Les sept principaux candidats aux élections européennes qui auront lieu le 9 juin ont débattu ensemble pour la première fois dimanche, adressant l’essentiel de leurs piques à l’ultra-favori des sondages, Jordan Bardella.
Les candidats du Rassemblement national, Valérie Hayer (Renaissance), Raphaël Glucksmann (PS-Place publique), Manon Aubry (LFI), Marie Toussaint (Les Écologistes), François-Xavier Bellamy (LR) et Marion Maréchal (Reconquête !) ont débattu pendant deux heures, les invités du Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première.
“Vous êtes un agent étranger”
La première partie des discussions, consacrée aux questions de défense européenne et à l’Ukraine, a planté le décor. Jordan Bardella est la cible d’attaques de la part de ses rivaux en raison des liens de son parti avec la Russie, qui lui a accordé plusieurs prêts par le passé.
“Vous êtes un agent étranger”, lui a lancé Marie Toussaint, tandis que Valérie Hayer reprochait au RN de n’avoir jamais soutenu les “condamnations (du Parlement européen) contre l’incarcération de l’opposant russe” Alexeï Navalny, décédé depuis en prison. et que Raphaël Glusckmann a souligné son vote contre la création d’un fonds européen de défense.
“Vous semblez être d’accord depuis quinze minutes”, a plaisanté le principal concerné.
« Le parti à la paresse nationale »
Autre angle d’attaque, celui du travail fourni par l’eurodéputé au Parlement européen, avec seulement « 21 amendements » déposés en l’espace de cinq ans. « Vous n’êtes plus le parti à la flamme nationale, mais le parti à la paresse nationale », a ironisé Manon Aubry.
Ou encore celle de sa présence sur les réseaux sociaux : “lisez les textes pour lesquels vous votez, arrêtez de passer votre temps sur TikTok”, lui a dit Raphaël Glucksmann, qui a lui-même quitté ce réseau en raison de ses liens avec la Chine.
Aguerri à l’exercice, le candidat RN a déployé ses arguments, fustigeant « l’Europe de Macron avec l’immigration imposée, l’écologie punitive, l’enfer fiscal pour nos chefs d’entreprise, la concurrence déloyale, la guerre de tous contre tous ».
“MS. “Hamas”
La candidate macroniste Valérie Hayer – mise en difficulté dans la partie consacrée à l’immigration, alors qu’elle refusait de répondre à la question de savoir s’il y avait “trop d’immigration” en France – a souligné l’enjeu “historique” de ces élections.
Si les débatteurs ont gardé leurs distances avec les polémiques sur le Moyen-Orient qui agitent le débat national depuis plusieurs mois, Jordan Bardella n’a pas manqué de caricaturer Manon Aubry en « Mme Hamas », après qu’elle l’a accusé de jeter « la honte sur notre pays ». concitoyens de confession musulmane ».
A l’extrême droite, le candidat Reconquête ! Marion Maréchal s’est abstenue de critiquer la candidate du RN, mais a conclu qu’il n’y avait pas de « vote perdu » dans une élection proportionnelle, une manière d’éviter un effet de « vote utile » en faveur du RN dont elle est issue.