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Inondations au Brésil : nouvelles pluies et toujours plus de déplacés
Le sud du BrĂ©sil ne connaĂ®t pas de rĂ©pit : des pluies sont encore tombĂ©es vendredi sur Porto Alegre et sa rĂ©gion, encore en grande partie inondĂ©e, oĂą le nombre de dĂ©placĂ©s a doublĂ© ces dernières heures. Les pluies torrentielles tombĂ©es la semaine dernière dans l’État du Rio Grande do Sul ont provoquĂ© la crue des rivières, affectant près de deux millions de personnes et faisant 116 morts et 756 blessĂ©s, selon le dernier bilan publiĂ© vendredi par la DĂ©fense civile. Avec 143 personnes toujours portĂ©es disparues, les autoritĂ©s craignent que le bilan continue de s’alourdir alors que la rĂ©gion s’attend Ă de « fortes » pluies tout au long du week-end. Au cours des dernières 24 heures, le nombre de personnes contraintes d’Ă©vacuer leur domicile depuis la semaine dernière a presque doublĂ©, atteignant près de 400 000 personnes, selon la DĂ©fense civile. Plus de 70 000 victimes ont Ă©tĂ© prises en charge dans des refuges. MalgrĂ© les nouvelles pluies, les habitants de la capitale rĂ©gionale de 1,4 million d’habitants tentent de retrouver un semblant de normalitĂ©. Certains magasins rouvrent, tandis que l’eau diminue lentement dans certains quartiers oĂą la circulation est dense en raison de nombreuses rues encore inondĂ©es Ă travers la ville. La rĂ©gion s’attendait vendredi Ă des pluies accompagnĂ©es de “vents intenses et de grĂŞle”, selon l’Institut national de mĂ©tĂ©orologie. Le site spĂ©cialisĂ© MetSul Meteorologia a annoncĂ© de son cĂ´tĂ© “une nouvelle pĂ©riode d’instabilitĂ© atmosphĂ©rique intense”, avec des prĂ©cipitations cumulĂ©es qui pourraient atteindre jusqu’Ă 200 mm lundi Ă Porto Alegre. Dans la mĂ©tropole de 3,4 millions d’habitants, l’eau en bouteille reste rare, malgrĂ© le ballet incessant, nuit et jour, des camions-citernes approvisionnant abris, hĂ´pitaux, immeubles ou encore hĂ´tels. – Rizières – La violence de ces inondations historiques a endommagĂ© ou dĂ©truit plus de 85 000 habitations. Champs et machines sous les eaux, fermes d’Ă©levage et entrepĂ´ts inaccessibles, la catastrophe naturelle a Ă©galement durement touchĂ© le secteur agricole, moteur de l’Ă©conomie locale et nationale. Dans les rizières entourant Porto Alegre, des journalistes de l’AFP ont constatĂ© que le niveau de l’eau rendait les cultures inaccessibles. Le riz est l’une des principales cultures de cet État, le plus mĂ©ridional du pays, ainsi qu’un aliment essentiel dans l’assiette des BrĂ©siliens. Des rizières “avec jusqu’Ă deux mètres d’eau ont Ă©tĂ© perdues”, tĂ©moigne Daniel Dalbosco, propriĂ©taire de 300 hectares de terrain Ă Eldorado do Sul, Ă l’ouest de Porto Alegre. Ses voisins “ont perdu entre 40 et 50 hectares. C’est très, très compliquĂ©”, soupire l’agriculteur. Clare Nullis, porte-parole de l’Organisation mĂ©tĂ©orologique mondiale (OMM), une agence de l’ONU, a estimĂ© vendredi que les inondations Ă©taient le rĂ©sultat du rĂ©chauffement climatique. couplĂ© au phĂ©nomène mĂ©tĂ©orologique naturel El Niño. “MĂŞme si El Niño s’estompe, ce qui est certain, les effets Ă long terme du changement climatique se feront sentir. Chaque fraction de “l’augmentation de la tempĂ©rature signifie que notre climat deviendra plus extrĂŞme”, a-t-elle dĂ©clarĂ© lors d’une confĂ©rence de presse Ă Genève. « Notre climat est sous stĂ©roĂŻdes » et les inondations extrĂŞmes et les vagues de chaleur intenses continueront de « se multiplier », a-t-elle prĂ©venu.