Cette année, le Concours Eurovision de la chanson se retrouve aux prises avec des enjeux géopolitiques. En mars, la chanson « October Rain » (une référence aux attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre) du chanteur israélien Eden Golan a dû être modifiée et rebaptisée « Hurricane » après que l’Union européenne de radiodiffusion (UER) ait jugé ses paroles trop politiques.
Jeudi 9 mai, des manifestants se sont rassemblés à Malmö, ville suédoise hôte de l’édition 2024, pour réclamer l’exclusion de l’État juif en raison de la guerre contre le Hamas à Gaza, et le candidat israélien a dû être escorté par d’importantes forces de police pour obtenir à la demi-finale – au cours de laquelle elle s’est qualifiée.
Même si l’Eurovision est censé être neutre, chaque édition apporte son lot de polémiques diplomatiques.
La Russie empoisonne sa propre compétition
L’organisation russe du concours en 2009 a été pleine de controverses. En guerre avec la Géorgie moins d’un an plus tôt, elle accusait dans sa chanson cette dernière de ne pas respecter l’apolitisme imposé par la réglementation. Le titre, en particulier, pose problème : « Nous ne voulons pas mettre dedans » peut être compris comme « Nous ne voulons pas de Poutine ». La Géorgie a refusé de changer les paroles et le titre et s’est retirée de la compétition, mais la chanson a connu un véritable succès en Europe de l’Est.
Le jour de la finale, une marche des fiertés est organisée dans les rues de Moscou pour dénoncer la discrimination systémique des minorités sexuelles par le régime. Ce dernier est également accusé d’utiliser l’Eurovision pour mettre en avant les progrès réalisés dans ce domaine depuis les années 1990. La manifestation a cependant été dispersée par la police russe et une trentaine de militants, qui ont été arrêtés.
La crise du Haut-Karabagh
L’Arménie ne participe à l’Eurovision que depuis 2006, et l’Azerbaïdjan depuis 2008. Mais…
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