Mettre fin à une dépendance, sans replonger dans une autre : tel est le défi des pays de l’Union européenne (UE), s’ils veulent atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle. Pour remplacer les importations d’énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole), néfastes pour le climat, les Vingt-Sept entendent accélérer le développement des technologies « vertes ».
Cependant, rien qu’en 2022, l’UE a dépensé 22,6 milliards d’euros pour importer des panneaux solaires, dont la quasi-totalité (96 %) provenait de fabricants chinois. C’est plus du double du montant de 2021, selon l’agence publique Eurostat – les chiffres consolidés pour 2023 n’ont pas encore été publiés.
A l’inverse, dans l’éolien, le bilan de l’exercice 2022 s’avère positif pour les Européens : les exportations de turbines (1,3 milliard d’euros) ont dépassé les importations (0,8 milliard d’euros). Mais plus le marché de l’éolien offshore est appelé à croître, plus il suscitera de désirs.
Pour l’industrie européenne, l’enjeu est double : préserver ses turbiniers mais aussi relancer sa filière solaire après l’avoir longtemps négligée. C’était là un « erreur monumentale » d’un point de vue stratégique, selon Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie. Il a eu l’occasion de le répéter le 16 avril dernier au Collège d’Europe de Bruges, en Belgique.
Un objectif non contraignant
Comme s’il avait fallu des années pour retenir la leçon, l’Europe commence seulement à réagir. Le 25 avril, pour leur dernière session plénière avant les élections de juin, les députés ont adopté un règlement pour une industrie « net zéro ». La Commission européenne a présenté ce texte, The Net-Zero Industry Act (NZIA), au premier trimestre 2023. Il vise à « renforcer l’écosystème européen » technologies à faibles émissions de carbone. Autrement dit, il s’agit d’une réponse à l’Inflation Reduction Act (IRA), ce vaste plan américain, promulgué à l’été 2022, pour promouvoir l’industrie « verte » aux Etats-Unis.
L’IRA prévoit de mobiliser sur dix ans une somme considérable, de l’ordre de 369 milliards de dollars (environ 346 milliards d’euros) en subventions et crédits d’impôts. Il est toutefois difficile de quantifier l’impact futur de la NZIA. « Ce n’est pas un instrument de financementrépondre à Monde » a déclaré un porte-parole de la Commission européenne, sans préciser le montant des aides prévues, par ailleurs, dans le cadre d’autres dispositifs. Son objectif est de créer un environnement réglementaire simplifié propice à la fabrication de technologies propres dans l’UE. »
Il vous reste 52,42% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
Mettre fin à une dépendance, sans replonger dans une autre : tel est le défi des pays de l’Union européenne (UE), s’ils veulent atteindre la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle. Pour remplacer les importations d’énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole), néfastes pour le climat, les Vingt-Sept entendent accélérer le développement des technologies « vertes ».
Cependant, rien qu’en 2022, l’UE a dépensé 22,6 milliards d’euros pour importer des panneaux solaires, dont la quasi-totalité (96 %) provenait de fabricants chinois. C’est plus du double du montant de 2021, selon l’agence publique Eurostat – les chiffres consolidés pour 2023 n’ont pas encore été publiés.
A l’inverse, dans l’éolien, le bilan de l’exercice 2022 s’avère positif pour les Européens : les exportations de turbines (1,3 milliard d’euros) ont dépassé les importations (0,8 milliard d’euros). Mais plus le marché de l’éolien offshore est appelé à croître, plus il suscitera de désirs.
Pour l’industrie européenne, l’enjeu est double : préserver ses turbiniers mais aussi relancer sa filière solaire après l’avoir longtemps négligée. C’était là un « erreur monumentale » d’un point de vue stratégique, selon Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie. Il a eu l’occasion de le répéter le 16 avril dernier au Collège d’Europe de Bruges, en Belgique.
Un objectif non contraignant
Comme s’il avait fallu des années pour retenir la leçon, l’Europe commence seulement à réagir. Le 25 avril, pour leur dernière session plénière avant les élections de juin, les députés ont adopté un règlement pour une industrie « net zéro ». La Commission européenne a présenté ce texte, The Net-Zero Industry Act (NZIA), au premier trimestre 2023. Il vise à « renforcer l’écosystème européen » technologies à faibles émissions de carbone. Autrement dit, il s’agit d’une réponse à l’Inflation Reduction Act (IRA), ce vaste plan américain, promulgué à l’été 2022, pour promouvoir l’industrie « verte » aux Etats-Unis.
L’IRA prévoit de mobiliser sur dix ans une somme considérable, de l’ordre de 369 milliards de dollars (environ 346 milliards d’euros) en subventions et crédits d’impôts. Il est toutefois difficile de quantifier l’impact futur de la NZIA. « Ce n’est pas un instrument de financementrépondre à Monde » a déclaré un porte-parole de la Commission européenne, sans préciser le montant des aides prévues, par ailleurs, dans le cadre d’autres dispositifs. Son objectif est de créer un environnement réglementaire simplifié propice à la fabrication de technologies propres dans l’UE. »
Il vous reste 52,42% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.