Le président américain Joe Biden a notamment menacé de suspendre certaines livraisons d’armes à Israël si Benjamin Netanyahu ne renonçait pas à son offensive à Rafah.
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La bande de Gaza est toujours attaquée jeudi 9 mai, au moment où les États-Unis menacent d’arrêter les livraisons d’armes à Israël en cas d’offensive majeure dans la ville surpeuplée de Rafah, à la frontière égyptienne. Il s’agit de l’avertissement le plus sévère de la part des États-Unis, proche allié d’Israël et principal fournisseur d’armes, depuis le début de la guerre contre le Hamas dans le territoire palestinien, déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du mouvement islamiste sur le sol israélien. .
Toujours des tirs nourris de l’armée israélienne à Rafah
L’armée israélienne continue de bombarder la bande de Gaza. Des frappes et des tirs d’artillerie ont notamment retenti à Rafah, une ville située à l’extrême sud de l’enclave palestinienne. « Les chars et les avions tirent »a témoigné Tarek Bahloul, un habitant de Rafah dans une rue déserte : « Chaque minute, nous entendons une fusée et nous ne savons pas où elle va atterrir. » Défiant les avertissements internationaux, l’armée israélienne a mené depuis mardi des incursions qualifiées de « ciblé » dans l’est de Rafah et a pris le contrôle du poste frontière avec l’Égypte, bloquant ainsi une porte d’entrée essentielle pour les convois d’aide humanitaire vers le territoire assiégé.
L’armée israélienne a annoncé que trois de ses soldats avaient été légèrement blessés lors d’un “tunnel piégé” à Rafah. “Les militaires ont été évacués vers l’hôpital pour y être soignés”a-t-elle ajouté dans un communiqué de presse.
Joe Biden menace Israël de suspendre ses livraisons d’armes
C’est un avertissement, ou plutôt une menace abordée par Joe Biden à Benjamin Netanyahu. Sur CNN, le président américain a tracé une ligne rouge concernant les livraisons d’armes en provenance des Etats-Unis : « S’ils vont à Rafah, (…) alors je ne leur livrerai pas les armes que nous leur avons toujours fournies ». C’est la première fois que le président américain pose publiquement des conditions à l’aide américaine à l’État hébreu, son allié historique. Lorsqu’on lui a demandé si Israël avait déjà franchi une ligne rouge à Rafah, il a répondu : “Pas encore.” “Nous ne nous éloignons pas de la sécurité d’Israël, nous nous éloignons de la capacité d’Israël à mener une guerre dans ces zones.”a-t-il déclaré. Joe Biden reconnaît que des bombes de 200 et 900 kg ont déjà tué des civils à Gaza. La semaine dernière, la Maison Blanche a suspendu une de ses livraisons jusqu’à nouvel ordre.
Si nécessaire, Israël « sera seul », répond Benjamin Netanyahu
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répondu à ces déclarations dans un communiqué envoyé par son bureau. « Si nous devons rester seuls, nous le serons. Je l’ai déjà dit, s’il le faut, nous nous battrons avec nos ongles”a-t-il déclaré. Le dirigeant insiste depuis des mois sur sa détermination à lancer une offensive terrestre de grande ampleur contre la ville de Rafah où, affirme-t-il, se cachent les derniers bataillons du Hamas, mais où, selon l’ONU, il y en aurait également 1. 4 millions de Palestiniens. L’armée israélienne “dispose d’armes suffisantes pour accomplir sa mission à Rafah”a assuré de son côté le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée.
L’Unrwa ferme ses locaux à Jérusalem-Est pour des raisons de sécurité
L’UNRWA déclare avoir fermé ses bureaux de Jérusalem-Est après “Extrémistes israéliens” avoir “mettre le feu” vers les zones à ciel ouvert de l’enceinte, a annoncé le chef de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini. « Les Israéliens ont incendié le périmètre du quartier général à deux reprises », « du personnel de l’UNRWA et d’autres agences de l’ONU était présent » à l’intérieur, précise-t-il sur le réseau social X. « J’ai pris la décision de fermer l’enceinte jusqu’à ce qu’une sécurité adéquate soit rétablie »ajoute-t-il, dénonçant un « deuxième incident odieux en moins d’une semaine » commis par “Extrémistes israéliens” et dans lequel « la vie des employés de l’ONU a été sérieusement mise en danger ».
L’aide humanitaire paralysée à Gaza
La fermeture par Israël des principaux points de passage vers la bande de Gaza a coupé les principales vannes d’acheminement de l’aide, en particulier du carburant, et rendu les opérations humanitaires pratiquement impossibles, a averti Andrea De Domenico, chef du bureau de l’agence humanitaire des Nations Unies (Ocha). ) dans les territoires palestiniens occupés. Le passage de Rafah, par lequel transite tout le carburant destiné à Gaza, reste fermé. Or, « À Gaza, il n’y a pas de stocks de carburant ». Cela signifie que“il n’y a aucun mouvement” Et « cela paralyse complètement les opérations humanitaires »selon M. De Domenico.
“Nous avons perdu le principal point d’entrée de l’aide humanitaire.”, Kerem Shalom, a-t-il également souligné dans un entretien à l’AFP. Dimanche, Israël a fermé ce point de passage clé au sud du petit territoire côtier palestinien, après que des tirs de roquettes revendiqués par la branche armée du Hamas y ont tué quatre soldats israéliens. Bien qu’Israël affirme avoir rouvert Kerem Shalom mercredi, Andrea De Domenico affirme que l’acheminement de l’aide se poursuit “extrêmement difficile”.