Il leur est reproché d’avoir tagué cinq œuvres du Centre Pompidou-Metz, dont celle de Gustave Courbet, protégée par une vitre.
Publié
Temps de lecture : 2 minutes
Cinq tableaux ont été visés. Accusé d’avoir tagué lundi ces œuvres exposées au Centre Pompidou-Metz (Moselle), dont L’origine du monde de Gustave Courbet (1866), les artistes Eva Vocz et Laure Pépin ont été mises en examen mardi 7 mai. “notamment pour les dommages lors du montage de biens culturels et les vols lors du montage de biens culturels”, a détaillé Yves Badorc, procureur de la République de Metz. Ils sont “placé sous contrôle judiciaire avec interdiction du département de la Moselle et interdiction de contact” entre eux.
Dans un communiqué transmis à l’AFP, l’avocat d’Eva Vocz regrette la mise en examen de son client “de la manière la plus sévère“. “Eva Vocz et Laure Pépin interpelle la ministre de la Culture, Rachida Dati, sur les violences sexuelles subies par de nombreuses femmes dans le milieu artistique.Dominique a dit Beyreuther. “Ce geste pictural dans le cadre de la performance interroge les limites de la liberté créatrice des femmes. Il doit être entendu comme un cri”, a poursuivi l’avocat, plaidant en faveur du statut plus favorable de témoin assisté.
Si le tableau L’origine du monde était protégée par une vitre, a confirmé le procureur de Metz, l’une des autres œuvres visées “aurait pu être endommagé dans son intégrité”. “Cela sera vérifié dans le cadre de l’information judiciaire”, a poursuivi Yves Bardoc.
Un troisième artiste revendique un « geste de réappropriation »
L’artiste franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis, dont le travail est exposé au musée Pompidou-Metz dans le cadre d’une exposition consacrée au psychanalyste Lacan, aux côtés L’origine du monde, a transmis lundi à l’AFP une vidéo de l’action menée plus tôt dans la journée. Sur ces images, on voit une femme taguer deux tableaux, puis scander le slogan « Me Too », utilisé dans le monde entier pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles.
Evoquant sans citer la présence d’une tierce personne, qui n’a pas été interpellée, le procureur de Metz a également déclaré qu’une œuvre d’Annette Messager, une broderie rouge sur tissu intitulée Je pense que oui, je suis nula été volé. “Je me suis réapproprié l’œuvre d’Annette Messager dont le propriétaire est Bernard Marcadé, commissaire de l’exposition”a expliqué Deborah de Robertis sur son compte Instagram. “Je l’ai reconnue tout de suite, j’avais envie de vomir, car c’est celle qui pendait au-dessus de son lit conjugal”, a déclaré Déborah de Robertis dans ce communiqué. “Je me suis souvenu des nombreuses pipes qu’il s’était permis de me demander comme si c’était son dû” elle a continué.
“Pour l’occasion, j’ai détourné son message initial « on ne sépare pas la femme de l’artiste ». Je considère que ce travail est le mien, il me le doit.”elle a ajouté.