JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
« L’Origine du monde » restera stigmatisée après avoir été taguée à Metz (Photo prise le 22 décembre 2023 lors de « Lacan, l’exposition – Quand l’art rencontre la psychanalyse »
CULTURE – Il en restera des traces. Le musée d’Orsay a annoncé vendredi 10 mai avoir porté plainte après le marquage du tableau de Gustave Courbet intitulé L’origine du mondequi doit être restauré, au Centre Pompidou-Metz (est) lundi.
Il était protégé par une fenêtre sur laquelle deux femmes avaient peint à la bombe “Moi aussi”. « Enduit de peinture rouge, l’œuvre a été démontée pour examen par un restaurateur qualifié. Le cadre a reçu de nombreuses éclaboussures de peinture qui pourraient laisser des traces durables même après restauration. »a précisé le musée dans un communiqué, indiquant qu’il avait ” a porté plainte “.
“Les tests effectués pour nettoyer le verre de protection ont montré que l’utilisation de solvants sera nécessaire, altérant ses propriétés et conduisant à son remplacement”a-t-il précisé.
Des œuvres dégradées et un vol
« Toutes ces opérations sont délicates et doivent être préparées par une analyse plus approfondie. Aussi, compte tenu du temps nécessaire aux interventions, L’origine du monde de Gustave Courbet ne pourra être accroché dans l’exposition « Lacan, quand l’art rencontre la psychanalyse » avant sa clôture le 27 mai »» a ajouté le musée.
Peint en 1866, ce tableau représente les parties génitales d’une femme. Entrée dans les collections du musée d’Orsay en 1995, elle a été prêtée au Centre Pompidou-Metz dans le cadre d’une exposition consacrée au psychanalyste Jacques Lacan, qui en fut le dernier propriétaire privé.
Quatre autres œuvres ont été taguées de la mention “Moi aussi”dont un « aurait pu être endommagé dans son intégrité car tous n’étaient pas protégés », selon le procureur de la République de Metz. Une broderie rouge sur tissu d’Annette Messager, intitulée “Je pense que oui, je suis nul” (1991), a également été volé.
” Criminaliser la performance »
Ce ” action “organisée par la performeuse franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis, s’appelait “On ne sépare pas la femme de l’artiste”. Dans cette affaire, deux femmes ont été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire. Une troisième personne n’a pas été arrêtée.
« J’ai évidemment utilisé un matériau non agressif qui disparaît avec l’eau. Cette manière de diaboliser, criminaliser et dramatiser la performance est un classique du genre. Car l’urgence pour le musée, à ce moment précis, est de rendre invisibles les accusations portées contre le conservateur.”, a réagi l’interprète auprès de l’AFP vendredi. Elle avait auparavant dénoncé, dans une lettre ouverte, le comportement de six hommes du secteur, les qualifiant de “calculatrices”, “prédateurs” Ou « censeurs ».
Une photo de Deborah de Robertis, baptisée “Miroir de l’Origine du monde”a également été exposé à proximité ” L’origine du monde “ pour l’exposition au Centre Pompidou-Metz. On voit l’artiste poser, nue, sous l’œuvre de Courbet, performance réalisée le 29 mai 2014 au musée d’Orsay.
Condamnée à une amende pour s’être déshabillée devant la grotte de Lourdes en 2018, elle a également été acquittée à plusieurs reprises après des agissements similaires, notamment en 2017 pour avoir montré son sexe devant «La Joconde» au Musée du Louvre à Paris.
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« L’Origine du monde » restera stigmatisée après avoir été taguée à Metz (Photo prise le 22 décembre 2023 lors de « Lacan, l’exposition – Quand l’art rencontre la psychanalyse »
CULTURE – Il en restera des traces. Le musée d’Orsay a annoncé vendredi 10 mai avoir porté plainte après le marquage du tableau de Gustave Courbet intitulé L’origine du mondequi doit être restauré, au Centre Pompidou-Metz (est) lundi.
Il était protégé par une fenêtre sur laquelle deux femmes avaient peint à la bombe “Moi aussi”. « Enduit de peinture rouge, l’œuvre a été démontée pour examen par un restaurateur qualifié. Le cadre a reçu de nombreuses éclaboussures de peinture qui pourraient laisser des traces durables même après restauration. »a précisé le musée dans un communiqué, indiquant qu’il avait ” a porté plainte “.
“Les tests effectués pour nettoyer le verre de protection ont montré que l’utilisation de solvants sera nécessaire, altérant ses propriétés et conduisant à son remplacement”a-t-il précisé.
Des œuvres dégradées et un vol
« Toutes ces opérations sont délicates et doivent être préparées par une analyse plus approfondie. Aussi, compte tenu du temps nécessaire aux interventions, L’origine du monde de Gustave Courbet ne pourra être accroché dans l’exposition « Lacan, quand l’art rencontre la psychanalyse » avant sa clôture le 27 mai »» a ajouté le musée.
Peint en 1866, ce tableau représente les parties génitales d’une femme. Entrée dans les collections du musée d’Orsay en 1995, elle a été prêtée au Centre Pompidou-Metz dans le cadre d’une exposition consacrée au psychanalyste Jacques Lacan, qui en fut le dernier propriétaire privé.
Quatre autres œuvres ont été taguées de la mention “Moi aussi”dont un « aurait pu être endommagé dans son intégrité car tous n’étaient pas protégés », selon le procureur de la République de Metz. Une broderie rouge sur tissu d’Annette Messager, intitulée “Je pense que oui, je suis nul” (1991), a également été volé.
” Criminaliser la performance »
Ce ” action “organisée par la performeuse franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis, s’appelait “On ne sépare pas la femme de l’artiste”. Dans cette affaire, deux femmes ont été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire. Une troisième personne n’a pas été arrêtée.
« J’ai évidemment utilisé un matériau non agressif qui disparaît avec l’eau. Cette manière de diaboliser, criminaliser et dramatiser la performance est un classique du genre. Car l’urgence pour le musée, à ce moment précis, est de rendre invisibles les accusations portées contre le conservateur.”, a réagi l’interprète auprès de l’AFP vendredi. Elle avait auparavant dénoncé, dans une lettre ouverte, le comportement de six hommes du secteur, les qualifiant de “calculatrices”, “prédateurs” Ou « censeurs ».
Une photo de Deborah de Robertis, baptisée “Miroir de l’Origine du monde”a également été exposé à proximité ” L’origine du monde “ pour l’exposition au Centre Pompidou-Metz. On voit l’artiste poser, nue, sous l’œuvre de Courbet, performance réalisée le 29 mai 2014 au musée d’Orsay.
Condamnée à une amende pour s’être déshabillée devant la grotte de Lourdes en 2018, elle a également été acquittée à plusieurs reprises après des agissements similaires, notamment en 2017 pour avoir montré son sexe devant «La Joconde» au Musée du Louvre à Paris.
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