Quentin Dupieux, le stakhanoviste de la comédie, accède à la reconnaissance en ouvrant mardi le 77e Festival de Cannes, avec “Le Deuxième Acte”, une déclaration d’amour et d’humour pour le cinéma qui sort simultanément en salles en France.
Léa Seydoux, Vincent Lindon, Raphaël Quenard et Louis Garrel se partagent l’affiche dans cette comédie d’1h20, légère, mais qui sait frapper là où ça fait mal, jouant avec les névroses du 7e art et ses acteurs vedettes.
Le film raconte le tournage d’un mauvais film romantique, celui d’une jeune femme, Florence, interprétée par une Léa Seydoux désillusionnée, qui veut présenter son père Guillaume (Vincent Lindon) à l’homme de ses rêves, David (Louis Garrel). ). Mais ce dernier, pas intéressé, préférerait voir son ami Willy (Raphaël Quenard) prendre sa place.
Impertinence et autodérision
Unité de lieu, autour d’un restaurant en bordure de route, tournage économique, discours sur l’acteur et son public, le film s’inscrit dans la lignée de Yannickl’avant-dernier opus de Quentin Dupieux, un succès en salles (460 000 entrées) qui a propulsé Raphaël Quenard au sommet.
Dans cette comédie, chacun s’en charge, de Vincent Lindon qui tente l’autodérision en évoquant ses manières ou son ego, à Léa Seydoux, qui plaisante sur son statut de star. Louis Garrel et Raphaël Quenard testent les limites du politiquement incorrect face à un monde qui évolue plus vite qu’eux.
Quant au réalisateur, la question de sa disparition pure et simple est posée par l’irruption inattendue de l’intelligence artificielle, nouvel épouvantail des métiers artistiques.
Promotion silencieuse
Dupieux, qui ne fait rien comme les autres, a d’ailleurs décidé de ne pas faire la promotion de son film, estimant dans une note insolite aux journalistes qu’il était temps pour lui de “fermer (son) volet”.
“Aujourd’hui, (…) j’ai envie de me taire. Non par lassitude ou prétention mais simplement parce que (le film), très bavard, dit avec des mots bien choisis tout ce que j’ai envie de dire et contient déjà de manière extrêmement de manière claire sa propre analyse”, affirme-t-il.
“Nous avons vraiment hâte de lire vos critiques, commentaires ou insultes”, ajoute-t-il toutefois.
A 50 ans, Quentin Dupieux (alias Mr Oizo dans la musique électro) s’est imposé comme l’une des références françaises de l’humour absurde, avec 13 longs métrages en 17 ans, dont Caoutchouc, Incroyable mais vrai ou Daaaaaali !.
Article original publié sur BFMTV.com