Peint en 1866, ce célèbre tableau représente les parties génitales d’une femme. Entrée dans les collections du musée d’Orsay en 1995, elle a été prêtée au Centre Pompidou-Metz dans le cadre d’une exposition consacrée au psychanalyste Jacques Lacan, qui en fut le dernier propriétaire privé.
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Le musée d’Orsay a annoncé vendredi 10 mai avoir porté plainte après avoir tagué le tableau de Gustave Courbet intitulé L’origine du monde, qui doit être restaurée, au Centre Pompidou-Metz, ce lundi 13 mai. Elle était protégée par une vitrine sur laquelle deux femmes ont tagué “MeToo”. “Enduit de peinture rouge, l’œuvre a été démontée pour examen par un restaurateur qualifié. Le cadre a reçu de nombreuses éclaboussures de peinture qui pourraient laisser des traces durables même après restauration.a précisé le musée dans un communiqué, indiquant qu’il avait “a déposé une plainte”.
“Les tests effectués pour nettoyer le verre de protection ont montré que l’utilisation de solvants sera nécessaire, altérant ses propriétés et conduisant à son remplacement”a-t-il précisé. “Toutes ces opérations sont délicates et doivent être préparées par une analyse plus approfondie. Aussi, compte tenu du temps nécessaire aux interventions, L’origine du monde de Gustave Courbet ne peut être accroché dans l’exposition Lacan, quand l’art rencontre la psychanalyse avant sa fermeture le 27 mai”» a ajouté le musée.
Quatre autres œuvres taguées
Peint en 1866, L’origine du monde représente le sexe d’une femme. Elle est entrée au musée d’Orsay en 1995. Elle a été prêtée au Centre Pompidou-Metz dans le cadre d’une exposition consacrée au psychanalyste Jacques Lacan, qui en fut le dernier propriétaire privé. Quatre autres œuvres ont été étiquetées « MeToo », dont une «aurait pu être endommagé dans son intégrité car tous n’étaient pas protégés”, selon le procureur de la République de Metz. Une broderie rouge sur tissu d’Annette Messager, intitulée Je pense que oui, je suis nul (1991), a également été volé.
Cette « action », organisée par la performeuse franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis, s’appelait On ne sépare pas la femme de l’artiste. Elle a été mise en examen avec une autre femme et toutes deux ont été placées sous contrôle judiciaire. Une troisième personne, qui pourrait être à l’origine du vol, n’a pas été interpellée.
« L’art contemporain est resté silencieux jusqu’à présent »
Dans une vidéo transmise à l’AFP, la performeuse explique avoir réalisé cette performance féministe parce que « Le monde très fermé de l’art contemporain est resté pour l’essentiel silencieux jusqu’à présent ». Elle a également dénoncé, dans une lettre ouverte, le comportement de six hommes du secteur, les qualifiant de “calculatrices”, “prédateurs” Ou “censeurs”.
Une photo de Deborah de Robertis, baptisée Miroir de l’Origine du mondea également été exposé à proximité L’origine du monde pour l’exposition au Centre Pompidou-Metz. On voit l’artiste poser, nu, sous l’œuvre de Gustave Courbet, performance réalisée le 29 mai 2014 au musée d’Orsay. Condamnée à une amende pour s’être déshabillée devant la grotte de Lourdes en 2018, elle a également été acquittée à plusieurs reprises après des agissements similaires, notamment en 2017 pour avoir montré son sexe devant La Joconde au Musée du Louvre à Paris.
Communiqué de presse 8.05.2024 @PompidouMetz #metooartworld ➡️Déclaration : https://t.co/gXvwmx9nWs #Moi aussi monde de l’art #originedumonde #jepensedoncjesuce #onseparenotthewomanoftheartist @PompidouMetz pic.twitter.com/tv6M13rJww
– Déborah de Robertis (@D_derobertis) 8 mai 2024