AAprès les blocages à Sciences Po Paris, le débat ? Ce jeudi 2 mai, un débat est organisé en milieu de matinée dans l’amphithéâtre Émile Boutmy de l’IEP entre les étudiants en campagne contre l’intervention israélienne à Gaza et la direction de l’école.
Dans sa communication, comme dans la convention conclue avec les étudiants, Science Po Paris utilise l’expression américaine « town hall ». Outre-Atlantique, il sert à désigner des réunions entre élus locaux, du Congrès et du Sénat, et leurs électeurs, au cours desquelles ils interagissent directement. C’est sur ce modèle que les étudiants souhaitent organiser le débat avec la direction.
LIRE AUSSI « L’idée et l’image de Sciences Po sont aujourd’hui dégradées » En amont cependant, l’IEP a souhaité fixer quelques règles. Les échanges se dérouleront “dans le respect des règles classiques du débat”, assure Jean Bassère, l’administrateur de l’établissement, dans un mail adressé aux étudiants et que Le Figaro a pu consulter.
Par ailleurs, les « banderoles », « drapeaux » et « slogans » seront interdits, et « le temps de parole (sera) limité pour chaque intervention ». Trois minutes seront réservées à chacune des cinq organisations étudiantes de Sciences Po (Nova, Solidaires Étudiant, Union Étudiante, UNI et Unef). Jean Bassière assure que, « compte tenu de ces décisions, les étudiants se sont engagés à ne plus perturber les cours, les examens et toutes les activités de l’établissement ».
Un débat ouvert aux étudiants et enseignants de Sciences Po
Les échanges, qui dureront deux heures, se dérouleront obligatoirement « en français » mais il sera possible de « poser des questions en anglais ». Par ailleurs, les étudiants pourront accéder à cette « mairie » dans « la limite des places disponibles », conclut Jean Bassère. Celles-ci ont été proposées en ligne aux membres de l’IEP – étudiants, salariés et enseignants – et le tout a été « parti en 13 minutes », selon le représentant du Syndicat Nova, interrogé par le quotidien. Signe que la perspective d’un tel événement galvanise la communauté étudiante.
LIRE AUSSI L’honneur perdu de Sciences Po ParisAu cœur des discussions : les partenariats de Sciences Po en lien avec Israël, et notamment avec certaines universités du pays, que les étudiants pro-palestiniens souhaiteraient voir stopper. La direction de l’école s’y oppose.
Par ailleurs, les étudiants exigent « l’arrêt immédiat des procédures disciplinaires contre les étudiants pro-palestiniens ». L’administration a déjà répondu partiellement le 26 avril. Dans un communiqué, elle a assuré s’engager à « suspendre les saisines de la section disciplinaire initiées depuis le 17 avril ». Toutefois, certaines démarches étant antérieures à cette date, les étudiants risquent de remettre ce sujet sur la table, lors du fameux « town hall ».