C’est une occasion en or de faire parler d’eux. Derrière les têtes d’affiche des grands partis, qui mobilisent l’attention médiatique, une multitude de mouvements, parfois méconnus du grand public, tentent de se faire une place dans la campagne pour les élections européennes du 9 juin. Alors que trente-quatre listes ont participé lors du précédent scrutin, en 2019, une trentaine sont cette fois attendues. Leur nombre exact sera connu à la fin du délai de soumission au ministère de l’Intérieur, qui s’étend du 6 au 17 mai.
Les modalités d’inscription aux élections européennes rendent ces élections particulièrement attractives pour les « petits partis ». Car contrairement à d’autres élections – comme la présidentielle par exemple, où les candidats doivent recueillir 500 signatures d’élus – aucun parrainage n’est nécessaire. Selon Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l’Université de Lille, cela permet de proposer « une vitrine médiatique » à des groupes moins familiers avec les élections nationales, leur permettant de faire valoir leurs idées ou leurs causes spécifiques.
C’est tout l’enjeu de la campagne de la section française du parti Europe Démocratie Espéranto. Pour ce mouvement pro-européen qui souhaite faire adopter l’espéranto comme langue commune à travers le continent, l’objectif est avant tout de faire connaître cette langue transnationale. « Tant qu’on suscite de l’intérêt, l’objectif est rempli »observe sa tête de liste, Laure Patas d’Illiers, consciente que son parti n’a quasiment aucune chance de remporter un siège d’eurodéputé.
Plafond de verre
Mais toutes les « petites listes » ne viennent pas aux Européens pour faire de la figuration. Equinoxe, créée en 2021, a bien plus d’ambitions. La toute jeune formation, qui revendique une ligne écologique « radical mais pas dogmatique »entend remporter des sièges au Parlement européen dans la soirée du 9 juin. “Nous ne participons pas à cette course juste pour nous montrer» précise la tête de liste, Marine Cholley. Nous y allons avec un programme solide et beaucoup de sérieux pour arriver à un résultat. »
Marine Cholley en est néanmoins consciente : pour des formations comme la sienne, le plafond de verre est bien réel. En France, où un seuil minimum de 5 % doit être atteint pour obtenir un siège au Parlement européen, les électeurs peuvent être tentés d’éviter les candidats moins médiatisés. En 2019, 19,7 % des suffrages ont été exprimés en faveur de listes n’ayant pas dépassé ce seuil. Des votes qui n’ont donc eu aucune influence sur l’élection du 79 députés européens français (sur 705 au total), soit 4,5 millions de bulletins de vote ont glissé « pour rien » dans les urnes. Une aberration pour Marine Cholley, qui envie le système allemand, où il n’est pas nécessaire d’atteindre un score minimum pour décrocher un siège à Strasbourg. ” Avec (NOTRE) système, la voix d’un citoyen français compte moins que celle d’un citoyen allemand »se lamente-t-elle.
Il vous reste 52,27% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
C’est une occasion en or de faire parler d’eux. Derrière les têtes d’affiche des grands partis, qui mobilisent l’attention médiatique, une multitude de mouvements, parfois méconnus du grand public, tentent de se faire une place dans la campagne pour les élections européennes du 9 juin. Alors que trente-quatre listes ont participé lors du précédent scrutin, en 2019, une trentaine sont cette fois attendues. Leur nombre exact sera connu à la fin du délai de soumission au ministère de l’Intérieur, qui s’étend du 6 au 17 mai.
Les modalités d’inscription aux élections européennes rendent ces élections particulièrement attractives pour les « petits partis ». Car contrairement à d’autres élections – comme la présidentielle par exemple, où les candidats doivent recueillir 500 signatures d’élus – aucun parrainage n’est nécessaire. Selon Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l’Université de Lille, cela permet de proposer « une vitrine médiatique » à des groupes moins familiers avec les élections nationales, leur permettant de faire valoir leurs idées ou leurs causes spécifiques.
C’est tout l’enjeu de la campagne de la section française du parti Europe Démocratie Espéranto. Pour ce mouvement pro-européen qui souhaite faire adopter l’espéranto comme langue commune à travers le continent, l’objectif est avant tout de faire connaître cette langue transnationale. « Tant qu’on suscite de l’intérêt, l’objectif est rempli »observe sa tête de liste, Laure Patas d’Illiers, consciente que son parti n’a quasiment aucune chance de remporter un siège d’eurodéputé.
Plafond de verre
Mais toutes les « petites listes » ne viennent pas aux Européens pour faire de la figuration. Equinoxe, créée en 2021, a bien plus d’ambitions. La toute jeune formation, qui revendique une ligne écologique « radical mais pas dogmatique »entend remporter des sièges au Parlement européen dans la soirée du 9 juin. “Nous ne participons pas à cette course juste pour nous montrer» précise la tête de liste, Marine Cholley. Nous y allons avec un programme solide et beaucoup de sérieux pour arriver à un résultat. »
Marine Cholley en est néanmoins consciente : pour des formations comme la sienne, le plafond de verre est bien réel. En France, où un seuil minimum de 5 % doit être atteint pour obtenir un siège au Parlement européen, les électeurs peuvent être tentés d’éviter les candidats moins médiatisés. En 2019, 19,7 % des suffrages ont été exprimés en faveur de listes n’ayant pas dépassé ce seuil. Des votes qui n’ont donc eu aucune influence sur l’élection du 79 députés européens français (sur 705 au total), soit 4,5 millions de bulletins de vote ont glissé « pour rien » dans les urnes. Une aberration pour Marine Cholley, qui envie le système allemand, où il n’est pas nécessaire d’atteindre un score minimum pour décrocher un siège à Strasbourg. ” Avec (NOTRE) système, la voix d’un citoyen français compte moins que celle d’un citoyen allemand »se lamente-t-elle.
Il vous reste 52,27% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.