La flamme olympique doit être allumée mardi sur le site antique d’Olympie, en Grèce, avant un vaste voyage qui la mènera à Paris. L’animateur de télévision et de radio franco-grec a présenté cette cérémonie hautement symbolique.
Publié
Mise à jour
Temps de lecture : 4 min
Le début d’un long voyage. Près de 100 jours avant la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, la flamme olympique sera allumée mardi 16 avril en Grèce, à Olympie, avant un vaste voyage qui la mènera à Paris le 26 juillet. Une cérémonie sur le site grec antique qui s’inspire de l’Antiquité et qui sera présenté par Nikos Aliagas. L’animateur de télévision et de radio franco-grec nous explique sa fierté d’être présent lors de cette cérémonie et le symbole que représentent ces JO en temps de guerre.
franceinfo : Quelles émotions vous traversent ce mardi matin ? ?
Nikos Aliagas : Cela me fait penser à moi quand j’étais enfant, dans les rues de Paris, en train d’éditer un petit journal étudiant où je parlais de la flamme olympique à la fin des années 1980. On l’appelait le Revue franco-hellénique. Et je me souviens être allé à la bibliothèque chercher des images d’archives de l’allumage de la flamme. À l’époque, Internet commençait à peine, alors nous avons essayé d’obtenir du matériel. Aujourd’hui, être dans cette matière qui est vivante, qui a traversé les siècles, et être un peu un trait d’union entre mes deux cultures, entre guillemets, modestement, ça me ravit. Cela me touche profondément car cela dépasse le cadre de mon travail. Aujourd’hui, je ne travaille pas, je me mets à la disposition de la France, le pays dans lequel je suis né, et de la Grèce qui est le pays de mes parents, un pays aussi que je porte en moi.
Vous revenez sur ce site d’Olympia, 20 ans après les Jeux d’Athènes, que représente pour vous ce lieu ?
Premièrement, c’est le lieu où est née l’idée olympique. Je suis venu ici avec mes parents quand j’étais enfant, pour découvrir le musée, le site et les vibrations. Et puis en 2004, j’y suis retourné. Mais j’ai présenté la cérémonie au Stade olympique d’Athènes. Donc revenir ici à 55 ans, ce n’est pas du tout la même façon de percevoir les choses. Il y a une maturité qui fait qu’il y a de l’émotion et en même temps, je me rends compte que s’il n’y avait pas eu cette idée olympique qui à l’époque paraissait aussi utopique que les autres, ce serait c’est-à-dire on arrête les guerres, on on arrête tout et on arrive à un accord. Nous venons de toutes les villes de Grèce, nous venons aussi de l’étranger et nous nous surpasserons comme des gentlemen. Nous allons chercher dans la courtoisie, dans la dignité et l’honneur, le meilleur que nous ayons pour voir où nous en sommes. Ce qui est très émouvant c’est qu’ici on n’a rien gagné, sauf qu’on a gagné l’immortalité, le respect des dieux et qu’on a pu avoir notre statue à côté de celle de Zeus ou d’Apollon. Cela dit quelque chose aujourd’hui et je crois que c’est là la source de l’Olympisme, qui a aussi inspiré Coubertin.
Ce message de paix a une force particulière en ce moment…
Oui, d’autant qu’on voit qu’il peut paraître aujourd’hui utopique de parler de trêve et de paix. Alors effectivement, au Moyen-Orient, en Ukraine ou ailleurs, la guerre et les morts sont au rendez-vous. Mais chacun doit apporter sa contribution, les athlètes sont là pour nous faire rêver et nous montrer que les limites peuvent être dépassées.
“En Grèce, à Olympie mardi matin, nous rappellerons que l’essentiel reste l’humanité et la fraternité. Cela peut paraître aujourd’hui un idéal lointain, mais si nous ne le faisons pas, qui le fera ?”
Nikos Alliagassur franceinfo
Le comité souhaitait moderniser la cérémonie d’éclairage, pouvez-vous nous en dire plus ?
Ne vous attendez pas non plus à un spectacle à 20h50 le samedi soir. Cela reste très formel mais il y a une modernisation qui passe par la mise en œuvre. Il y a quelques années, les drones n’existaient pas. Il existe une nouvelle façon de filmer et de raconter l’histoire. La partie chorégraphie est juste exceptionnelle. C’est joyeux et émouvant. Il faut le voir, il faut le vivre.
Etes-vous à Olympie ce mardi, serez-vous à Paris pendant les Jeux ?
Je serai à Paris pendant les Jeux pour le coup d’envoi, ce sera encore une autre émotion. Je suis très fier que tout, de la France à la Grèce, soit impliqué dans une opération comme les Jeux Olympiques pour de nombreuses raisons. Nous l’avions déjà vécu à Albertville. Nous avons cette relation forte entre nos cultures, nos mentalités, notre tradition, notre héritage européen. Cela me fait une grande fierté de me dire que la France va briller. J’espère de tout cœur que Paris et la France brillent et que cette flamme qui arrivera à Marseille le 8 mai arrive à bon port à Paris. J’espère qu’il transmettra un message d’espoir et de réconciliation là où existent des différences et des divisions. C’est possible, cela ne dépend que de nous, pas des autres.
