Au moins 34 personnes sont mortes et 16 sont portĂ©es disparues après des inondations et des coulĂ©es de lave froide sur l’Ă®le de Sumatra, dans l’ouest de l’IndonĂ©sie, a indiquĂ© dimanche 12 mai un porte-parole de l’agence de recherche et de sauvetage de Sumatra.
Le drame s’est produit samedi vers 22h30 heure locale (17h30 heure française) dans les districts d’Agam et Tanah Datar, Ă l’ouest de l’Ă®le de Sumatra, oĂą des pluies torrentielles se sont abattues pendant plusieurs heures sur la rĂ©gion, provoquant des crues soudaines et des coulĂ©es de lave froide du mont Marapi, un volcan de l’Ă®le.
La lave froide est un magma formĂ© par les diffĂ©rents matĂ©riaux qui composent les parois d’un volcan : cendres, sable et roches. Sous l’effet de la pluie, celles-ci peuvent se mĂ©langer et couler le long du cratère.
“Trois de mes voisins sont morts”
“La pluie Ă©tait très forte. J’ai entendu du tonnerre et un bruit semblable Ă celui de l’eau bouillante. C’Ă©tait le bruit de gros rochers tombant du mont Marapi”, a dĂ©clarĂ© Rina, une femme de 43 ans Ă la maison d’Agam.
“Ma maison va bien, mais celle de mes voisins a Ă©tĂ© rasĂ©e par de gros rochers. Trois de mes voisins sont morts, la mère, le père et l’enfant. Un autre voisin, âgĂ© de 85 ans, est Ă©galement dĂ©cĂ©dĂ©”, Ă©numère-t-elle.
“A notre connaissance, 34 personnes sont mortes : 16 Ă Agam et 18 Ă Tanah Datar. Au moins 18 personnes sont blessĂ©es. Nous recherchons Ă©galement 16 autres personnes”, a-t-il dĂ©clarĂ© Ă l’AFP. porte-parole de l’agence humanitaire, Ilham Wahab.
Selon le chef de l’agence humanitaire locale de Padang, Abdul Malik, trois victimes supplĂ©mentaires ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es mais leur dĂ©cès doit ĂŞtre confirmĂ© par les autoritĂ©s rĂ©gionales.
L’Agence nationale de gestion des catastrophes (BNPB) a indiquĂ© dans un communiquĂ© que 84 maisons, 16 ponts et deux mosquĂ©es ont Ă©tĂ© endommagĂ©s Ă Tanah Datas, ainsi que 20 hectares de rizières.
Neuf victimes identifiées dimanche
Le porte-parole Ilham Wahab a ajoutĂ© que les autoritĂ©s continuaient de recevoir dimanche des informations faisant Ă©tat de personnes disparues. Il n’a pas Ă©tĂ© en mesure de donner le nombre de personnes Ă©vacuĂ©es, les efforts des secouristes se concentrant notamment sur la recherche des disparus et des victimes. Neuf des victimes ont pu ĂŞtre identifiĂ©es dimanche, dont deux enfants âgĂ©s de trois et huit ans, a indiquĂ© Abdul Malik. Dans le district de Tanah Datar, oĂą vivent environ 370 000 habitants, plusieurs mosquĂ©es et une Ă©cole publique ont subi des dĂ©gâts et d’imposants rochers et troncs d’arbres charriĂ©s par les eaux jonchent le sol, a constatĂ© un journaliste de l’AFP.
A Lembah Anai, dont la cascade attire habituellement les touristes, la route reliant les villes de Padang et Bukittinggi a également été endommagée et fermée à la circulation. Non loin de là , une rivière en crue a emporté deux poids lourds.
Dans le district d’Agam, dont la population dĂ©passe 500 000 habitants, des dizaines de maisons et de bâtiments publics ont Ă©tĂ© endommagĂ©s, a dĂ©clarĂ© Ă l’AFP le chef de l’agence de gestion des catastrophes du district, Budi Perwira Negara. Quelque 90 rĂ©sidents ont Ă©tĂ© hĂ©bergĂ©s dans une Ă©cole, a-t-il ajoutĂ©.
Inondations courantes en Indonésie
Les sauveteurs locaux, la police, les soldats et les bĂ©nĂ©voles participent aux efforts de recherche. Le gouvernement local a ouvert des centres d’Ă©vacuation et des postes d’intervention d’urgence dans plusieurs zones des deux districts. Les sauveteurs se dĂ©placent Ă bord de canots pneumatiques pour rechercher les personnes disparues et transfĂ©rer les habitants vers des zones Ă©pargnĂ©es par l’eau.
Les glissements de terrain et les inondations sont frĂ©quents en IndonĂ©sie pendant la saison des pluies. En mars, au moins 26 personnes ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es mortes après des glissements de terrain et des inondations dans l’ouest de l’Ă®le de Sumatra.
En 2022, quelque 24 000 habitants ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s et deux enfants ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans des inondations Ă Sumatra, rendues encore plus dĂ©vastatrices par l’exploitation forestière, selon les dĂ©fenseurs de l’environnement sur place.
Le mont Marapi, dont le nom signifie « montagne de feu » dans la langue locale, est l’un des volcans les plus actifs du pays. En dĂ©cembre, une Ă©ruption a provoquĂ© la mort d’au moins 24 randonneurs, pour la plupart des Ă©tudiants.
Article original publié sur BFMTV.com