Près de 50 000 Soudanais ont fui la guerre en Éthiopie. La moitié sont hébergées dans des camps de la région d’Amhara. Ils se sont retrouvés au milieu d’un autre conflit : la guerre qui oppose depuis plus d’un an les milices locales aux forces fédérales. Un millier de réfugiés ont décidé de quitter le camp d’Awulala, situé à la frontière avec le Soudan, pour protester contre l’insécurité croissante.
Avec notre correspondant à Addis Abeba, Clothilde Hazard
Mohamed Hamed est resté quatre mois dans le camp d’Awulala. Il décrit des conditions de vie déplorables sur des terres agricoles insalubres, dues au manque de soins médicaux, mais surtout des attaques armées de plus en plus fréquentes.
“ On nous a volé nos téléphones et menacé avec des armesdit Mohamed Hamed. Il y a des gens qui entrent dans le camp avec leurs armes la nuit. Plusieurs réfugiés ont été kidnappés, ils viennent chercher des gens jusque dans leurs tentes. Ici, les habitants sont déjà en guerre civile entre eux, ils sont donc tous armés. »
” On préfère mourir à la lumière devant le monde entier »
Fin avril, un réfugié a été blessé par balle par un voleur dans un marché. Toujours dans un état critique, il est hospitalisé à Gondar. Après cet incident, les réfugiés ont décidé de quitter leur camp en signe de protestation avant d’être bloqués par les forces fédérales. Depuis plusieurs jours, ils dorment au bord d’une route, sans nourriture ni eau, à quelques kilomètres des terres où ils refusent de revenir.
En savoir plus sur RFI