C’est l’un des premiers actes de gloire d’AC!!, une association anticorruption née en 2022 d’une scission d’anciens membres d’Anticor : le parquet de Nice a confirmé, lundi 13 mai, qu’une enquête préliminaire avait été ouverte pour détournement de fonds. des fonds publics, qui visent le président du parti Les Républicains (LR) Eric Ciotti et ses collaborateurs. Il fait suite à un reportage réalisé par AC !! en janvier avec le parquet national financier (PNF), qui a renoncé à la procédure au profit du parquet de Nice, confirme Monde Damien Martinelli, procureur de la République de la préfecture des Alpes-Maritimes.
Confiée au service interministériel de police judiciaire du département, l’enquête fait également suite à un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) de Provence-Alpes-Côte d’Azur, présenté le 15 décembre 2023. Dans ce rapport, la CRC a pointé le « cumul d’emplois non déclaré ou non autorisé » au sein du cabinet du président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginésy (LR).
« Quatre collègues de bureau et deux agents communautaires » étaient illégaux au moment de l’enquête du CRC, ont écrit les rapporteurs. Ils ont occupé des postes à temps partiel au sein du conseil départemental et comme collaborateurs parlementaires du député Ciotti. Un cumul qui n’est autorisé que dans certains cas, et sous réserve d’une déclaration administrative qui n’a pas été faite.
Maintenir un contrôle étroit
Le monde avait dénoncé, dans une enquête publiée en mai 2023, la stratégie d’Eric Ciotti pour conserver le contrôle du conseil départemental des Alpes-Maritimes, dont il fut président de 2008 à 2017. A cette dernière date, en raison de la loi encadrant le cumul des mandats, M. Ciotti est contraint d’abandonner sa présidence, pour redevenir simple conseiller départemental du canton de Tourrette-Levens.
Mais il a mis en place un système qui lui permet de garder un contrôle étroit sur ce exécutif stratégique, dont la présidence est assurée par Charles-Ange Ginésy, un de ses amis proches. M. Ciotti a été nommé président du comité des finances du département, ce qui lui a permis de superviser la plupart des décisions prises par le conseil d’administration, ainsi que d’obtenir des avantages matériels tels qu’un véhicule avec chauffeur. Il demeure également administrateur représentant le département au sein de onze syndicats paritaires et conseils d’administration d’organismes locaux.
Mais ce contrôle passe aussi par les hommes et les femmes en place au sein de l’exécutif départemental. Le directeur de cabinet de M. Ginésy, Grégory Delafosse, est un fidèle soutien de M. Ciotti. Il est entouré de plusieurs autres collaborateurs au sein du cabinet du département qui n’y travaillent qu’à temps partiel, et occupent également un autre emploi, toujours à temps partiel, en tant que collaborateurs parlementaires de M. Ciotti.
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C’est l’un des premiers actes de gloire d’AC!!, une association anticorruption née en 2022 d’une scission d’anciens membres d’Anticor : le parquet de Nice a confirmé, lundi 13 mai, qu’une enquête préliminaire avait été ouverte pour détournement de fonds. des fonds publics, qui visent le président du parti Les Républicains (LR) Eric Ciotti et ses collaborateurs. Il fait suite à un reportage réalisé par AC !! en janvier avec le parquet national financier (PNF), qui a renoncé à la procédure au profit du parquet de Nice, confirme Monde Damien Martinelli, procureur de la République de la préfecture des Alpes-Maritimes.
Confiée au service interministériel de police judiciaire du département, l’enquête fait également suite à un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) de Provence-Alpes-Côte d’Azur, présenté le 15 décembre 2023. Dans ce rapport, la CRC a pointé le « cumul d’emplois non déclaré ou non autorisé » au sein du cabinet du président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginésy (LR).
« Quatre collègues de bureau et deux agents communautaires » étaient illégaux au moment de l’enquête du CRC, ont écrit les rapporteurs. Ils ont occupé des postes à temps partiel au sein du conseil départemental et comme collaborateurs parlementaires du député Ciotti. Un cumul qui n’est autorisé que dans certains cas, et sous réserve d’une déclaration administrative qui n’a pas été faite.
Maintenir un contrôle étroit
Le monde avait dénoncé, dans une enquête publiée en mai 2023, la stratégie d’Eric Ciotti pour conserver le contrôle du conseil départemental des Alpes-Maritimes, dont il fut président de 2008 à 2017. A cette dernière date, en raison de la loi encadrant le cumul des mandats, M. Ciotti est contraint d’abandonner sa présidence, pour redevenir simple conseiller départemental du canton de Tourrette-Levens.
Mais il a mis en place un système qui lui permet de garder un contrôle étroit sur ce exécutif stratégique, dont la présidence est assurée par Charles-Ange Ginésy, un de ses amis proches. M. Ciotti a été nommé président du comité des finances du département, ce qui lui a permis de superviser la plupart des décisions prises par le conseil d’administration, ainsi que d’obtenir des avantages matériels tels qu’un véhicule avec chauffeur. Il demeure également administrateur représentant le département au sein de onze syndicats paritaires et conseils d’administration d’organismes locaux.
Mais ce contrôle passe aussi par les hommes et les femmes en place au sein de l’exécutif départemental. Le directeur de cabinet de M. Ginésy, Grégory Delafosse, est un fidèle soutien de M. Ciotti. Il est entouré de plusieurs autres collaborateurs au sein du cabinet du département qui n’y travaillent qu’à temps partiel, et occupent également un autre emploi, toujours à temps partiel, en tant que collaborateurs parlementaires de M. Ciotti.
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