Au moins vingt-cinq civils ont été tués à el-Facher, une ville du Nord-Darfour longtemps épargnée par les combats et où vivent de nombreux réfugiés, après des affrontements entre l’armée soudanaise et des paramilitaires, a indiqué mardi 16 avril un comité d’avocats pro-démocratie.
La ville et les villages environnants ont subi plusieurs jours de « bombardements et frappes aériennes arbitraires »selon Emergency Lawyers, qui documente les atrocités commises contre les civils depuis le début de la guerre il y a un an entre l’armée et les paramilitaires Forces de soutien rapide (RSF).
Les Nations Unies et les États-Unis ont prévenu qu’une extension des troubles à El-Facher, la seule capitale des cinq États du Darfour à ne pas être aux mains des RSF, serait catastrophique pour les centaines de milliers de réfugiés qui s’y trouvent. retrouver, dans des conditions déjà très précaires. El-Facher sert de centre humanitaire pour le Darfour, une région où vit environ un quart des 48 millions d’habitants du Soudan et qui est régulièrement en proie à des atrocités.
« Grave pénurie de sang et de personnel médical »
Des témoins oculaires du camp de réfugiés d’Abu Shouk, situé près d’El Facher, ont rapporté avoir vu mardi des centaines de personnes fuir le camp vers la ville après des affrontements. “Des dizaines de blessés sont arrivés à l’hôpital aujourd’hui”a également déclaré à l’Agence France-Presse une source médicale de l’hôpital sud d’El-Facher, qui a requis l’anonymat par crainte de représailles de la part des belligérants, connus pour s’en prendre au personnel médical.
Au cours de l’année écoulée, les habitants du Darfour et les Nations Unies ont signalé que les centres de réfugiés étaient régulièrement assiégés et attaqués par des combattants. Les infrastructures sanitaires déjà fragiles du Darfour ont été presque détruites. « Nous souffrons d’une grave pénurie de sang et de personnel médical »a souligné la source médicale.
Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de ciblage de civils et de travailleurs humanitaires, de bombardements de zones résidentielles et de torture. Le nouveau conflit au Soudan, qui a débuté le 15 avril 2023 entre l’armée et les RSF, a fait des milliers de morts et déplacé plus de 8,5 millions de personnes, selon l’ONU.