Les salariés japonais, de retour d’un long cycle de jours fériés, ont le blues du travail cette semaine. Avec peu de congés et une forte pression managériale, ils songent souvent à démissionner durant cette période. Mais démissionner n’est pas anodin, encore moins pour les Japonais.
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Au Japon, les services d’aide à la démission sont débordés cette semaine. Les Japonais viennent de terminer cette semaine du 8 mai un long cycle de jours fériés, un peu comparable au pont de l’Ascension cette année en France : la Golden Week. C’est une période d’une dizaine de jours, où se cumulent plusieurs jours fériés. L’un des rares moments de l’année où les salariés peuvent se retrouver avec plus d’une semaine complète sans se rendre au bureau ou à l’usine.
Les travailleurs japonais prennent très peu de congés. En moyenne, ils ne déposent que la moitié des jours de vacances prévus dans leur contrat. Ainsi, la Golden Week, qui s’est terminée le lundi 6 mai au soir, peut être l’occasion de réfléchir sur leur place au travail. C’est pourquoi nombre d’entre eux décident de démissionner à ce moment-là. Les Japonais parlent même de « Gogatsu byo », la « maladie du mois de mai ».
Relation tendue et chantage affectif
Comme au Japon, le travail et les affaires sont au cœur de la vie des gens, la démission est souvent vécue comme une véritable trahison. Vis-à-vis de leur entreprise mais aussi vis-à-vis de leurs collègues, qui devront travailler davantage. En raison de l’effondrement démographique, le Japon connaît une énorme pénurie de main-d’œuvre et il est très difficile de trouver un remplaçant lorsqu’une personne abandonne son emploi.
Alors les travailleurs font appel à des entreprises spécialisées qui démissionneront à leur place. Ils évitent ainsi la confrontation avec leur patron qui fera tout pour tenter de les fidéliser. Il peut leur crier dessus car les relations hiérarchiques sont tendues ici, mais il peut aussi les faire chanter émotionnellement devant ses collègues, pour les forcer à rester.
Un service efficace et peu coûteux
Les sociétés de démission s’en chargeront. Ils appelleront la direction pour eux et feront tout le courrier pour eux. Ils permettent d’éviter un contact direct pénible avec les managers et également de recevoir une aide dans la négociation de leur dernier chèque.
Embaucher un agent de démission ne coûte pas cher. Il faut compter entre 20 000 et 30 000 yens pour une démission classique, soit entre 120 et 180 euros. C’est un peu plus cher s’il y a un litige et qu’il faut faire appel à un avocat. L’agent démissionnaire peut également s’en charger.