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Temps de lecture : 2 minutes
Les proches de la fillette de 7 ans vivent dans le désert du Néguev, en Israël. Leur installation n’est pas considérée comme légale par l’État hébreu, qui interdit toute nouvelle construction, y compris celle d’abris anti-bombes.
Alors que le gouvernement israélien affirme avoir déjoué les attaques de drones et de missiles lancées par l’Iran le week-end dernier, avec 99 % des tirs interceptés et un nombre limité de blessés, la colère grandit parmi les Bédouins arabes du pays. Ils sont des dizaines de milliers à vivre dans des villages non reconnus par l’État d’Israël, qui leur interdit toute nouvelle construction, y compris celle d’abris anti-bombes.
Samedi dernier, Amina, une enfant bédouine, a été grièvement blessée par un fragment de missile ou de drone, sa famille ne le sait pas précisément, mais elle ne cache pas sa colère. Nous l’avons rencontrée dans le désert du Néguev, au sud du pays. Le père d’Amina, Mohamed Hassouna, et un de ses fils, nous emmènent voir l’impact, cet énorme trou dans le toit de tôle de leur maison.“C’est arrivé de cette façon. Elle a eu vraiment peur des missiles. Elle se tenait là, elle a été touchée à la tête et elle est tombée.” Depuis, la fillette de 7 ans est hospitalisée en soins intensifs. “Elle est inconsciente, elle ne parle pas, elle ne bouge même pas. Les médecins disent qu’elle est hors de danger, mais on ne sait pas si elle aura des séquelles.”
Restent ses 13 frères et sœurs, traumatisés par cette nuit où le ciel a semblé exploser au-dessus de leurs têtes. “C’est arrivé à une heure du matin, nous dormions, continue le père. Son frère l’a emmenée et l’a emmenée à l’hôpital sous les missiles, Et j’ai pris les enfants, nous sommes allés nous réfugier dans les canalisations d’eau, mais c’était plein de serpents. Nous y avons dormi hier aussi. Les enfants ont peur de revenir, ils ont peur des missiles.”
Sentiment d’injustice
Et il est difficile de les rassurer car contrairement à de nombreux Israéliens en ville, les Hassouna ne disposent pas d’abri anti-aérien pour se protéger. « C’est soit la voiture, soit la maison. Et si je veux en construire un, c’est interdit, ils le détruiront. soupire le père de famille. Car pour l’État d’Israël, l’installation de ces Bédouins dans ces collines rocheuses du Néguev n’est pas légale. D’ailleurs, aucun panneau routier n’indique l’existence de ce village sur la longue piste sinueuse qui en permet l’accès.
Selon Maigel El Hawashla, coordinateur d’une association de défense bédouine, de nombreux autres villages sont victimes de cette règle. “Les autorités prétendent que cette terre n’appartient à aucune juridiction, seulement à l’Etat d’Israël, se lamente-t-il. Mais nous étions ici avant lui, et regardez où nous vivons.
« Nous n’avons ni services, ni abris, ni réseau d’eau, ni électricité, ni infrastructures. »
Maigel El Hawashla, coordinateur d’une ONG de défense bédouinesur franceinfo
Un sentiment d’injustice également pour Mohamed Hassouna. Depuis samedi dernier, aucun représentant officiel de l’État n’est venu le voir, déplore-t-il. Des militaires sont effectivement venus chez lui, certes, mais uniquement pour récupérer les débris des missiles et des drones tombés au sol.
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Les proches de la fillette de 7 ans vivent dans le désert du Néguev, en Israël. Leur installation n’est pas considérée comme légale par l’État hébreu, qui interdit toute nouvelle construction, y compris celle d’abris anti-bombes.
Alors que le gouvernement israélien affirme avoir déjoué les attaques de drones et de missiles lancées par l’Iran le week-end dernier, avec 99 % des tirs interceptés et un nombre limité de blessés, la colère grandit parmi les Bédouins arabes du pays. Ils sont des dizaines de milliers à vivre dans des villages non reconnus par l’État d’Israël, qui leur interdit toute nouvelle construction, y compris celle d’abris anti-bombes.
Samedi dernier, Amina, une enfant bédouine, a été grièvement blessée par un fragment de missile ou de drone, sa famille ne le sait pas précisément, mais elle ne cache pas sa colère. Nous l’avons rencontrée dans le désert du Néguev, au sud du pays. Le père d’Amina, Mohamed Hassouna, et un de ses fils, nous emmènent voir l’impact, cet énorme trou dans le toit de tôle de leur maison.“C’est arrivé de cette façon. Elle a eu vraiment peur des missiles. Elle se tenait là, elle a été touchée à la tête et elle est tombée.” Depuis, la fillette de 7 ans est hospitalisée en soins intensifs. “Elle est inconsciente, elle ne parle pas, elle ne bouge même pas. Les médecins disent qu’elle est hors de danger, mais on ne sait pas si elle aura des séquelles.”
Restent ses 13 frères et sœurs, traumatisés par cette nuit où le ciel a semblé exploser au-dessus de leurs têtes. “C’est arrivé à une heure du matin, nous dormions, continue le père. Son frère l’a emmenée et l’a emmenée à l’hôpital sous les missiles, Et j’ai pris les enfants, nous sommes allés nous réfugier dans les canalisations d’eau, mais c’était plein de serpents. Nous y avons dormi hier aussi. Les enfants ont peur de revenir, ils ont peur des missiles.”
Sentiment d’injustice
Et il est difficile de les rassurer car contrairement à de nombreux Israéliens en ville, les Hassouna ne disposent pas d’abri anti-aérien pour se protéger. « C’est soit la voiture, soit la maison. Et si je veux en construire un, c’est interdit, ils le détruiront. soupire le père de famille. Car pour l’État d’Israël, l’installation de ces Bédouins dans ces collines rocheuses du Néguev n’est pas légale. D’ailleurs, aucun panneau routier n’indique l’existence de ce village sur la longue piste sinueuse qui en permet l’accès.
Selon Maigel El Hawashla, coordinateur d’une association de défense bédouine, de nombreux autres villages sont victimes de cette règle. “Les autorités prétendent que cette terre n’appartient à aucune juridiction, seulement à l’Etat d’Israël, se lamente-t-il. Mais nous étions ici avant lui, et regardez où nous vivons.
« Nous n’avons ni services, ni abris, ni réseau d’eau, ni électricité, ni infrastructures. »
Maigel El Hawashla, coordinateur d’une ONG de défense bédouinesur franceinfo
Un sentiment d’injustice également pour Mohamed Hassouna. Depuis samedi dernier, aucun représentant officiel de l’État n’est venu le voir, déplore-t-il. Des militaires sont effectivement venus chez lui, certes, mais uniquement pour récupérer les débris des missiles et des drones tombés au sol.