L’” autorité “là “laïcité” et le “le rôle de l’Etat” sera au menu d’un déplacement du Premier ministre Gabriel Attal dans l’Essonne et d’un entretien sur BFM-TV, jeudi 18 avril, à l’occasion de ses cent premiers jours à Matignon. Le chef du gouvernement, nommé par Emmanuel Macron le 9 janvier, doit se rendre à Viry-Châtillon – ville récemment marquée par la mort de Shemseddine, 15 ans, battu à mort près de son collège –, où il prononcera un discours sur « L’autorité au cœur de la République ».
« L’autorité doit s’appliquer partout, pour tous », a déclaré mercredi la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot, en annonçant ce déplacement. Le premier ministre doit « détailler un plan d’action très précis sur cette question qui est attendue de tous, dans la continuité de notre action depuis 2017 »elle a ajouté.
M. Attal devrait notamment annoncer le lancement d’une large consultation sur les violences sur mineurs, souhaitée par Emmanuel Macron. « L’émergence de l’ultraviolence dans la vie quotidienne, chez des citoyens de plus en plus jeunes, nécessite un travail de longue haleine qui implique toutes les parties prenantes »» a notamment déclaré le chef de l’Etat lors du conseil des ministres mercredi, selon un participant qui s’est confié à l’Agence France-Presse (AFP).
Quatre jeunes hommes, trois mineurs et un majeur, ont été mis en examen pour meurtre après la mort, début avril, de Shemseddine, battu près de son collège pour une dispute liée à la sœur de deux d’entre eux. Ils ont tous été placés en détention provisoire. Son déplacement à Viry-Châtillon comportera également un volet judiciaire et un autre sur “le rôle de l’école”notamment sur la question des internats, a appris l’AFP de source gouvernementale.
Crises
Entre le mouvement paysan, les dérapages budgétaires, les secousses dans le camp présidentiel après l’adoption de la loi “immigration” et la menace constante d’une motion de censure à l’Assemblée nationale, les crises ont marqué les premiers pas de M. Attal dans Matignon.
Mais, outre l’autorité et l’éducation, sujets qui avaient été au centre de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée fin janvier et au début de son mandat, le Premier ministre entend également se concentrer sur le thème du travail avec une nouvelle réforme attendue de l’assurance chômage pour durcir les conditions malgré les réserves de son camp. Il propose notamment de réduire la durée d’indemnisation ou d’augmenter la durée de travail nécessaire pour bénéficier d’une indemnisation afin de“encourager davantage la reprise de l’emploi”.
Le chef du gouvernement souhaite défendre le « classe moyenne ouvrière » le fil conducteur de son passage à Matignon. « Il y a un mouvement social dans le pays qui n’a pas de porte-parole, qui ne dit pas son nom, qui n’est pas décrit comme tel. C’est la classe moyenne qui travaille. Et qui estime qu’elle a tous les devoirs, quand d’autres ont parfois tous les droits ?a-t-il expliqué début avril à Monde.
Le Premier ministre devra également s’attaquer aux finances publiques, dont les recettes sont inférieures aux prévisions, selon l’exécutif. Alors que cette situation financière a provoqué des tensions dans le camp présidentiel – notamment entre M. Macron et son ministre de l’Économie, Bruno Le Maire –, et avant qu’un automne budgétaire périlleux ne se profile au Parlement pour M. Attal, le gouvernement doit trouver 10 milliards d’euros. d’économies supplémentaires pour l’année 2024. Puis, en 2025, le gouvernement veut réaliser encore 20 milliards d’économies, contre 12 initialement, avec l’objectif d’arriver sous la barre des 3% du produit intérieur brut en 2027.
Dans un avis rendu public mercredi, le Haut Conseil des finances publiques sur le plan de stabilité pour la période 2024 à 2027 a néanmoins estimé que la trajectoire budgétaire de l’exécutif manquait “crédibilité” et de ” cohérence “. Dans ce contexte budgétaire et politique tendu pour Emmanuel Macron, ses prochaines semaines à Matignon seront également marquées par la campagne des élections européennes, où la liste du camp présidentiel menée par Valérie Hayer est en difficulté par rapport à celle du Rassemblement National menée par Jordan Bardella qui caracole en tête des sondages.