Le général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l’Etat tchadien il y a trois ans par l’armée, a remporté lundi l’élection présidentielle avec 61,03% des voix, selon les résultats officiels provisoires de la commission électorale jeudi.
Il a battu son Premier ministre Succès Masra qui n’a recueilli que 18,53% des voix, selon ces résultats qui doivent être validés par le Conseil constitutionnel.
Peu après l’annonce de ces résultats, des militaires ont tiré en l’air à l’arme automatique dans la capitale N’Djamena, par joie et évidemment pour dissuader les rassemblements.
Des résultats contestés
Succès Masra avait affirmé dans la soirée avoir été élu dès le premier tour, accusant par avance le camp de Déby d’avoir truqué les résultats pour le proclamer élu.
La compilation des résultats par son propre camp “confirme la victoire du premier tour, celle du changement par rapport au statu quo”, a annoncé M. Masra dans un long discours sur sa page Facebook. “La victoire est éclatante et sans tache.” “Tchadiens, mobilisez-vous pacifiquement, dans le calme (…) pour prouver votre victoire”, a-t-il déclaré.
Albert Pahimi Padacké, ancien Premier ministre (2016-2018), arrive en troisième position avec 16,91% des suffrages exprimés.
La participation est de 75,89%, a annoncé Ahmed Bartchiret, président de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) qui a annoncé les résultats.
L’annonce des résultats par l’ANGE, composée et désignée par le pouvoir militaire, était anticipée de 12 jours sur le calendrier officiel, laissant place à toutes les spéculations.
Cette élection doit marquer la fin d’une transition militaire de trois ans et de nombreux observateurs la considéraient il y a une dizaine de jours comme gagnée d’avance en faveur du jeune général de 40 ans.
Des ONG internationales ont exprimé leurs doutes sur une élection « ni libre ni crédible » après que la junte ait réprimé violemment, voire sanglante, toute opposition et écarté de la course à la présidentielle les plus sérieux rivaux du général Déby.