« Je n’aime pas vos Jeux. » À l’automne 2020, Benoît Payan, encore premier adjoint au maire de Marseille, n’hésite pas à dire ce qu’il pense à Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Cojop). Le Printemps Marseille, coalition de gauche, écologiste et civique, vient de remporter les élections municipales. Le jeune élu, alors socialiste et qui allait bientôt « switcher » avec la maire écologiste Michèle Rubirola, a voulu rebattre les cartes dans un dossier qu’il avait critiqué quelques mois plus tôt en tant que chef de file de l’opposition. « Les accords passés avec le Cojop ne nous convenaient pas. Les Jeux nous ont coûté trop cher et nous ne voyions pas quel profit les Marseillais allaient en tirer. », il résume aujourd’hui.
Difficile alors d’imaginer que, près de quatre ans plus tard, Marseille serait au centre d’un moment aussi symbolique que la cérémonie d’accueil de la flamme olympique en France. Mercredi 8 mai, Benoît Payan doit s’asseoir aux côtés du président de la République, Emmanuel Macron, pour assister à ce que Tony Estanguet qualifie de « premier temps fort de Paris 2024 », retransmis en direct dans le monde entier : l’entrée du trois-mâts Belém au Vieux-Port. L’histoire a mis du temps à se dérouler. Passer d’une période d’échanges tendus à des négociations serrées pour finalement aboutir à une ambition commune.
Points d’achoppement
En pleine année 2020, la nouvelle majorité déroule ses récriminations. Le plus crucial concerne la facture du port de plaisance qui accueillera les événements nautiques. Le précédent maire, Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), s’était engagé à payer 22 millions sur les 40 millions d’euros du projet. Montant que ses successeurs souhaitent réduire de moitié.
D’autres points bloquent également : l’« hôtel des athlètes » prévu dans les quartiers sud ; la tribune géante que Cojop souhaite installer face à la mer sur les voies de la Corniche ; la taille du site olympique sur les plages qui réduit l’accès à l’eau en plein été.
Tony Estanguet vient rapidement arpenter l’ambiance. Il découvre une équipe municipale déterminée et le style sans filtre de Samia Ghali. L’ancien sénateur socialiste, aujourd’hui adjoint au maire, s’est vu confier la gestion des grands événements. Elue des circonscriptions du Nord, elle n’est pas contrariée par les choix de la précédente majorité.
Marseille a postulé pour accueillir dix matches de football et organiser de la voile. “J’ai dit aux organisateurs que la voile était une chose bourgeoise qui concernait 0,1% des Marseillais et que le football n’avait rien d’extraordinaire dans la ville de l’OM”se souvient Samia Ghali qui, aujourd’hui encore, regrette ce choix original.
Il vous reste 66,65% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
« Je n’aime pas vos Jeux. » À l’automne 2020, Benoît Payan, encore premier adjoint au maire de Marseille, n’hésite pas à dire ce qu’il pense à Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Cojop). Le Printemps Marseille, coalition de gauche, écologiste et civique, vient de remporter les élections municipales. Le jeune élu, alors socialiste et qui allait bientôt « switcher » avec la maire écologiste Michèle Rubirola, a voulu rebattre les cartes dans un dossier qu’il avait critiqué quelques mois plus tôt en tant que chef de file de l’opposition. « Les accords passés avec le Cojop ne nous convenaient pas. Les Jeux nous ont coûté trop cher et nous ne voyions pas quel profit les Marseillais allaient en tirer. », il résume aujourd’hui.
Difficile alors d’imaginer que, près de quatre ans plus tard, Marseille serait au centre d’un moment aussi symbolique que la cérémonie d’accueil de la flamme olympique en France. Mercredi 8 mai, Benoît Payan doit s’asseoir aux côtés du président de la République, Emmanuel Macron, pour assister à ce que Tony Estanguet qualifie de « premier temps fort de Paris 2024 », retransmis en direct dans le monde entier : l’entrée du trois-mâts Belém au Vieux-Port. L’histoire a mis du temps à se dérouler. Passer d’une période d’échanges tendus à des négociations serrées pour finalement aboutir à une ambition commune.
Points d’achoppement
En pleine année 2020, la nouvelle majorité déroule ses récriminations. Le plus crucial concerne la facture du port de plaisance qui accueillera les événements nautiques. Le précédent maire, Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), s’était engagé à payer 22 millions sur les 40 millions d’euros du projet. Montant que ses successeurs souhaitent réduire de moitié.
D’autres points bloquent également : l’« hôtel des athlètes » prévu dans les quartiers sud ; la tribune géante que Cojop souhaite installer face à la mer sur les voies de la Corniche ; la taille du site olympique sur les plages qui réduit l’accès à l’eau en plein été.
Tony Estanguet vient rapidement arpenter l’ambiance. Il découvre une équipe municipale déterminée et le style sans filtre de Samia Ghali. L’ancien sénateur socialiste, aujourd’hui adjoint au maire, s’est vu confier la gestion des grands événements. Elue des circonscriptions du Nord, elle n’est pas contrariée par les choix de la précédente majorité.
Marseille a postulé pour accueillir dix matches de football et organiser de la voile. “J’ai dit aux organisateurs que la voile était une chose bourgeoise qui concernait 0,1% des Marseillais et que le football n’avait rien d’extraordinaire dans la ville de l’OM”se souvient Samia Ghali qui, aujourd’hui encore, regrette ce choix original.
Il vous reste 66,65% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.