Un homme, qui aurait infligé des violences à sa compagne et à son frère, a été tué samedi lors de l’intervention de policiers dans un immeuble de Louviers, dans l’Eure, selon le procureur d’Evreux.
Dans la nuit de vendredi à samedi, vers 1h30 du matin, “une patrouille de trois policiers a été appelée à intervenir suite à des violences conjugales et des violences avec arme”, a déclaré le procureur de la République d’Evreux, Rémi Coutin.
Le frère et partenaire de l’agresseur victime de violences
Selon les premiers éléments, “un homme aurait commis des violences sur sa compagne, dans leur appartement, et son frère (de l’agresseur, ndlr) est intervenu pour tenter de protéger la compagne et a reçu un coup de couteau assez grave”.
Lorsque les policiers sont intervenus, ils ont « retrouvé cet homme dans la rue avec une blessure très impressionnante au visage, son pronostic vital était considéré comme grave et il a été transporté aux urgences », selon le magistrat.
Ensuite, «ces trois policiers auraient logiquement voulu aller arrêter l’homme et auraient emprunté les escaliers en colonne, les uns derrière les autres, lorsqu’ils sont arrivés à proximité de l’appartement», selon Rémi Coutin.
L’agresseur présumé “aurait quitté son appartement un couteau à la main, fortement ivre, et aurait refusé d’obéir aux ordres des policiers qui lui ont demandé à plusieurs reprises de déposer son arme”. “Au contraire, il se serait précipité vers le premier des policiers et à ce moment-là le policier aurait fait usage de son arme de service à plusieurs reprises”, a précisé le procureur.
Un fémicide probablement évité, selon la police
Deux procédures ont été ouvertes, l’une confiée à la police judiciaire (PJ) de Rouen concernant les faits de violences prétendument commises par l’homme décédé, et une seconde, relative aux conditions d’usage de l’arme par le policier, confiée à la IGPN.
Le policier “de la manière classique en cette affaire a été placé en garde à vue et est auditionné par l’IGPN”, le but étant de “déterminer si le policier a utilisé son arme de service dans des conditions réglementaires”, a précisé Rémi Coutin.
L’homme décédé, âgé de 39 ans, était mal connu de la police. “Sans l’intervention de collègues, nous aurions certainement encore et malheureusement assisté à un féminicide”, a réagi Johann Maugé, secrétaire départemental de l’Eure du syndicat Unité, disant n’avoir “aucun doute sur la légitimité de l’intervention”.