Une station de mobilité douce inaugurée la semaine dernière à proximité d’un centre de soins périphérique de la métropole nantaise a suscité les moqueries d’un député Insoumis. La communauté assure que des travaux complèteront le système en 2025-2026.
Le Figaro Nantes
Des trottinettes ? Sujet glissant. Surtout lorsqu’il s’agit d’équipements installés à proximité de l’hôpital de Laennec. Ouvert il y a 40 ans à Saint-Herblain, dans la banlieue ouest de Nantes, cet établissement hospitalier de 526 lits représente le deuxième site médico-chirurgical du CHU métropolitain. Étant à l’écart, il est également notoirement mal desservi par les transports publics de la ville. Et la solution déployée par Nantes Métropole n’a pas manqué de faire jaser. Depuis plusieurs jours, la collectivité propose des stations de vélos et trottinettes électriques pour couvrir “le dernier kilomètre” voyages. L’occasion était trop belle pour l’opposition. “Des scooters pour aller à l’hôpital de Laennec : faut-il en rire ?”a donc apprécié le député Andy Kerbrat, de La France insoumise.
Sur place, la situation est complexe. Les seuls bus qui s’arrêtent devant l’entrée de l’hôpital de Laennec font l’aller et le retour vers la commune voisine de Couëron, sans passer par Nantes. Il est donc demandé aux patients nantais sans voiture de descendre au bout de leur file et de parcourir à pied le kilomètre et demi qui les sépare de l’établissement – à moins qu’ils ne bravent un boulevard impropre aux piétons et à la circulation dense pour espérer sauter dans le bus local. , avec une régularité émolliente. Le tout pour un trajet qui peut être plus long qu’un TER Nantes-Saint-Nazaire, comme en témoigne, en 2022, un étudiant interne auprès de nos confrères de Ouest de la France .
Une offre de transports publics doit être accessible à tous et ne peut être gérée avec des gadgets de startup
Andy Kerbrat, député La France insoumise
Pour pallier son inaction, Nantes Métropole a donc inauguré le 30 avril dernier son nouveau service Naolib Micromob’. Fruit d’une expérimentation envisagée “réussi” dans le quartier universitaire nantais de la Chantrerie, le dispositif s’articule, à Saint-Herblain, autour de huit stations équipées au total de 20 vélos et 30 trottinettes. Ces « modes de déplacement doux » et payer, pensa “en relais des transports en commun” s’adressent en priorité – et de l’aveu même de la métropole – à un public de jeunes, de riverains ou de salariés du secteur.
Lire aussiAprès les polémiques, la ville de Nantes prépare le retour des guirlandes traditionnelles pour Noël prochain
Seul problème : la solution déployée n’adoucit en rien ce qui continue d’être un parcours du combattant pour les personnes les plus âgées et les moins mobiles – et ce malgré la démonstration en scooter que Pascal Bolo a faite à la presse. , élu délégué socialiste à la circulation et président de Semitan – l’opérateur local de transports publics. « Comment imaginer qu’un patient puisse parcourir les derniers mètres pour se rendre à l’hôpital en scooter ? déplorait la section Loire-Atlantique de La France insoumise le 3 mai. Avant d’ajouter, avec une pique moqueuse d’Andy Kerbrat, que« une offre de transports publics doit être accessible à tous et ne peut pas être gérée avec des gadgets de startup ».
Projets à venir
Les nouveaux vélos et scooters placés devant l’hôpital Laennec suscitent des sentiments plus contrastés chez Hamza Makhlouk, représentant nantais des étudiants en médecine. Membre d’un collectif de soignants, de patients et d’étudiants engagés pour un meilleur service du site, le jeune homme prend connaissance d’une offre “plutôt cool” pour les riverains et les quelque 500 étudiants présents sur le site. Mais, prévient-il, la résolution du problème ne peut se limiter à cela. “Une personne qui a un rendez-vous pour une dialyse ne sera probablement pas tentée de prendre le scooter pour se rendre à l’hôpital, remarque Hamza Makhlouk. Il s’agit donc d’une solution palliative, qui ne sera utilisée que par les patients dont l’état le permet – et à condition que la météo soit bonne !.
