La mise en place d’une alternative est “nécessaire” mais la trêve olympique est “une tradition”, insiste Jean-François Lamour tandis que le chef de l’Etat détaille pour la première fois les “plans B et C” concernant les festivités, sur fond de crise accrue. risque d’attaque.
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Temps de lecture : 3 minutes
« Il faut redresser un peu la tête et se dire qu’on est capables d’organiser cette cérémonie d’ouverture » sur les bords de Seine, a estimé lundi 15 avril sur franceinfo Jean-François Lamour, ancien ministre des Sports et consultant pour Radio France lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Emmanuel Macron a évoqué lundi un “plan B” pour la cérémonie d’ouverture en cas de menace terroriste élevée. Elle pourrait être limitée au Trocadéro. Le double champion olympique d’escrime juge malgré tout “nécessaire” la mise en œuvre d’une alternative : « Par nature, les Jeux Olympiques sont un événement extrêmement compliqué à organiser »il expliqua.
franceinfo : Une « trêve olympique », comme le souhaite Emmanuel Macron, est un doux rêve ?
Jean-François Lamour : Ce n’est pas un doux rêve. C’est une trêve qui a eu lieu lors des éditions précédentes. Il y a toujours eu des conflits latents qui se sont entretenus pendant la période des Jeux. Mais pour les Jeux de Tokyo et pour les précédents Jeux de Rio notamment, cette trêve a été globalement plutôt respectée. C’est une forme de tradition qui nous ramène aux Jeux Olympiques antiques. Je salue l’initiative du Président de la République de tenter de réunir la grande majorité des nations autour de la table pour parler de paix à l’occasion de ces Jeux. Le faire efficacement en collaboration avec le CIO est une bonne chose. C’est le rôle des Jeux Olympiques, cette trêve, cet instant éphémère. Au lendemain de la clôture des Jeux, malheureusement, ces conflits vont se poursuivre, mais c’est certainement le moment de pouvoir tenter de trouver une solution pacifique pour un certain nombre de pays belligérants.
La France a-t-elle raison de préparer un plan B pour la cérémonie d’ouverture ?
Oui il faut. D’ailleurs, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, évoquait il y a quelques jours cette possibilité, au fond, d’une modularité de la cérémonie d’ouverture sur une partie du parcours, peut-être même simplement restreinte au Trocadéro, où se déroulera l’essentiel de la cérémonie : la levée du drapeau olympique, l’allumage de la flamme et le parcours des derniers relayeurs de cette flamme. C’est important de l’exprimer aux Français. Par nature, les Jeux Olympiques sont un événement extrêmement compliqué à organiser.
“Le fait de maintenir cette cérémonie sur les bords de Seine est aussi l’expression de la confiance de la France, de la confiance dans nos forces de sécurité, dans ceux qui l’organisent.”
Jean-François Lamour, ancien ministre des Sportssur franceinfo
Il faut redresser un peu la tête et se dire que nous sommes capables d’organiser cet événement et cette cérémonie d’ouverture sous cette forme.
On ne sent pas beaucoup d’enthousiasme chez les Français pour ces JO. Peut-il venir dans les prochaines semaines ?
Londres a connu des moments extrêmement difficiles avant l’ouverture des Jeux et dès le début des compétitions, c’est devenu un succès populaire et une très bonne organisation. Pour qu’un événement comme celui-ci soit réussi, trois conditions majeures sont nécessaires : une très bonne organisation, un succès populaire et des médailles du pays organisateur, une fois ces trois éléments réunis, alors cela devient réellement un succès populaire. L’opinion publique a raison d’être sceptique sur un certain nombre de sujets, mais elle se laissera emporter par ce succès. Regardez la liesse qui a suivi la victoire de l’équipe de France de football en 1998. L’équipe de France olympique et paralympique devra effectivement démontrer qu’elle s’est bien préparée, qu’elle est là.
La mise en place d’une alternative est “nécessaire” mais la trêve olympique est “une tradition”, insiste Jean-François Lamour tandis que le chef de l’Etat détaille pour la première fois les “plans B et C” concernant les festivités, sur fond de crise accrue. risque d’attaque.
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« Il faut redresser un peu la tête et se dire qu’on est capables d’organiser cette cérémonie d’ouverture » sur les bords de Seine, a estimé lundi 15 avril sur franceinfo Jean-François Lamour, ancien ministre des Sports et consultant pour Radio France lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Emmanuel Macron a évoqué lundi un “plan B” pour la cérémonie d’ouverture en cas de menace terroriste élevée. Elle pourrait être limitée au Trocadéro. Le double champion olympique d’escrime juge malgré tout “nécessaire” la mise en œuvre d’une alternative : « Par nature, les Jeux Olympiques sont un événement extrêmement compliqué à organiser »il expliqua.
franceinfo : Une « trêve olympique », comme le souhaite Emmanuel Macron, est un doux rêve ?
Jean-François Lamour : Ce n’est pas un doux rêve. C’est une trêve qui a eu lieu lors des éditions précédentes. Il y a toujours eu des conflits latents qui se sont entretenus pendant la période des Jeux. Mais pour les Jeux de Tokyo et pour les précédents Jeux de Rio notamment, cette trêve a été globalement plutôt respectée. C’est une forme de tradition qui nous ramène aux Jeux Olympiques antiques. Je salue l’initiative du Président de la République de tenter de réunir la grande majorité des nations autour de la table pour parler de paix à l’occasion de ces Jeux. Le faire efficacement en collaboration avec le CIO est une bonne chose. C’est le rôle des Jeux Olympiques, cette trêve, cet instant éphémère. Au lendemain de la clôture des Jeux, malheureusement, ces conflits vont se poursuivre, mais c’est certainement le moment de pouvoir tenter de trouver une solution pacifique pour un certain nombre de pays belligérants.
La France a-t-elle raison de préparer un plan B pour la cérémonie d’ouverture ?
Oui il faut. D’ailleurs, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, évoquait il y a quelques jours cette possibilité, au fond, d’une modularité de la cérémonie d’ouverture sur une partie du parcours, peut-être même simplement restreinte au Trocadéro, où se déroulera l’essentiel de la cérémonie : la levée du drapeau olympique, l’allumage de la flamme et le parcours des derniers relayeurs de cette flamme. C’est important de l’exprimer aux Français. Par nature, les Jeux Olympiques sont un événement extrêmement compliqué à organiser.
“Le fait de maintenir cette cérémonie sur les bords de Seine est aussi l’expression de la confiance de la France, de la confiance dans nos forces de sécurité, dans ceux qui l’organisent.”
Jean-François Lamour, ancien ministre des Sportssur franceinfo
Il faut redresser un peu la tête et se dire que nous sommes capables d’organiser cet événement et cette cérémonie d’ouverture sous cette forme.
On ne sent pas beaucoup d’enthousiasme chez les Français pour ces JO. Peut-il venir dans les prochaines semaines ?
Londres a connu des moments extrêmement difficiles avant l’ouverture des Jeux et dès le début des compétitions, c’est devenu un succès populaire et une très bonne organisation. Pour qu’un événement comme celui-ci soit réussi, trois conditions majeures sont nécessaires : une très bonne organisation, un succès populaire et des médailles du pays organisateur, une fois ces trois éléments réunis, alors cela devient réellement un succès populaire. L’opinion publique a raison d’être sceptique sur un certain nombre de sujets, mais elle se laissera emporter par ce succès. Regardez la liesse qui a suivi la victoire de l’équipe de France de football en 1998. L’équipe de France olympique et paralympique devra effectivement démontrer qu’elle s’est bien préparée, qu’elle est là.