitution et faire régulariser cette situation en France, sans aucune difficulté”, ajoute-t-il. Figaro en faisant référence à la circulaire Taubira de 2013 autorisant la délivrance de certificats de nationalité française aux enfants nés sous GPA.
Avec sa résolution, Fabien Di Filippo croit à l’émergence d’un “mouvement transpartisan” sensible à ses arguments afin de combattre une “dynamique sociétale plaidant pour toujours plus de droits individuels et toujours plus de satisfaction des désirs personnels mais toujours moins de responsabilité collective”.
�� GPA ➡️ “J’en parle avec prudence et respect car il y a beaucoup de drame derrière tout ça (…) Cela consiste à acheter le ventre d’une femme et la période de gestation et acheter le lien qu’il doit y avoir”, estime François Bayrou. pic.twitter.com/rRD0oXdsoz
-franceinfo (@franceinfo) 30 avril 2024
Le président du MoDem, François Bayrou, a également pris position dans le débat sur GPA ce mardi. “Nous avons dit en France que la GPA était interdite, pour des raisons très importantes et très bonnes”, a-t-il déclaré sur France Info, soulignant que cette pratique “consiste à acheter le ventre d’une femme et la durée de gestation”.