La flamme olympique doit être allumée mardi sur le site antique d’Olympie, en Grèce, avant un vaste voyage qui la mènera à Paris. L’animateur de télévision et de radio franco-grec a présenté cette cérémonie hautement symbolique.
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Le début d’un long voyage. Près de 100 jours avant la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, la flamme olympique sera allumée mardi 16 avril en Grèce, à Olympie, avant un vaste voyage qui la mènera à Paris le 26 juillet. Une cérémonie sur le site grec antique qui s’inspire de l’Antiquité et qui sera présenté par Nikos Aliagas. L’animateur de télévision et de radio franco-grec nous explique sa fierté d’être présent lors de cette cérémonie et le symbole que représentent ces JO en temps de guerre.
franceinfo : Quelles émotions vous traversent ce mardi matin ? ?
Nikos Aliagas : Cela me fait penser à moi quand j’étais enfant, dans les rues de Paris, en train d’éditer un petit journal étudiant où je parlais de la flamme olympique à la fin des années 1980. On l’appelait le Revue franco-hellénique. Et je me souviens être allé à la bibliothèque chercher des images d’archives de l’allumage de la flamme. À l’époque, Internet commençait à peine, alors nous avons essayé d’obtenir du matériel. Aujourd’hui, être dans cette matière qui est vivante, qui a traversé les siècles, et être un peu un trait d’union entre mes deux cultures, entre guillemets, modestement, ça me ravit. Cela me touche profondément car cela dépasse le cadre de mon travail. Aujourd’hui, je ne travaille pas, je me mets à la disposition de la France, le pays dans lequel je suis né, et de la Grèce qui est le pays de mes parents, un pays aussi que je porte en moi.
Vous revenez sur ce site d’Olympia, 20 ans après les Jeux d’Athènes, que représente pour vous ce lieu ?
Premièrement, c’est le lieu où est née l’idée olympique. Je suis venu ici avec mes parents quand j’étais enfant, pour découvrir le musée, le site et les vibrations. Et puis en 2004, j’y suis retourné. Mais j’ai présenté la cérémonie au Stade olympique d’Athènes. Donc revenir ici à 55 ans, ce n’est pas du tout la même façon de percevoir les choses. Il y a une maturité qui fait qu’il y a de l’émotion et en même temps, je me rends compte que s’il n’y avait pas eu cette idée olympique qui à l’époque paraissait aussi utopique que les autres, ce serait c’est-à-dire on arrête les guerres, on on arrête tout et on arrive à un accord. Nous venons de toutes les villes de Grèce, nous venons aussi de l’étranger et nous nous surpasserons comme des gentlemen. Nous allons chercher dans la courtoisie, dans la dignité et l’honneur, le meilleur que nous ayons pour voir où nous en sommes. Ce qui est très émouvant c’est qu’ici on n’a rien gagné, sauf qu’on a gagné l’immortalité, le respect des dieux et qu’on a pu avoir notre statue à côté de celle de Zeus ou d’Apollon. Cela dit quelque chose aujourd’hui et je crois que c’est là la source de l’Olympisme, qui a aussi inspiré Coubertin.
Ce message de paix a une force particulière en ce moment…
Oui, d’autant qu’on voit qu’il peut paraître aujourd’hui utopique de parler de trêve et de paix. Alors effectivement, au Moyen-Orient, en Ukraine ou ailleurs, la guerre et les morts sont au rendez-vous. Mais chacun doit apporter sa contribution, les athlètes sont là pour nous faire rêver et nous montrer que les limites peuvent être dépassées.
“En Grèce, à Olympie mardi matin, nous rappellerons que l’essentiel reste l’humanité et la fraternité. Cela peut paraître aujourd’hui un idéal lointain, mais si nous ne le faisons pas, qui le fera ?”
Nikos Alliagassur franceinfo
Le comité souhaitait moderniser la cérémonie d’éclairage, pouvez-vous nous en dire plus ?
Ne vous attendez pas non plus à un spectacle à 20h50 le samedi soir. Cela reste très formel mais il y a une modernisation qui passe par la mise en œuvre. Il y a quelques années, les drones n’existaient pas. Il existe une nouvelle façon de filmer et de raconter l’histoire. La partie chorégraphie est juste exceptionnelle. C’est joyeux et émouvant. Il faut le voir, il faut le vivre.
Etes-vous à Olympie ce mardi, serez-vous à Paris pendant les Jeux ?
Je serai à Paris pendant les Jeux pour le coup d’envoi, ce sera encore une autre émotion. Je suis très fier que tout, de la France à la Grèce, soit impliqué dans une opération comme les Jeux Olympiques pour de nombreuses raisons. Nous l’avions déjà vécu à Albertville. Nous avons cette relation forte entre nos cultures, nos mentalités, notre tradition, notre héritage européen. Cela me fait une grande fierté de me dire que la France va briller. J’espère de tout cœur que Paris et la France brillent et que cette flamme qui arrivera à Marseille le 8 mai arrive à bon port à Paris. J’espère qu’il transmettra un message d’espoir et de réconciliation là où existent des différences et des divisions. C’est possible, cela ne dépend que de nous, pas des autres.