C’est finalement sur une place du quartier populaire de Moulins, à Lille, que Jean-Luc Mélenchon a tenu un court meeting, jeudi 18 avril, devant environ 300 à 400 personnes (1 000, selon La France insoumise, LFI). Privé de parole à l’Université de Lille, après que son président a annulé la conférence sur la Palestine qu’il devait y donner avec Rima Hassan, franco-palestinienne et 7e Sur la liste LFI pour les européennes, à l’invitation de l’association étudiante Libre Palestine, le leader de La France insoumise espérait se retirer dans un salon privé à Lille. Mais le préfet du Nord, Bertrand Gaume, a balayé cette solution en l’interdisant, arguant que la sécurité des participants ne serait pas assurée, que la police était mobilisée pour le match LOSC/Aston Villa et qu’une commémoration du ghetto de Varsovie Un soulèvement était prévu le même jeudi soir à la synagogue de Lille.
Par ailleurs, aucun policier n’a été dépêché sur la place. Pas de quoi convaincre le public présent à ce rendez-vous improvisé. « Tout ça, des prétextes. C’est de la pure censure ! s’exclame Corentin, étudiant en lettres. Où allons-nous ? Peut-on encore parler de liberté d’expression en France ? » Même colère froide parmi Abdelkader, 77 ans, « Furieux qu’on leur ferme toutes les portes comme ça. Il est scandaleux que la liberté d’expression soit limitée à certains et pas à d’autres, surtout sur un sujet aussi dramatique que Gaza. ». Il n’est pas particulièrement sympathique à LFI et dit être venu « pour Rima Hassan pour qui (il a) profond respect ».
Même étonnement pour Olivier, un designer industriel d’une cinquantaine d’années, inquiet « un virage politique et médiatique qui sent de plus en plus la censure. Nous sommes dans l’arbitraire”. Rima Hassan ne dit pas autre chose lorsqu’elle s’en prend à la censure dont est victime son mouvement. Prenant la parole la première, elle dénonce « l’arme de ceux qui ont déjà perdu. La politique de ceux qui ont échoué. Avant de confier : « Je me sens littéralement traqué non pas pour ce que je dis mais pour ce que je suis. » Une brève déclaration qu’elle a conclue en citant Stéphane Hessel (1917-2013), défenseur des droits des Palestiniens : « Soyez indigné ! »
” Il dormait ! “
A l’opposé du meeting de mercredi, qui s’est tenu à quelques kilomètres de là, à Roubaix (Nord), Jean-Luc Mélenchon a sombré dans la démesure, en prononçant un discours d’une grande violence. Alors que tous les socialistes s’étaient mobilisés dans la journée pour défendre LFI et contester l’interdiction du préfet, le triple candidat à la présidentielle s’en est pris au député socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj, qu’il a comparé à “un lâche de cette espèce humaine que nous connaissons tous, les informateurs, ceux qui aiment chuchoter à l’oreille du maître.” L’élu avait exprimé ses réserves concernant le logo Palestine libre, une carte montrant indistinctement la Cisjordanie, Gaza et Israël sur un même territoire. Sans toutefois plaider pour l’annulation de la conférence. “Il n’a pas demandé l’interdiction, il a simplement dénoncé”, rétorqua Mélenchon, avec des sous-entendus douteux.
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C’est finalement sur une place du quartier populaire de Moulins, à Lille, que Jean-Luc Mélenchon a tenu un court meeting, jeudi 18 avril, devant environ 300 à 400 personnes (1 000, selon La France insoumise, LFI). Privé de parole à l’Université de Lille, après que son président a annulé la conférence sur la Palestine qu’il devait y donner avec Rima Hassan, franco-palestinienne et 7e Sur la liste LFI pour les européennes, à l’invitation de l’association étudiante Libre Palestine, le leader de La France insoumise espérait se retirer dans un salon privé à Lille. Mais le préfet du Nord, Bertrand Gaume, a balayé cette solution en l’interdisant, arguant que la sécurité des participants ne serait pas assurée, que la police était mobilisée pour le match LOSC/Aston Villa et qu’une commémoration du ghetto de Varsovie Un soulèvement était prévu le même jeudi soir à la synagogue de Lille.
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Même étonnement pour Olivier, un designer industriel d’une cinquantaine d’années, inquiet « un virage politique et médiatique qui sent de plus en plus la censure. Nous sommes dans l’arbitraire”. Rima Hassan ne dit pas autre chose lorsqu’elle s’en prend à la censure dont est victime son mouvement. Prenant la parole la première, elle dénonce « l’arme de ceux qui ont déjà perdu. La politique de ceux qui ont échoué. Avant de confier : « Je me sens littéralement traqué non pas pour ce que je dis mais pour ce que je suis. » Une brève déclaration qu’elle a conclue en citant Stéphane Hessel (1917-2013), défenseur des droits des Palestiniens : « Soyez indigné ! »
” Il dormait ! “
A l’opposé du meeting de mercredi, qui s’est tenu à quelques kilomètres de là, à Roubaix (Nord), Jean-Luc Mélenchon a sombré dans la démesure, en prononçant un discours d’une grande violence. Alors que tous les socialistes s’étaient mobilisés dans la journée pour défendre LFI et contester l’interdiction du préfet, le triple candidat à la présidentielle s’en est pris au député socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj, qu’il a comparé à “un lâche de cette espèce humaine que nous connaissons tous, les informateurs, ceux qui aiment chuchoter à l’oreille du maître.” L’élu avait exprimé ses réserves concernant le logo Palestine libre, une carte montrant indistinctement la Cisjordanie, Gaza et Israël sur un même territoire. Sans toutefois plaider pour l’annulation de la conférence. “Il n’a pas demandé l’interdiction, il a simplement dénoncé”, rétorqua Mélenchon, avec des sous-entendus douteux.
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