Couvert de neige, le paysage lunaire semble tout droit sorti d’un film de science-fiction. A perte de vue, la végétation a disparu. Il ne reste plus qu’un énorme tas de roches. Jonchée de pierres, une route cahoteuse serpente jusqu’au sommet. Quand soudain il apparaît : un gigantesque cratère de plus de 500 mètres de profondeur, long de 3,5 kilomètres. Le long de ses murs d’escalier sculptés, des camions montent et descendent, dans un ballet incessant, ramenant à la surface d’énormes blocs de pierre libérés du gouffre à coups d’explosifs.
Située aux abords de Gällivare, à 100 kilomètres au nord du cercle polaire arctique, la mine suédoise Aitik est la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert d’Europe. Exploité depuis 1968 par la société Boliden, il assure 10 % de la production européenne de cuivre, qui s’élève en moyenne à 750 000 tonnes par an, ce qui reste dérisoire par rapport aux besoins de l’Union européenne, dont la consommation annuelle (environ 3,78 millions de tonnes en 2021). est couvert à 80% par les importations. Pour faire face à l’essor de la demande lié à la transition énergétique, « il va donc falloir construire des dizaines de mines comme celle-ci »note Klas Nilsson, directeur de la communication du groupe Boliden.
Dans le secteur, Aitik fait figure de modèle, avec une empreinte carbone quatre fois inférieure à la moyenne internationale. Une performance que la mine doit à l’électrification d’une grande partie de sa production. Du concasseur, où sont concassées les roches, au concentrateur, qui extrait le minerai de cuivre (ainsi qu’un peu d’or et d’argent), tout, ou presque, fonctionne à l’électricité, qui provient de deux centrales hydrauliques voisines.
Seul bémol : les engins géants et les camions, dont le plus gros, qui peut transporter jusqu’à 313 tonnes de roches dans sa benne, consomme près de 600 litres de gasoil par heure. Pour tenter de réduire la consommation de carburant, Boliden a installé des caténaires sur un tronçon de route de 700 mètres, permettant aux camions d’y circuler à l’électricité. Ayant fait ses preuves, le système sera étendu, en attendant l’arrivée sur le marché de véhicules équipés de batteries.
« Une réglementation très stricte »
Sur le site, où travaillent 1.500 personnes, sept camions circulent déjà sans chauffeur – une première en Europe. “C’est une façon de garantir que la production continue sans interruption, même lorsqu’un chauffeur est malade”, explique Sture Holmgren, coordinateur en charge de la formation. A Gällivare, ville de 17.400 habitants, où le taux de chômage avoisine les 1%, il n’est pas toujours évident de trouver un remplaçant.
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Couvert de neige, le paysage lunaire semble tout droit sorti d’un film de science-fiction. A perte de vue, la végétation a disparu. Il ne reste plus qu’un énorme tas de roches. Jonchée de pierres, une route cahoteuse serpente jusqu’au sommet. Quand soudain il apparaît : un gigantesque cratère de plus de 500 mètres de profondeur, long de 3,5 kilomètres. Le long de ses murs d’escalier sculptés, des camions montent et descendent, dans un ballet incessant, ramenant à la surface d’énormes blocs de pierre libérés du gouffre à coups d’explosifs.
Située aux abords de Gällivare, à 100 kilomètres au nord du cercle polaire arctique, la mine suédoise Aitik est la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert d’Europe. Exploité depuis 1968 par la société Boliden, il assure 10 % de la production européenne de cuivre, qui s’élève en moyenne à 750 000 tonnes par an, ce qui reste dérisoire par rapport aux besoins de l’Union européenne, dont la consommation annuelle (environ 3,78 millions de tonnes en 2021). est couvert à 80% par les importations. Pour faire face à l’essor de la demande lié à la transition énergétique, « il va donc falloir construire des dizaines de mines comme celle-ci »note Klas Nilsson, directeur de la communication du groupe Boliden.
Dans le secteur, Aitik fait figure de modèle, avec une empreinte carbone quatre fois inférieure à la moyenne internationale. Une performance que la mine doit à l’électrification d’une grande partie de sa production. Du concasseur, où sont concassées les roches, au concentrateur, qui extrait le minerai de cuivre (ainsi qu’un peu d’or et d’argent), tout, ou presque, fonctionne à l’électricité, qui provient de deux centrales hydrauliques voisines.
Seul bémol : les engins géants et les camions, dont le plus gros, qui peut transporter jusqu’à 313 tonnes de roches dans sa benne, consomme près de 600 litres de gasoil par heure. Pour tenter de réduire la consommation de carburant, Boliden a installé des caténaires sur un tronçon de route de 700 mètres, permettant aux camions d’y circuler à l’électricité. Ayant fait ses preuves, le système sera étendu, en attendant l’arrivée sur le marché de véhicules équipés de batteries.
« Une réglementation très stricte »
Sur le site, où travaillent 1.500 personnes, sept camions circulent déjà sans chauffeur – une première en Europe. “C’est une façon de garantir que la production continue sans interruption, même lorsqu’un chauffeur est malade”, explique Sture Holmgren, coordinateur en charge de la formation. A Gällivare, ville de 17.400 habitants, où le taux de chômage avoisine les 1%, il n’est pas toujours évident de trouver un remplaçant.
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