Un nouveau gouvernement aux Pays-Bas, et c’est Valérie Hayer qui est encore plus fragilisée. Lorsque, le 13 mai à La Haye, le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) de l’ancien Premier ministre libéral Mark Rutte a accepté de former une coalition avec le Parti pour la liberté (PVV) du leader d’extrême droite Geert Wilders, il n’a pas arrangé les affaires de la tête de liste de la majorité présidentielle aux élections européennes. Car le VVD et les députés macronistes siègent au Parlement européen dans le même groupe politique – Renew. Aujourd’hui, Valérie Hayer se retrouve partenaire de fait, à Bruxelles, d’un parti qui gouverne avec l’extrême droite.
L’affaire tourne mal à quelques semaines du scrutin, alors que Mmoi Hayer a fait de la lutte contre les populistes l’un des moteurs de sa campagne et elle est largement en tête dans les sondages du Rassemblement national. Cela affaiblit aussi ses attaques contre Raphaël Glucksmann, dont la liste réunissant le Parti socialiste et Place Publique menace de lui retirer sa deuxième place. Valérie Hayer, qui critique régulièrement “impuissance” de l’essayiste au sein de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates (S&D), devrait en effet avoir les plus grandes difficultés à rompre son union avec le VVD.
Jeudi 23 mai, Raphaël Glucksmann, qui organisait une conférence de presse pour lancer son « appel à la résistance contre l’extrême droite européenne »demanda un “clarification” à Emmanuel Macron, qu’il considère comme, plus que Valérie Hayer, « le patron des libéraux européens ». Il a exhorté le « groupe libéral (a) exclure la formation des Pays-Bas ». «Cet engagement doit être immédiat», a-t-il poursuivi, appelant Renew à “exprimer une ligne claire, quitte à perdre quelques députés” et pas à « reporter la décision après les élections ».
“Nous n’avons aucun contrôle”
Dès le 16 mai, Valérie Hayer dénonçait l’alliance de ses alliés du VVD avec l’extrême droite de Geert Wilders, jugeant que“un accord avec un tel parti revient à se mettre en dehors des valeurs que nous portons”. Le 21 mai, sur BFM-TV, elle ajoutait qu’au lendemain des élections européennes, « Le 10 juin, je réunirai mon groupe politique pour aborder cette question »avant de préciser, reconnaissant implicitement son impuissance : «Mais je ne suis pas le seul décideur. »
En effet, Valérie Hayer, si chef de groupe qu’elle soit, n’a pas les moyens de décider seule d’exclure le VVD de Renew. Cette prérogative appartient à l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE) – alliée de Renaissance au sein du groupe Renew – à laquelle est rattaché le parti néerlandais. Le parti n’a pas l’intention, à ce stade, de sanctionner le parti néerlandais. A défaut de pouvoir exclure ces derniers, Valérie Hayer pourrait, bien entendu, tenter de se démarquer de chacun de ses cinq élus. Mais, pour y parvenir, elle doit avoir le soutien d’une majorité de son groupe. Étant donné que 65 des 102 députés européens de Renew appartiennent à l’Alliance, ce scénario semble tout aussi improbable.
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Un nouveau gouvernement aux Pays-Bas, et c’est Valérie Hayer qui est encore plus fragilisée. Lorsque, le 13 mai à La Haye, le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) de l’ancien Premier ministre libéral Mark Rutte a accepté de former une coalition avec le Parti pour la liberté (PVV) du leader d’extrême droite Geert Wilders, il n’a pas arrangé les affaires de la tête de liste de la majorité présidentielle aux élections européennes. Car le VVD et les députés macronistes siègent au Parlement européen dans le même groupe politique – Renew. Aujourd’hui, Valérie Hayer se retrouve partenaire de fait, à Bruxelles, d’un parti qui gouverne avec l’extrême droite.
L’affaire tourne mal à quelques semaines du scrutin, alors que Mmoi Hayer a fait de la lutte contre les populistes l’un des moteurs de sa campagne et elle est largement en tête dans les sondages du Rassemblement national. Cela affaiblit aussi ses attaques contre Raphaël Glucksmann, dont la liste réunissant le Parti socialiste et Place Publique menace de lui retirer sa deuxième place. Valérie Hayer, qui critique régulièrement “impuissance” de l’essayiste au sein de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates (S&D), devrait en effet avoir les plus grandes difficultés à rompre son union avec le VVD.
Jeudi 23 mai, Raphaël Glucksmann, qui organisait une conférence de presse pour lancer son « appel à la résistance contre l’extrême droite européenne »demanda un “clarification” à Emmanuel Macron, qu’il considère comme, plus que Valérie Hayer, « le patron des libéraux européens ». Il a exhorté le « groupe libéral (a) exclure la formation des Pays-Bas ». «Cet engagement doit être immédiat», a-t-il poursuivi, appelant Renew à “exprimer une ligne claire, quitte à perdre quelques députés” et pas à « reporter la décision après les élections ».
“Nous n’avons aucun contrôle”
Dès le 16 mai, Valérie Hayer dénonçait l’alliance de ses alliés du VVD avec l’extrême droite de Geert Wilders, jugeant que“un accord avec un tel parti revient à se mettre en dehors des valeurs que nous portons”. Le 21 mai, sur BFM-TV, elle ajoutait qu’au lendemain des élections européennes, « Le 10 juin, je réunirai mon groupe politique pour aborder cette question »avant de préciser, reconnaissant implicitement son impuissance : «Mais je ne suis pas le seul décideur. »
En effet, Valérie Hayer, si chef de groupe qu’elle soit, n’a pas les moyens de décider seule d’exclure le VVD de Renew. Cette prérogative appartient à l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE) – alliée de Renaissance au sein du groupe Renew – à laquelle est rattaché le parti néerlandais. Le parti n’a pas l’intention, à ce stade, de sanctionner le parti néerlandais. A défaut de pouvoir exclure ces derniers, Valérie Hayer pourrait, bien entendu, tenter de se démarquer de chacun de ses cinq élus. Mais, pour y parvenir, elle doit avoir le soutien d’une majorité de son groupe. Étant donné que 65 des 102 députés européens de Renew appartiennent à l’Alliance, ce scénario semble tout aussi improbable.
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