EEmmanuel Macron a prévenu mercredi qu’un Congrès serait convoqué “avant fin juin” pour ratifier une révision constitutionnelle contestée sur la Nouvelle-Calédonie si indépendantistes et loyalistes ne trouvaient pas un accord sur un texte plus global, tout en appelant au “calme” dans l’archipel. , alors que la nuit de mardi à mercredi a été à nouveau marquée par des émeutes.
Le Haut-commissariat de la République a annoncé mercredi plus de 130 arrestations lors de ces émeutes. “Plusieurs dizaines d’émeutiers ont été placés en garde à vue et seront traduits devant la justice”, a indiqué le Haut-Commissariat dans un nouveau point de situation. Alors que “de graves troubles à l’ordre public persistent”, selon le communiqué qui fait état de “de nombreux incendies et pillages de commerces, d’infrastructures et d’établissements publics, dont plusieurs écoles et collèges”, les députés de Paris ont adopté, après les sénateurs, le texte du gouvernement par 351 voix contre 153.
Sauf accord, un Congrès avant fin juin
Après le Sénat, l’Assemblée nationale a adopté à son tour dans la nuit de mardi à mercredi la révision constitutionnelle réformant le corps électoral des élections provinciales de Nouvelle-Calédonie. Dans sa lettre, Emmanuel Macron a condamné le « caractère indigne et inacceptable » des violences.
“Il s’agira, collectivement et de manière responsable, de trouver un accord qui dépasse le simple dégel (de l’électorat, ndlr) et tienne compte du chemin parcouru et des aspirations de chacun”, écrit le chef de l’Etat dans une lettre invitant les représentants calédoniens à des discussions avec le gouvernement à Paris. “En l’absence de cet accord, que je ne cesse de réclamer, et qui est souhaitable à tous égards pour les Calédoniens, le Congrès se réunirait avant la fin juin”, ajoute-t-il.
LIRE AUSSI Situation explosive en Nouvelle-Calédonie : des renforts attendus pour éteindre l’incendieL’électorat actuel se limite essentiellement aux électeurs inscrits sur les listes lors d’une précédente consultation en 1998 et à leurs descendants, excluant de facto les résidents arrivés après 1998 et de nombreux autochtones.
Un rendez-vous « dans les semaines à venir »
Emmanuel Macron précise avoir demandé au Premier ministre Gabriel Attal et au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin de recevoir « des représentants des forces politiques indépendantistes et non indépendantistes à Paris ».
Le Premier ministre et le ministre « fixeront une date dans les prochaines semaines », poursuit-il. Le souhait, côté exécutif, est que la réunion puisse avoir lieu le plus rapidement possible. « Désormais, ils sont à votre disposition pour organiser votre visite à Paris et créer les conditions d’un dialogue qui engage tout le monde », souligne le chef de l’Etat.
Si un accord est trouvé pour une révision constitutionnelle plus large, un « nouveau projet de loi constitutionnelle » sera déposé par le gouvernement, précise Emmanuel Macron. Les discussions pourraient notamment porter sur l’organisation de la future autodétermination et la répartition des compétences entre les provinces et le gouvernement de Nouvelle-Calédonie.