Vingt mois aprĆØs l’attentat qui a failli lui coĆ»ter la vie, l’Ć©crivain raconte son attentat dans un livre qu’il prĆ©sente comme un exutoire. Salman Rushdie avait dĆ©jĆ Ć©voquĆ© cette attaque lors de la Foire internationale du livre de Francfort l’automne dernier, Ć laquelle franceinfo Ć©tait prĆ©sente.
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C’est le livre qu’il n’a jamais voulu Ć©crire : l’histoire de ces 27 secondes interminables et de ces 12 coups de couteau au visage, au cou, Ć la poitrine et Ć la main. L’Ć©crivain Salman Rushdie raconte dans Le couteaumĆ©moires qui font le tour du monde mi-avril, l’attentat qui a failli le tuer en 2022, dernier Ć©pisode d’une vie menacĆ©e depuis sa mort. Versets sataniques.
Lors du salon du livre de Francfort, Ć l’automne 2023, le romancier de 76 ans, qui vit sous la menace d’une fatwa depuis 1989, a comparĆ© son roman Ć un exutoire. “Ce que jāai vraiment ressenti, cāest quāil Ć©tait impossible dāĆ©crire autre chose. Cela m’aurait paru absurde jusqu’Ć ce que je me dĆ©barrasse du sujet. Je suis heureux d’ĆŖtre encore lĆ pour le dire. Mais c’Ć©tait un coup dur.”.
Un jour d’Ć©tĆ©, en pleine confĆ©rence littĆ©raire au bord des Grands Lacs amĆ©ricains, au nord de New York, un homme se prĆ©cipite vers l’Ć©crivain amĆ©ricano-britannique, nĆ© en Inde. Couteau Ć la main, il le poignarde Ć plusieurs reprises, le blessant griĆØvement. HĆ©liportĆ© Ć l’hĆ“pital, Salman Rushdie a Ć©tĆ© opĆ©rĆ© pendant 8 heures avant de passer six semaines en convalescence. La romanciĆØre a subi de graves sĆ©quelles et a notamment perdu la vue d’un Åil.
“Je n’ai pas besoin de lui donner plus de mon temps.”
Sur la chaĆ®ne amĆ©ricaine CBS, il est revenu sur son attaque et a lu un extrait de son roman. “Dans le coin de mon Åil droit ā la derniĆØre chose que mon Åil droit verrait ā jāai vu lāhomme en noir courir vers moi. VĆŖtements noirs, masque noir… J’avoue que j’avais parfois imaginĆ© mon assassin se lever dans une tribune publique ou autre et venir me chercher de cette faƧon“, Ć©crit-il, comme un aveu.
Jamais, tout au long des 272 pages de son roman, Salman Rushdie ne mentionne le nom de son agresseur, un jeune AmĆ©ricain d’origine libanaise, sympathisant de la RĆ©publique islamique d’Iran. Il refuse dāailleurs dāen parler dans une interview : Ā«Lui et moi avons passĆ© 27 secondes ensemble. C’est tout. Je n’ai pas besoin de lui donner plus de mon temps“, a-t-il dĆ©clarĆ©. Avant de glisser : “Un des chirurgiens m’a dit qu’au dĆ©but je n’avais pas eu de chance, puis que j’avais eu beaucoup de chance. Je lui ai demandĆ© pourquoi ? Il m’a dit que ma chance Ć©tait que l’homme qui m’avait attaquĆ© ne savait pas comment tuer quelqu’un avec un couteau. .“
Salman Rushdie entend continuer Ć participer Ć des Ć©vĆ©nements publics : Ā«Je ne veux pas d’une vie confinĆ©e. Je veux vivre ma vie”.