Les Béotiens des transports imaginent que tout se fait en un claquement de doigts
Bertrand Affilé, vice-président de Nantes Métropole et maire de Saint-Herblain
Interrogée, la direction du CHU de Nantes se contente de renvoyer la balle vers la métropole. Présent la semaine dernière à l’inauguration de Naolib Micromob’, le vice-président de Nantes Métropole et maire (PS) de Saint-Herblain, Bertrand Affilé, a souhaité recadrer les projections “un peu fatiguant” du député insoumis du 2e Circonscription de Loire-Atlantique. « Les Béotiens des transports s’imaginent que tout se fait d’un claquement de doigts », est-ce qu’il glisse Figaro, avant de défendre la flotte nouvellement inaugurée.
Lire aussiL’hôpital façon Vélib’ : des stations fauteuils roulants arrivent au CHU de Nantes
“L’attention obsessionnelle portée à l’hôpital de Laennec ferait presque oublier qu’il y a huit stations qui ont été installées à Saint-Herblain, et que chacune couvre un large secteur et une large gamme d’usagers.rappelle Bertrand Affilé. Conscient des difficultés liées à la circulation et à la route, l’élu assure qu’il serait en l’état contre-productif de prolonger la ligne de bus de Nantes. Des travaux devraient néanmoins permettre de rationaliser et d’étendre la circulation des bus autour de l’hôpital d’ici 2026.
Après des années de demandes et une pétition en ligne signée par plus de 2 100 personnes, le collectif de soignants et de patients de l’hôpital de Laennec a été reçu en février dernier par la mairie de Saint-Herblain, qui lui a présenté le planning des chantiers à venir. Du côté du centre hospitalier, un accès plus rapproché à l’arrêt de bus pourrait prochainement être aménagé. Cela ne marquera cependant pas la résolution de tous les maux du centre hospitalier, note le représentant Force ouvrière du CHU de Nantes, Tony Gilbert. Contacté par Le Figaro Pour évoquer l’accessibilité notoirement difficile du centre, la déléguée syndicale regrette les querelles politiques et les «plans de communication » autour d’une question qui ne correspond qu’à une infime partie des difficultés des hôpitaux publics en France. Un système à la limite“implosion” , il se souvient.
Une station de mobilité douce inaugurée la semaine dernière à proximité d’un centre de soins périphérique de la métropole nantaise a suscité les moqueries d’un député Insoumis. La communauté assure que des travaux complèteront le système en 2025-2026.
Le Figaro Nantes
Des trottinettes ? Sujet glissant. Surtout lorsqu’il s’agit d’équipements installés à proximité de l’hôpital de Laennec. Ouvert il y a 40 ans à Saint-Herblain, dans la banlieue ouest de Nantes, cet établissement hospitalier de 526 lits représente le deuxième site médico-chirurgical du CHU métropolitain. Étant à l’écart, il est également notoirement mal desservi par les transports publics de la ville. Et la solution déployée par Nantes Métropole n’a pas manqué de faire jaser. Depuis plusieurs jours, la collectivité propose des stations de vélos et trottinettes électriques pour couvrir “le dernier kilomètre” voyages. L’occasion était trop belle pour l’opposition. “Des scooters pour aller à l’hôpital de Laennec : faut-il en rire ?”a donc apprécié le député Andy Kerbrat, de La France insoumise.
Sur place, la situation est complexe. Les seuls bus qui s’arrêtent devant l’entrée de l’hôpital de Laennec font l’aller et le retour vers la commune voisine de Couëron, sans passer par Nantes. Il est donc demandé aux patients nantais sans voiture de descendre au bout de leur file et de parcourir à pied le kilomètre et demi qui les sépare de l’établissement – à moins qu’ils ne bravent un boulevard impropre aux piétons et à la circulation dense pour espérer sauter dans le bus local. , avec une régularité émolliente. Le tout pour un trajet qui peut être plus long qu’un TER Nantes-Saint-Nazaire, comme en témoigne, en 2022, un étudiant interne auprès de nos confrères de Ouest de la France .
