DIMITAR DILKOFF / AFP
L’administrateur provisoire de Sciences Po Paris, Jean Bassères, lors de son discours suite au débat avec les étudiants de l’école ce jeudi 2 mai.
SCIENCES PO – L’heure du « mairie”. Après plusieurs jours de crise et de tensions devant et derrière les portes de Sciences Po Paris concernant la situation humanitaire et géopolitique à Gaza, une rencontre entre la direction de l’établissement et les étudiants a été organisée ce jeudi 2 mai.
Annoncé et attendu depuis le week-end dernier, ce débat entre direction et étudiants, baptisé « mairie » sur les campus américains – où a commencé la mobilisation étudiante pour Gaza – s’est déroulée dans un calme relatif, selon les déclarations du directeur de l’établissement scolaire français.
A Sciences Po, la mobilisation étudiante en cours depuis plusieurs jours a finalement été suspendue vendredi, après que la direction a accepté d’organiser un débat interne. ouvert à toutes les communautés de Sciences Po ».
· Débats houleux
C’est donc après deux heures d’intenses discussions avec les étudiants que l’administrateur provisoire de Sciences Po Paris Jean Bassères a pris la parole » un débat difficile, avec des positions assez claires » et aussi “beaucoup d’émotions”.
Dans ses mots à la presse, l’administrateur « pu clarifier un certain nombre de points, avec deux engagements » prises précédemment. Parmi eux, la nécessité de lancer une réflexion interne à Sciences Po pour « construire une doctrine sur la nécessité ou non pour Sciences Po de prendre position sur les grands sujets politiques » Et “ un projet ambitieux » Pour “ vivre mieux ensemble à l’intérieur de l’école.
Observant la multiplication des actions sur les campus français ces derniers jours, Jean Bassères s’est néanmoins montré « extrêmement prudent quant à l’issue des événements ». Une intuition bien fondée, puisqu’à l’issue de ce débat, les organisations étudiantes mobilisées – Union Etudiante et Solidaires – ont appelé à un sit-in ce jeudi après-midi dans la salle de Sciences Po. Ils regrettent, pour la plupart, d’avoir formulé des demandes qui n’ont pas obtenu de réponses claires. Outre le sit-in, une grève de la faim a également été entamée par un étudiant, « en solidarité avec les victimes palestiniennes ».
« Après un début où les débats ont été calmes, la tension est montée à la fin »a témoigné Hugo, un étudiant en master présent lors du débat avec la direction de l’établissement.
· Pas d’enquête sur les partenariats de Sciences Po
Il faut dire qu’une des principales revendications des étudiants à l’origine du mouvement n’a pas été prise en compte par la direction. Ainsi, ce qui ressort directement de cette rencontre, pour Hugo, c’est « le refus du directeur de créer un groupe de travail pour réévaluer les partenariats de Sciences Po ».
Le patron de Science Po Paris a en effet « a très clairement refusé la création d’un groupe de travail proposée par certains étudiants ». Le but derrière cette demande était « d’enquêter sur nos relations avec les universités israéliennes et même avec les entreprises qui sont nos partenaires financiers »se souvient-il.
La gouvernance actuelle de Sciences Po » dispose de règles internes assez claires sur ces sujets », a ajouté l’administrateur provisoire. “ J’ai refusé la création de ce groupe de travail et je sais déjà que cela va provoquer des réactions de la part de certains »il a dit.
Une position qui rejoint celle de la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau, qui estimait jeudi matin qu’il était « il n’est pas question pour les universités de prendre une position institutionnelle en faveur de telle ou telle revendication dans le conflit en cours au Moyen-Orient ».
« D’autres étudiants rejoindront (l’étudiant en grève de la faim) dans la journée »et ils continueront jusqu’à “ organiser un vote officiel et non anonyme au conseil d’administration de l’Institut pour l’investigation des partenariats avec les universités israéliennes »a déclaré Hicham, membre du comité Palestine, après cette réunion.
· Examens scolaires et financement
Mais le sujet des partenariats avec Science Po n’a pas été le seul à être abordé lors de ce débat matinal. Une autre question intéresse particulièrement les étudiants de Sciences Po Paris depuis 24 heures : celle de la suspension du financement de l’école (environ 1 million d’euros) par la région Île-de-France. C’est ce qu’a annoncé mercredi la présidente LR de la région, Valérie Pécresse, qui se trouve être une ancienne élève de l’école parisienne.
Face à cette décision de Valérie Pécresse, Jean Bassères s’est voulu rassurant sur la « préoccupations » du président de région. “ Personnellement, je ne peux pas accepter l’idée que l’attitude d’une minorité d’étudiants puisse pénaliser les 15 000 étudiants de Sciences Po. »il a répondu.
Malgré les troubles de ces derniers jours au sein de son établissement, Jean Bassères a rappelé son « priorité “, qui est « pour lancer les examens qui sont prévus » et qui doivent démarrer lundi alors que plusieurs écoles de Paris et de la région se mobilisent à leur tour en soutien à Gaza.
