La chambre basse du parlement de Louisiane, Etat du sud des Etats-Unis, a voté ce mardi 21 mai une loi qualifiant la pilule abortive de “substance dangereuse” dont l’accès doit donc être restreint, un enjeu sociétal majeur à l’heure actuelle. le cœur de la campagne présidentielle.
La Louisiane a interdit presque tous les avortements depuis que la Cour suprême des États-Unis a annulé la garantie fédérale de l’avortement, à l’été 2022. Depuis ce revirement de jurisprudence, une vingtaine d’États ont interdit ou fortement restreint l’accès à l’avortement.
Le projet de loi adopté ce mardi par la Chambre des représentants de Louisiane doit encore être approuvé par le Sénat de l’État ainsi que, le cas échéant, par son gouverneur.
« Absolument inacceptable »
Elle ajoute les médicaments utilisés notamment pour l’avortement à la liste des « substances dangereuses » soumises à un contrôle strict et dont la possession sans prescription médicale constitue un délit.
Selon le projet de loi, la possession sans prescription médicale de misoprostol et de mifépristone sera donc passible de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 5 000 dollars.
“Absolument inacceptable”, a répondu la vice-présidente Kamala Harris, faisant campagne sur ce thème pour le président Joe Biden, candidat démocrate à la réélection face au républicain Donald Trump.
“La Chambre des représentants de Louisiane vient d’adopter un projet de loi qui criminaliserait la possession de pilules abortives, avec des peines pouvant aller jusqu’à plusieurs années d’emprisonnement”, a-t-elle fustigé.
“Soyons clairs : c’est à cause de Donald Trump”, a-t-elle ajouté, l’ancien président se vantant d’avoir été l’artisan du redressement de la Cour suprême, largement remaniée sous son mandat lui donnant une composition très conservatrice.
Mais depuis cette décision choc, les conservateurs ont perdu chaque référendum ou vote sur la question de l’avortement. Les démocrates tentent ainsi de faire de l’avortement l’un des enjeux clés de la présidentielle de novembre, estimant qu’il s’agit d’un moyen de gagner des voix face au milliardaire républicain.
Article original publié sur BFMTV.com