Une offre de transports publics doit être accessible à tous et ne peut être gérée avec des gadgets de startup
Andy Kerbrat, député La France insoumise
Pour pallier son inaction, Nantes Métropole a donc inauguré le 30 avril dernier son nouveau service Naolib Micromob’. Fruit d’une expérimentation envisagée “réussi” dans le quartier universitaire nantais de la Chantrerie, le dispositif s’articule, à Saint-Herblain, autour de huit stations équipées au total de 20 vélos et 30 trottinettes. Ces « modes de déplacement doux » et payer, pensa “en relais des transports en commun” s’adressent en priorité – et de l’aveu même de la métropole – à un public de jeunes, de riverains ou de salariés du secteur.
Lire aussiAprès les polémiques, la ville de Nantes prépare le retour des guirlandes traditionnelles pour Noël prochain
Seul problème : la solution déployée n’adoucit en rien ce qui continue d’être un parcours du combattant pour les personnes les plus âgées et les moins mobiles – et ce malgré la démonstration en scooter que Pascal Bolo a faite à la presse. , élu délégué socialiste à la circulation et président de Semitan – l’opérateur local de transports publics. « Comment imaginer qu’un patient puisse parcourir les derniers mètres pour se rendre à l’hôpital en scooter ? déplorait la section Loire-Atlantique de La France insoumise le 3 mai. Avant d’ajouter, avec une pique moqueuse d’Andy Kerbrat, que« une offre de transports publics doit être accessible à tous et ne peut pas être gérée avec des gadgets de startup ».
Projets à venir
Les nouveaux vélos et scooters placés devant l’hôpital Laennec suscitent des sentiments plus contrastés chez Hamza Makhlouk, représentant nantais des étudiants en médecine. Membre d’un collectif de soignants, de patients et d’étudiants engagés pour un meilleur service du site, le jeune homme prend connaissance d’une offre “plutôt cool” pour les riverains et les quelque 500 étudiants présents sur le site. Mais, prévient-il, la résolution du problème ne peut se limiter à cela. “Une personne qui a un rendez-vous pour une dialyse ne sera probablement pas tentée de prendre le scooter pour se rendre à l’hôpital, remarque Hamza Makhlouk. Il s’agit donc d’une solution palliative, qui ne sera utilisée que par les patients dont l’état le permet – et à condition que la météo soit bonne !.
Les Béotiens des transports imaginent que tout se fait en un claquement de doigts
Bertrand Affilé, vice-président de Nantes Métropole et maire de Saint-Herblain
Interrogée, la direction du CHU de Nantes se contente de renvoyer la balle vers la métropole. Présent la semaine dernière à l’inauguration de Naolib Micromob’, le vice-président de Nantes Métropole et maire (PS) de Saint-Herblain, Bertrand Affilé, a souhaité recadrer les projections “un peu fatiguant” du député insoumis du 2e Circonscription de Loire-Atlantique. « Les Béotiens des transports s’imaginent que tout se fait d’un claquement de doigts », est-ce qu’il glisse Figaro, avant de défendre la flotte nouvellement inaugurée.
Lire aussiL’hôpital façon Vélib’ : des stations fauteuils roulants arrivent au CHU de Nantes
“L’attention obsessionnelle portée à l’hôpital de Laennec ferait presque oublier qu’il y a huit stations qui ont été installées à Saint-Herblain, et que chacune couvre un large secteur et une large gamme d’usagers.rappelle Bertrand Affilé. Conscient des difficultés liées à la circulation et à la route, l’élu assure qu’il serait en l’état contre-productif de prolonger la ligne de bus de Nantes. Des travaux devraient néanmoins permettre de rationaliser et d’étendre la circulation des bus autour de l’hôpital d’ici 2026.
Après des années de demandes et une pétition en ligne signée par plus de 2 100 personnes, le collectif de soignants et de patients de l’hôpital de Laennec a été reçu en février dernier par la mairie de Saint-Herblain, qui lui a présenté le planning des chantiers à venir. Du côté du centre hospitalier, un accès plus rapproché à l’arrêt de bus pourrait prochainement être aménagé. Cela ne marquera cependant pas la résolution de tous les maux du centre hospitalier, note le représentant Force ouvrière du CHU de Nantes, Tony Gilbert. Contacté par Le Figaro Pour évoquer l’accessibilité notoirement difficile du centre, la déléguée syndicale regrette les querelles politiques et les «plans de communication » autour d’une question qui ne correspond qu’à une infime partie des difficultés des hôpitaux publics en France. Un système à la limite“implosion” , il se souvient.