Cet article est extrait de la newsletter ” Chaleur humaine “, envoyé tous les mardis à 12 heures. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en cliquant ici.
La question de la semaine
« Dans votre épisode sur l’hydrogène, vous évacuez rapidement l’avion à hydrogène alors que ça pourrait être une solution pour remplacer le pétrole, je n’ai pas trop compris pourquoi ? » (Question posée par Sophia à chaud humaine@lemonde.fr)
« J’ai été surpris d’apprendre que l’hydrogène est un gaz trop gros pour être utilisé dans l’aviation. J’aurais pensé qu’il pourrait remplacer le kérosène comme carburant sans avoir à repenser complètement la conception de l’avion. N’est-ce pas le cas ? L’hydrogène pourrait-il être liquéfié pour résoudre le problème de volume ? » Question posée par Will à chaud humaine@lemonde.fr
Ma réponse : Non, nous ne verrons pas d’avions à hydrogène dans le ciel de si tôt. Des recherches sont en cours, mais à ce stade, de nombreuses raisons laissent penser que peu d’avions voleront à l’hydrogène avant 2050, pour des raisons techniques, économiques et industrielles. On en parlait dans un autre épisode de « Human Chaleur » avec la chercheuse Isabelle Laplace : faut-il arrêter de prendre l’avion ?
1/Est-ce que cela peut arriver d’ici 2050 ?
Pas vraiment. Pour faire voler des avions à l’hydrogène, il faut changer les moteurs des avions actuels. Et pas seulement les moteurs : c’est l’ensemble de l’avion qui doit être révisé. Airbus annonce travailler sur un premier avion à hydrogène pour 2035 – mais de nombreux spécialistes estiment que cette date est très optimiste. Si ce délai est respecté, il s’agira d’un dispositif unique, à caractère expérimental. Il faudra ensuite produire les nouveaux avions, modifier les aéroports, former les pilotes et enfin que les compagnies aériennes renouvellent leurs flottes – nous sommes donc déjà en 2050 et, entre-temps, nous n’avons pas beaucoup décarboné.
D’autant que cela ne peut pas fonctionner pour les vols long-courriers, comme les vols transatlantiques, car l’hydrogène est un gaz qui prend beaucoup de place, il faut donc un réservoir beaucoup plus grand. (Ceci est également visible sur le site d’Airbus)
2/Pourquoi ne pas rendre l’hydrogène liquide ?
Plusieurs options sont envisagées à cet effet, mais elles présentent toutes des défauts majeurs. L’une d’elles consiste à fabriquer des carburants synthétiques à partir d’hydrogène et d’autre chose (par exemple le CO2 ou biomasse). Ce carburant pourrait être utilisé en partie dans les moteurs d’avions actuels. Mais la production de ce carburant est extrêmement coûteuse, et pour l’instant les tests réalisés représentent des volumes microscopiques. Là aussi le temps de déploiement serait très long.
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« Dans votre épisode sur l’hydrogène, vous évacuez rapidement l’avion à hydrogène alors que ça pourrait être une solution pour remplacer le pétrole, je n’ai pas trop compris pourquoi ? » (Question posée par Sophia à chaud humaine@lemonde.fr)
« J’ai été surpris d’apprendre que l’hydrogène est un gaz trop gros pour être utilisé dans l’aviation. J’aurais pensé qu’il pourrait remplacer le kérosène comme carburant sans avoir à repenser complètement la conception de l’avion. N’est-ce pas le cas ? L’hydrogène pourrait-il être liquéfié pour résoudre le problème de volume ? » Question posée par Will à chaud humaine@lemonde.fr
Ma réponse : Non, nous ne verrons pas d’avions à hydrogène dans le ciel de si tôt. Des recherches sont en cours, mais à ce stade, de nombreuses raisons laissent penser que peu d’avions voleront à l’hydrogène avant 2050, pour des raisons techniques, économiques et industrielles. On en parlait dans un autre épisode de « Human Chaleur » avec la chercheuse Isabelle Laplace : faut-il arrêter de prendre l’avion ?
1/Est-ce que cela peut arriver d’ici 2050 ?
Pas vraiment. Pour faire voler des avions à l’hydrogène, il faut changer les moteurs des avions actuels. Et pas seulement les moteurs : c’est l’ensemble de l’avion qui doit être révisé. Airbus annonce travailler sur un premier avion à hydrogène pour 2035 – mais de nombreux spécialistes estiment que cette date est très optimiste. Si ce délai est respecté, il s’agira d’un dispositif unique, à caractère expérimental. Il faudra ensuite produire les nouveaux avions, modifier les aéroports, former les pilotes et enfin que les compagnies aériennes renouvellent leurs flottes – nous sommes donc déjà en 2050 et, entre-temps, nous n’avons pas beaucoup décarboné.
D’autant que cela ne peut pas fonctionner pour les vols long-courriers, comme les vols transatlantiques, car l’hydrogène est un gaz qui prend beaucoup de place, il faut donc un réservoir beaucoup plus grand. (Ceci est également visible sur le site d’Airbus)
2/Pourquoi ne pas rendre l’hydrogène liquide ?
Plusieurs options sont envisagées à cet effet, mais elles présentent toutes des défauts majeurs. L’une d’elles consiste à fabriquer des carburants synthétiques à partir d’hydrogène et d’autre chose (par exemple le CO2 ou biomasse). Ce carburant pourrait être utilisé en partie dans les moteurs d’avions actuels. Mais la production de ce carburant est extrêmement coûteuse, et pour l’instant les tests réalisés représentent des volumes microscopiques. Là aussi le temps de déploiement serait très long.
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