Le président du groupe Leclerc compare la rémunération du patron du groupe automobile Stellantis à celle d’un footballeur comme M’Bappé, deux “génies” dans leurs secteurs respectifs selon lui.
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Michel-Édouard Leclerc ne se dit pas choqué par les revenus du PDG de Stellantis. Carlos Tavares a obtenu la validation des actionnaires de l’augmentation de sa rémunération, qui pourrait atteindre 36,5 millions d’euros en 2023, soit près de 100 000 euros par jour. Selon le patron des magasins Leclerc, invité de franceinfo jeudi 18 avril, Carlos Tavares “c’est un génie, c’est un M’Bappé de l’automobile” DONC, “si ça ne vous choque pas qu’un footballeur gagne deux fois plus, ça ne me choque pas qu’un génie de l’automobile gagne ça”.
Concernant les bas salaires, Michel-Édouard Leclerc estime que la décision de Florent Menegaux, directeur général de Michelin, d’offrir un « salaire décent » à ses 132 000 salariés ne peut pas s’appliquer partout. “Je ne pense pas qu’on puisse généraliser, parce qu’il (Florent Ménégaux) ne parle que de salaire, pas de dividendes, pas d’autre chose… Donc je pense qu’il y a beaucoup d’effets de présentation” dans la proposition de Michelin, qui souhaite donc payer ses salariés entre 1,5 et 3 fois le SMIC.
Mieux redistribuer les richesses
“Nous pouvons faire mieux” en matière de rémunération et de justice sociale, il reconnaît, mais pour lui, il s’agit surtout « le but de la fiscalité, de redistribuer » inégalités salariales. Il ne voit donc aucun problème à « Les gens valent beaucoup et gagnent beaucoup d’argent ». L’idée est plutôt d’alors « redistribuer cela à ceux qui n’ont pas la capacité de gagner autant ». Il estime que « tous les quatre ou cinq ans, la Cour des comptes devrait revoir les barèmes (fiscaux) pour pouvoir redistribuer ».
S’il ne s’attaque pas au salaire du patron de Stellantis, il s’attaque en revanche aux subventions touchées par le groupe et rappelle que son bénéfice pour 2023 est de 18,6 milliards d’euros. Selon le patron de Leclerc, «l’Etat dit qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses, que c’est fini quoi qu’il en coûte mais pour assurer la transition écologique, on met à la cagnotte pour améliorer les voitures électriques”, alors que “Les Français ont été frappés par une inflation importante depuis trois ans”.
“Arrêtons de subventionner les gens qui sont riches, ou les entreprises qui sont riches, (pour que l’Etat) continue de soutenir les plus pauvres.”
Michel-Édoard Leclercsur franceinfo
Interrogé sur son propre niveau de salaire, il répond qu’il gagne “quelques centaines de milliers d’euros par an, ce qui est beaucoup par rapport aux gens ordinaires et qui me permet de faire des choses intéressantes sur le plan culturel”, évoquant notamment le lancement d’une fondation à Landerneau, dans le Finistère.