Né en Iran, Elie Cohen s’est installé en Israël avant la révolution islamique de 1979. Il craint aujourd’hui une escalade entre les deux pays et ne désespère pas de pouvoir rentrer en Iran avant de mourir.
Publié
Temps de lecture : 2 minutes
La tension est toujours vive entre l’Iran et Israël après l’attaque de drones et de missiles lancée le week-end dernier par Téhéran sur le territoire israélien. Lundi 15 avril, le porte-parole de l’armée israélienne a promis que son pays réagirait « à telle occasion et à telle heure que nous choisissons », tandis que la communauté internationale appelle à la désescalade. Une situation également suivie de près par les Juifs d’Iran, ces Juifs nés en Iran mais installés en Israël il y a quelques années, notamment après la révolution islamique. On estime qu’il y en a entre 20 000 et 30 000 actuellement en Israël.
De son enfance passée à Nahavand, une ville du nord-ouest de l’Iran, Elie Cohen garde quelques souvenirs, soigneusement conservés, comme ces photos jaunies par le temps. “C’est mon père et ma mère. Et c’est le père de ma mère, il était le médecin de toute la commune. Je me souviens aussi de Téhéran, j’y suis allé avec mon père. Je me souviens des voisins, c’étaient des gens bien.”
Il a quitté l’Iran à l’âge de six ans avec ses parents qui rêvaient de s’installer à Jérusalem, terre sainte pour les Juifs. Un départ à l’heure choisie et non contrainte, insiste-t-il. C’était alors avant la révolution islamique. “Nous ne nous sommes pas enfuis, nous avons quitté l’Iran à l’époque du Shah, il dit. Les relations étaient bonnes et il était bon envers les juifs, les musulmans et les chrétiens. Il entretenait également de très bonnes relations avec Israël. »
“Ça me touche d’en parler”
Mais les choses ont bien changé depuis : l’Iran et Israël sont devenus des ennemis irréconciliables, l’attaque lancée par les Iraniens le week-end dernier en est une nouvelle preuve, une blessure de plus pour Elie Cohen, qui craint une escalade.
“C’était vraiment très triste, il admet. J’avais les larmes aux yeux et maintenant ça me motive d’en parler. Cela me dérange vraiment parce que nous aimons les Iraniens. Nous n’avons pas de problème avec eux. Je suis un patriote israélien, un juif, mais si je vois qu’Israël riposte, attaque et que des Iraniens vont mourir, ce sera très triste pour moi.” Aujourd’hui, à 79 ans, il rêve de revoir l’Iran, au moins une fois.
“Je veux aller en Iran avant de quitter ce monde. Si aujourd’hui il y a la paix entre Israël et l’Iran, j’achèterai un billet et je partirai tout de suite.”
Elie Cohen dit prier chaque jour pour cela, pour cette paix entre ce pays qui l’a vu naître et celui qui le verra partir.
Né en Iran, Elie Cohen s’est installé en Israël avant la révolution islamique de 1979. Il craint aujourd’hui une escalade entre les deux pays et ne désespère pas de pouvoir rentrer en Iran avant de mourir.
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La tension est toujours vive entre l’Iran et Israël après l’attaque de drones et de missiles lancée le week-end dernier par Téhéran sur le territoire israélien. Lundi 15 avril, le porte-parole de l’armée israélienne a promis que son pays réagirait « à telle occasion et à telle heure que nous choisissons », tandis que la communauté internationale appelle à la désescalade. Une situation également suivie de près par les Juifs d’Iran, ces Juifs nés en Iran mais installés en Israël il y a quelques années, notamment après la révolution islamique. On estime qu’il y en a entre 20 000 et 30 000 actuellement en Israël.
De son enfance passée à Nahavand, une ville du nord-ouest de l’Iran, Elie Cohen garde quelques souvenirs, soigneusement conservés, comme ces photos jaunies par le temps. “C’est mon père et ma mère. Et c’est le père de ma mère, il était le médecin de toute la commune. Je me souviens aussi de Téhéran, j’y suis allé avec mon père. Je me souviens des voisins, c’étaient des gens bien.”
Il a quitté l’Iran à l’âge de six ans avec ses parents qui rêvaient de s’installer à Jérusalem, terre sainte pour les Juifs. Un départ à l’heure choisie et non contrainte, insiste-t-il. C’était alors avant la révolution islamique. “Nous ne nous sommes pas enfuis, nous avons quitté l’Iran à l’époque du Shah, il dit. Les relations étaient bonnes et il était bon envers les juifs, les musulmans et les chrétiens. Il entretenait également de très bonnes relations avec Israël. »
“Ça me touche d’en parler”
Mais les choses ont bien changé depuis : l’Iran et Israël sont devenus des ennemis irréconciliables, l’attaque lancée par les Iraniens le week-end dernier en est une nouvelle preuve, une blessure de plus pour Elie Cohen, qui craint une escalade.
“C’était vraiment très triste, il admet. J’avais les larmes aux yeux et maintenant ça me motive d’en parler. Cela me dérange vraiment parce que nous aimons les Iraniens. Nous n’avons pas de problème avec eux. Je suis un patriote israélien, un juif, mais si je vois qu’Israël riposte, attaque et que des Iraniens vont mourir, ce sera très triste pour moi.” Aujourd’hui, à 79 ans, il rêve de revoir l’Iran, au moins une fois.
“Je veux aller en Iran avant de quitter ce monde. Si aujourd’hui il y a la paix entre Israël et l’Iran, j’achèterai un billet et je partirai tout de suite.”
Elie Cohen dit prier chaque jour pour cela, pour cette paix entre ce pays qui l’a vu naître et celui qui le verra partir.