Les violences contre les minorités sexuelles et de genre ont augmenté depuis cinq ans, selon l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA), pour qui les résultats de son étude publiés mardi 14 mai constituent une “signal d’avertissement clair”.
Le nombre de personnes se disant victimes de violences s’élève à 14%, soit un peu plus qu’en 2019, les personnes transgenres étant particulièrement ciblées. Et le harcèlement touche désormais plus de la moitié des 100 000 personnes interrogées, contre 37 % auparavant. La situation se dégrade particulièrement à l’école, où deux tiers déclarent avoir fait l’objet de faits de harcèlement, contre 46 % en 2019. Mais la discrimination reste invisible, avec seulement 11 % ayant signalé un incident aux autorités.
L’Europe est confrontée à un “paradoxe”, selon Sirpa Rautio, directeur de cette organisation basée à Vienne, en Autriche, et qui dépend de l’Union européenne (UE). D’une part, les gens sont « plus ouverts sur leur orientation sexuelle » par rapport au dernier rapport de 2019, écrit Mmoi Rautio. Mais d’autre part, « Des taux de violence alarmants racontent une autre histoire »» dénonce-t-elle en s’appuyant sur les réponses de plus de 100 000 personnes LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuels, trans et autres sensibilités) à travers l’Europe.
60% des Français interrogés déclarent éviter de tenir la main de leur partenaire en public
Plus d’une personne LGBT+ sur deux parle désormais ouvertement de son orientation sexuelle, de son identité et expression de genre, ainsi que de ses caractéristiques sexuelles. “Mais la plupart d’entre eux évitent encore de tenir la main de leur partenaire en public, de peur d’être attaqués.”, souligne la FRA dans un communiqué. C’est le cas de 60% des personnes interrogées en France, contre 53% en moyenne dans l’UE.
En Hongrie, où les droits des personnes LGBT+ ont régressé ces dernières années suite aux mesures prises par le Premier ministre Viktor Orban, seuls 3% d’entre eux estiment que leur gouvernement “lutte contre les préjugés et l’intolérance” à leur égard, le pourcentage le plus faible du bloc, contre 26% en moyenne dans l’UE.
La FRA appelle les pays membres à « appliquer une culture de tolérance zéro » en ce qui concerne les violences anti-LGBT+. Concernant la haine en ligne, elle recommande« s’attaquer au risque de biais dans les algorithmes et garantir que les plateformes numériques respectent le droit de l’UE ». Cette enquête a été publiée à l’approche de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le 17 mai.