P.Ittsburgh, Pennsylvanie. Le président des Etats-Unis avait choisi le cœur de cette « ceinture de la rouille », ravagée par la désindustrialisation après avoir fait la grandeur de l’industrie nationale jusque dans les années 1970, pour lancer, mercredi 17 avril, une attaque contre le dumping chinois de l’acier. Et une nouvelle offensive de charme envers une classe ouvrière gagnée par le discours de Donald Trump dans un Etat charnière (État swing) pour l’élection présidentielle du mardi 5 novembre.
Depuis le siège du syndicat des sidérurgistes, Joe Biden a annoncé sa volonté de tripler les taxes sur ce métal (et l’aluminium) importé de Chine, aujourd’hui à 7,5 %. Le pays, qui assure près de la moitié de la production mondiale, inonde les marchés de ses énormes excédents, avec des produits de base à des prix deux fois moins élevés que ceux des sidérurgistes américains ; ou avec ses produits manufacturés (voitures, éoliennes, etc.) en acier. Le tout en affichant un bilan carbone médiocre, insiste la Maison Blanche.
“Je veux la compétition avec la Chine, pas le conflit”, déclare M. Biden sur X, réaffirmant aux syndicats sa volonté de les impliquer dans la défense du « made in America ». Cette politique passe aussi par son hostilité à la vente de US Steel au japonais Nippon Steel, « une entreprise emblématique depuis plus d’un siècle » et cela « doit rester totalement américain ». Il s’est dit prêt, comme M. Trump, à bloquer l’opération actuellement examinée par la commission fédérale des investissements étrangers.
Pression permanente et totale
Depuis 2016, le péril de l’acier chinois est devenu une posture de campagne. Non sans une bonne dose d’opportunisme, voire de cynisme, dans le discours du candidat à la présidence sur le Japon et la Chine. Nippon Steel est certes japonaise, mais l’archipel est un allié indéfectible des États-Unis. Quant à la menace chinoise, elle n’existe pas, si l’on en croit les données du Census Bureau, l’« INSEE américain » : les Etats-Unis importent très peu d’acier chinois (3 % de leurs achats) ; et même 2,1%, selon l’American Iron and Steel Institute.
Mais Washington a décidé d’exercer une pression permanente et tous azimuts sur la Chine. La « guerre de l’acier » n’est rien comparée à la « guerre des puces ». Au nom de la sécurité nationale, Washington fait tout pour priver Pékin de semi-conducteurs de dernière génération, y compris en tordant le bras à ses propres alliés.
M. Biden l’a réaffirmé à son homologue chinois, l’accusant de vouloir les utiliser. “pour de mauvaises raisons”. Xi Jinping estime que c’est pour le mieux : devenir la première puissance économique, technologique et militaire en 2050. Un rêve chinois, un cauchemar américain.
P.Ittsburgh, Pennsylvanie. Le président des Etats-Unis avait choisi le cœur de cette « ceinture de la rouille », ravagée par la désindustrialisation après avoir fait la grandeur de l’industrie nationale jusque dans les années 1970, pour lancer, mercredi 17 avril, une attaque contre le dumping chinois de l’acier. Et une nouvelle offensive de charme envers une classe ouvrière gagnée par le discours de Donald Trump dans un Etat charnière (État swing) pour l’élection présidentielle du mardi 5 novembre.
Depuis le siège du syndicat des sidérurgistes, Joe Biden a annoncé sa volonté de tripler les taxes sur ce métal (et l’aluminium) importé de Chine, aujourd’hui à 7,5 %. Le pays, qui assure près de la moitié de la production mondiale, inonde les marchés de ses énormes excédents, avec des produits de base à des prix deux fois moins élevés que ceux des sidérurgistes américains ; ou avec ses produits manufacturés (voitures, éoliennes, etc.) en acier. Le tout en affichant un bilan carbone médiocre, insiste la Maison Blanche.
“Je veux la compétition avec la Chine, pas le conflit”, déclare M. Biden sur X, réaffirmant aux syndicats sa volonté de les impliquer dans la défense du « made in America ». Cette politique passe aussi par son hostilité à la vente de US Steel au japonais Nippon Steel, « une entreprise emblématique depuis plus d’un siècle » et cela « doit rester totalement américain ». Il s’est dit prêt, comme M. Trump, à bloquer l’opération actuellement examinée par la commission fédérale des investissements étrangers.
Pression permanente et totale
Depuis 2016, le péril de l’acier chinois est devenu une posture de campagne. Non sans une bonne dose d’opportunisme, voire de cynisme, dans le discours du candidat à la présidence sur le Japon et la Chine. Nippon Steel est certes japonaise, mais l’archipel est un allié indéfectible des États-Unis. Quant à la menace chinoise, elle n’existe pas, si l’on en croit les données du Census Bureau, l’« INSEE américain » : les Etats-Unis importent très peu d’acier chinois (3 % de leurs achats) ; et même 2,1%, selon l’American Iron and Steel Institute.
Mais Washington a décidé d’exercer une pression permanente et tous azimuts sur la Chine. La « guerre de l’acier » n’est rien comparée à la « guerre des puces ». Au nom de la sécurité nationale, Washington fait tout pour priver Pékin de semi-conducteurs de dernière génération, y compris en tordant le bras à ses propres alliés.
M. Biden l’a réaffirmé à son homologue chinois, l’accusant de vouloir les utiliser. “pour de mauvaises raisons”. Xi Jinping estime que c’est pour le mieux : devenir la première puissance économique, technologique et militaire en 2050. Un rêve chinois, un cauchemar américain.