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L’administrateur provisoire de Sciences Po Paris, Jean Bassères, lors de son discours suite au débat avec les étudiants de l’école ce jeudi 2 mai.
SCIENCES PO – L’heure du « mairie”. Après plusieurs jours de crise et de tensions devant et derrière les portes de Sciences Po Paris concernant la situation humanitaire et géopolitique à Gaza, une rencontre entre la direction de l’établissement et les étudiants a été organisée ce jeudi 2 mai.
Annoncé et attendu depuis le week-end dernier, ce débat entre direction et étudiants, baptisé « mairie » sur les campus américains – où a commencé la mobilisation étudiante pour Gaza – s’est déroulée dans un calme relatif, selon les déclarations du directeur de l’établissement scolaire français.
A Sciences Po, la mobilisation étudiante en cours depuis plusieurs jours a finalement été suspendue vendredi, après que la direction a accepté d’organiser un débat interne. ouvert à toutes les communautés de Sciences Po ».
· Débats houleux
C’est donc après deux heures d’intenses discussions avec les étudiants que l’administrateur provisoire de Sciences Po Paris Jean Bassères a pris la parole » un débat difficile, avec des positions assez claires » et aussi “beaucoup d’émotions”.
Dans ses mots à la presse, l’administrateur « pu clarifier un certain nombre de points, avec deux engagements » prises précédemment. Parmi eux, la nécessité de lancer une réflexion interne à Sciences Po pour « construire une doctrine sur la nécessité ou non pour Sciences Po de prendre position sur les grands sujets politiques » Et “ un projet ambitieux » Pour “ vivre mieux ensemble à l’intérieur de l’école.
Observant la multiplication des actions sur les campus français ces derniers jours, Jean Bassères s’est néanmoins montré « extrêmement prudent quant à l’issue des événements ». Une intuition bien fondée, puisqu’à l’issue de ce débat, les organisations étudiantes mobilisées – Union Etudiante et Solidaires – ont appelé à un sit-in ce jeudi après-midi dans la salle de Sciences Po. Ils regrettent, pour la plupart, d’avoir formulé des demandes qui n’ont pas obtenu de réponses claires. Outre le sit-in, une grève de la faim a également été entamée par un étudiant, « en solidarité avec les victimes palestiniennes ».
« Après un début où les débats ont été calmes, la tension est montée à la fin »a témoigné Hugo, un étudiant en master présent lors du débat avec la direction de l’établissement.
· Pas d’enquête sur les partenariats de Sciences Po
Il faut dire qu’une des principales revendications des étudiants à l’origine du mouvement n’a pas été prise en compte par la direction. Ainsi, ce qui ressort directement de cette rencontre, pour Hugo, c’est « le refus du directeur de créer un groupe de travail pour réévaluer les partenariats de Sciences Po ».
Le patron de Science Po Paris a en effet « a très clairement refusé la création d’un groupe de travail proposée par certains étudiants ». Le but derrière cette demande était « d’enquêter sur nos relations avec les universités israéliennes et même avec les entreprises qui sont nos partenaires financiers »se souvient-il.
La gouvernance actuelle de Sciences Po » dispose de règles internes assez claires sur ces sujets », a ajouté l’administrateur provisoire. “ J’ai refusé la création de ce groupe de travail et je sais déjà que cela va provoquer des réactions de la part de certains »il a dit.
Une position qui rejoint celle de la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau, qui estimait jeudi matin qu’il était « il n’est pas question pour les universités de prendre une position institutionnelle en faveur de telle ou telle revendication dans le conflit en cours au Moyen-Orient ».
« D’autres étudiants rejoindront (l’étudiant en grève de la faim) dans la journée »et ils continueront jusqu’à “ organiser un vote officiel et non anonyme au conseil d’administration de l’Institut pour l’investigation des partenariats avec les universités israéliennes »a déclaré Hicham, membre du comité Palestine, après cette réunion.
· Examens scolaires et financement
Mais le sujet des partenariats avec Science Po n’a pas été le seul à être abordé lors de ce débat matinal. Une autre question intéresse particulièrement les étudiants de Sciences Po Paris depuis 24 heures : celle de la suspension du financement de l’école (environ 1 million d’euros) par la région Île-de-France. C’est ce qu’a annoncé mercredi la présidente LR de la région, Valérie Pécresse, qui se trouve être une ancienne élève de l’école parisienne.
Face à cette décision de Valérie Pécresse, Jean Bassères s’est voulu rassurant sur la « préoccupations » du président de région. “ Personnellement, je ne peux pas accepter l’idée que l’attitude d’une minorité d’étudiants puisse pénaliser les 15 000 étudiants de Sciences Po. »il a répondu.
Malgré les troubles de ces derniers jours au sein de son établissement, Jean Bassères a rappelé son « priorité “, qui est « pour lancer les examens qui sont prévus » et qui doivent démarrer lundi alors que plusieurs écoles de Paris et de la région se mobilisent à leur tour en soutien à Gaza.
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