Le gouvernement a dévoilé sa feuille de route pour répondre à la crise du secteur pédiatrique. Un plan qui constitue un « tournant », selon le ministre de la Santé Frédéric Valletoux.
Systématisation des examens de dépistage dès la naissance, remise à niveau promise pour les orthophonistes ou les pédopsychologues, augmentation du nombre d’aidants : le gouvernement a dévoilé jeudi 23 mai un plan prétendument « ambitieux » autour de la santé des enfants.
A la veille des Assises pédiatriques, censées répondre à une crise historique du secteur mais reportées à plusieurs reprises à 2023, le gouvernement a présenté sa feuille de route, composée de 16 mesures et 80 actions « concrètes ».
« Un véritable tournant »
“C’est le fruit d’un long travail de la part d’un comité nommé en novembre 2022 suite à la triple épidémie (de Covid, de grippe et de bronchiolite) qui avait mis sous pression les systèmes pédiatriques”, ont expliqué à l’AFP les cabinets des ministres chargés de la pédiatrie. Santé, Frédéric Valletoux, et responsable de l’Enfance, Sarah El Haïry, qui portent ce plan.
Autre constat qui a présidé à la Conférence – qui a été précédée de 121 auditions et environ 2.000 contributions écrites – : la dégradation de plusieurs indicateurs ces dernières années autour de la mortalité infantile ou de la santé mentale des jeunes.
“La santé des enfants est une priorité”, assure l’entourage des ministres, détaillant ce plan doté d’une enveloppe d’environ 300 millions d’euros par an d’ici 2030, constituée de crédits nouveaux ou existants.
Il s’agit “d’un véritable tournant dans notre approche de la santé des jeunes”, a assuré Frédéric Valletoux dans un communiqué transmis à l’AFP.
Examens obligatoires
Le gouvernement entend mettre l’accent sur la “prévention”, avec la volonté de systématiser la réalisation des 20 examens obligatoires pour les enfants. Il souhaite créer un nouvel examen obligatoire à 6 ans pour détecter d’éventuels troubles neurodéveloppementaux, du langage ou optiques.
Il prévoit également de faciliter l’accès aux orthophonistes, sans consulter au préalable un médecin traitant. Face à des besoins croissants, elle prévoit également d’augmenter le nombre de places de formation de 10% dès 2025 à +50% en 2030.
Et il promet des revalorisations pour les professionnels travaillant dans les établissements de santé. Revalorisation également promise pour les psychologues pour enfants, dont le nombre dans les centres médico-psychologiques (CMP) doit augmenter face aux alertes sur la santé mentale des jeunes.
En néonatalogie, également en crise, l’objectif est d’atteindre 1 lit pour 1 000 naissances sur l’ensemble du territoire.
Le gouvernement insiste également sur la nécessité d’améliorer l’accès aux soins pour les enfants victimes de violences, en proposant des examens de santé mentale gratuits ou des psychomotriciens.